Comment l'unique rejeton d'un Juif (le "Suédois" Seymour Levov - ancien champion sportif universitaire, ayant repris les rênes de la fabrique de gants de luxe familiale quand son père part à la retraite) et d'une descendante d'Irlandais, catholique (et ancienne reine de beauté - Dawn), une fille, Meredith (dite "Merry" - c'est-à-dire "joyeuse", diminutif fort mal porté...), se convertira au..
.jaïnisme (philosophie orientale prônant le respect de toute vie, même celle de la plus humble des espèces animales).
Ceci probablement (?) en guise d'expiation
d'un activisme estudiantin, ayant dérivé vers la violence gratuite (sur fond de protestation contre la Guerre au Vietnam).
Ewan McGregor vient donc de se lancer dans la réalisation.... Ai lu quelque part que la motivation principale de ce père de famille nombreuse (en "vrai") était de montrer l'amour sans limite d'un père pour son enfant. Soit. Mais n'ayant pas lu l'oeuvre de Philip Roth ici adaptée, je ne peux pas apprécier si le roman correspond opportunément à ladite thématique... Au résultat, c'est plutôt surchargé, et brouillon : chronique sociale, voire socio-politique, des "sixties", au-delà de la chronique familiale. Avec une psychologie souvent peu convaincante. Et trop de raccourcis, d'ellipses. Par ailleurs, les passages les plus intéressants, quand le récit est le plus soutenu, laissent au spectateur une impression de malaise - du bégaiement clairement hystérique de Merry (cas clinique psychiatrique) aux séquences "Rita" - une pesanteur malsaine. EMG n'aurait-il pas placé la barre trop haut pour ce premier "long" (où il se "dirige" qui plus est, en "Suédois" - un brin pâlichon) ? Sa mise en scène classique (pour ne pas dire sans imagination....) ne parvient en tout cas jamais à donner sens et corps à cette "Pastorale" (vocable faisant écho au syndrome de "Marie-Antoinette" développé par Dawn - mais en remplaçant les moutons de Trianon par de braves bovidés ?). En fait, il s'agit avec cet "American Pastoral" plus simplement du "paradis perdu" de Seymour Levov, celui de sa vie d'"avant"
(le premier attentat commis par sa fille)
, quand il baignait dans la félicité, conjugale, paternelle et professionnelle.... Jennifer Connelly (la mère) et Dakota Fanning (la fille) réussissent mieux, pour leur part.... d'où ces "deux étoiles" de consolation.