Ce projet a traîné des années dans les cartons d'Hollywood. La précédente version datait de 2004, avec dans le rôle titre un couple à la ville : Paul Bettany et Jennifer Connelly. La comédienne Evan Rachel Wood devait aussi faire partie de l'aventure. Philip Noyce était déjà annoncé comme réalisateur.
En 2012, le projet a été relancé sous la direction de Fisher Stevens, avant de revenir à Noyce en 2014. Finalement, Ewan McGregor a rejoint le projet et fait pour l'occasion ses débuts derrière la caméra.
On doit surtout le film au producteur Gary Lucchesi, qui s'est battu pour voir l'histoire sur grand écran coûte que coûte : "J’ai toujours voulu produire une histoire autour des rapports entre un père et sa fille. J’ai lu le scénario, j’ai pleuré et j’ai compris qu’il fallait que je fasse aboutir ce projet d’une manière ou d’une autre", explique-t-il. "C’était l’histoire d’un homme qui aime sa fille de manière inconditionnelle, envers et contre tout. J’aime les drames humains auxquels on peut s’identifier et les récits qu’on peut imaginer dans sa tête. C’est vraiment ce qui me passionne dans mon métier. De temps en temps, on a la chance de tomber sur un projet qui vous fait rêver, et on met tout en oeuvre pour qu’il voie le jour".
American Pastoral est l'adaptation du roman éponyme de Philip Roth, paru en France sous le titre Pastorale Américaine en 1997. Auréolé du Pulitzer de la Fiction, l'un des plus prestigieux prix américains, il fait partie des meilleurs romans de l'Histoire selon plusieurs classements littéraires.
Bien qu'elle ait multiplié les rôles, on n'a pas vu Dakota Fanning sur les écrans français depuis 2014 et Night Moves, aux côtés de Jesse Eisenberg.
On doit l'adaptation du roman de Philip Roth au scénariste John Romano, doctorant en littérature et ancien professeur d'anglais de la prestigieuse université de Columbia. Il appréciait déjà grandement l'oeuvre originale avant de la transposer : "Je connaissais bien le livre et je m’étais dit que c’était le meilleur roman sur les années 60 raconté du point de vue de ceux qui ont vécu la guerre du Vietnam en restant au pays", souligne-t-il. "Roth s’intéresse aux origines familiales et psychologiques de la révolte estudiantine. Il s’attache essentiellement à la dimension humaine". Il a toutefois dû modofier la construction narrative du livre afin de la rendre plus linéaire pour le film, tout en s'attachant à lui rester fidèle.
Au départ, Ewan McGregor ne devait qu'être acteur dans American Pastoral. Son intérêt pour l'histoire l'a finalement décidé à sauter le pas pour passer derrière la caméra ; une envie qu'il nourissait depuis longtemps déjà. "J’ai été très ému par le script et totalement emballé par le personnage du Suédois et par l’étude de ses rapports avec sa fille", confie-t-il. "Il croit vraiment pouvoir mener une existence d’honnête homme. Il est un pur produit de l’Amérique de l’après-guerre et il campe à merveille l’idée que le Rêve américain était autrefois accessible. D’une certaine façon, le Suédois incarne le Rêve américain tandis que sa fille Merry incarne les idéaux des années 60".
Bien qu'elle n'ait que 22 ans, Dakota Fanning interprète Merry de ses 16 ans... à ses 43 ans !
On peut découvrir dans American Pastoral le Jaïnisme, une religion surtout développée en Inde et qui proscrit toute violence envers tous les êtres vivants. Elle connaît 10 millions d'adeptes dans le monde et trouve des racines communes avec l'hindouisme et le bouddhisme.
C'est le rôle de la militante politique extrémiste Rita Cohen qui a été le plus difficile à attribuer. Plusieurs mois de casting se sont révélés infructueux, avant de trouver la perle rare à seulement quelques jours du tournage. Il s'agit ainsi de Valorie Curry, vue notamment dans les séries House of Lies et Following. "Rita est un personnage central", explique Ewan McGregor, "et j’attendais vraiment de dénicher l’actrice pouvant lui correspondre. J’ai alors découvert Valorie qui s’était enregistrée sur une bande tout en tournant un autre film. Avec Tom Rosenberg et Gary Lucchesi, on s’est regardés et on s’est dit : « C’est elle ». Alors qu’on était dans l’impasse, elle a fait son apparition".
Alors que l'intrigue d'American Pastoral s'étire sur plusieurs décennies, la question des décors et des ambiances se révèle cruciale dans le film. Il y a un véritable parti-pris esthétique entre les moments qui précèdent et ceux qui suivent l'explosion de la bombe et de la famille Levov. "Il y a une vraie mutation dans le film", explique le chef opérateur Martin Ruhe. "Après la déflagration, l’image est plus nette et les contours plus précis, et les contrastes sont plus marqués, en raison des changements qui affectent le Suédois. On voulait que la caméra l’accompagne dans sa trajectoire". La couleur des costumes et les lumières, de moins en moins chaudes, soulignent égalmeent ce basculement. Le chef décorateur Daniel B. Clancy s'est quant à lui inspiré des tableaux d'Edward Hopper, comme Ewan McGregor : "J’ai confectionné un cahier de tendances en m’appuyant sur le scénario, et je l’ai montré à Ewan", se souvient Clancy. "Ce qui est amusant, c’est qu’il avait lui-même réuni des images assez proches des miennes. C’était extraordinaire".
Le tournage s'est en partie déroulé à Pittsburgh, ville industrielle de Pennsylvanie qui sert de cadre à l'action qui, dans le film, prend place dans le New Jersey. "Pittsburgh est extrêmement cinématographique et on y trouve le genre de sites industriels en déclin que nous recherchions", indique Daniel B. Clancy. "Nous avons eu la chance de pouvoir tourner en décors naturels, et je ne pense pas qu’on puisse obtenir une telle patine ailleurs qu’en extérieurs".
Pour affiner son accent du New Jersey, Ewan McGregor écoutait des enregistrements de la voix de Ray Liotta pendant le tournage.
Ewan McGregor tenait à organiser une semaine de préparation et de répétitions intensive avant le tournage, afin que tous les acteurs se connaissent et s'entendent parfaitement bien pendant le film.