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Hervé L
70 abonnés
623 critiques
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3,0
Publiée le 9 avril 2019
De très belles images en noir et blanc du grand nord ou une robuste laponne sexuellement frustrée son compagnon peu entrain dans un monde ou l'ont se mets au lit tout habillés pour se protéger du froid , se transforme en renne blanc pour posséder les jeunes chasseurs
Beau film très poétique qui mêle légende chamanique et chrétienne dans des paysages d'une beauté à couper le souffle.On ne pourra qu'admirer la qualité de la mise en scène très respectueuse et rigoureuse du sujet traité.L'interprétation a certes un peu vieillie et la musique trop omniprésente d'hommage également que le film soit si court.Mais si on est un tant soit peut curieux c'est une oeuvre qui mérite d'être découverte.
Je ne vais pas souvent sur les plaines enneigées du cinéma finnois. D'ailleurs, c'est même que la seconde fois que j'y traîne... après le peu mémorable "Very Cold Trip"... ouais bon... Mais pour en revenir à notre renne, si on veut des longues et magnifiques plaines enneigées finnoises on est bien servi. Si on veut aussi du folklore, de la légende à base de chamanisme, on va être bien servi aussi. Sans le moindre effet spécial mais avec énormément d'imagination et de poésie, s'appuyant beaucoup sur un montage ingénieux et sur le visage de son remarquable actrice principale, le réalisateur Erik Blomberg met en scène l'histoire d'une femme qui se transforme en renne pour attirer les chasseurs et les tuer après s'être transformée cette fois en vampire, le tout avec une forte suggestion d'assouvissement sexuel. On est fasciné, on est captivé, par ce que l'on voit. On ne peut qu'être d'accord avec Jean Cocteau quand celui-ci lui avait attribué lors du Festival de Cannes 1953 l'éphémère Prix international du film légendaire. Une oeuvre unique qui suffit à elle seule à souligner la richesse d'une culture beaucoup trop méconnue dans notre cher hexagone.
Dans des contrées nordiques, une jeune femme, tout juste mariée à un chasseur de rennes, se sent peu à peu délaissée par celui-ci, elle va alors faire appel à un chamane et à partir de ce moment-là, sa vie et sa personne vont être considérablement transformées...
Pour sa première réalisation, Erik Blomberg s'inspire d'une légende nordique et braque sa caméra tout le long sur cette jeune femme qui va peu à peu se voir transformé par divers éléments fantastiques la rendant en prédatrice capable de changer d'apparence pour attirer les hommes et étendre son pouvoir de séduction.
Et c'est là toute la réussite du film. Il met en scène un personnage qu'il rend fascinant et envoûtant, tout comme l'atmosphère où l'on ressent l'imaginaire du monde et des légendes nordique ainsi que de la sorcellerie ancestrale. C'est le cadre d'une vie où l'homme chasse pour se nourrir et où tout est rudimentaire et c'est avec une certaine finesse qu'il y inclus dans la seconde partie plusieurs éléments fantastiques allant du sacrifice aux vampirismes en passant par la transformation ou la sorcellerie.
En plus de bien retranscrire tout ce qui tourne autour des mythes fantastiques, il retranscrit aussi très bien les paysages nordiques. Visuellement le film est magnifique et Blomberg met très bien en valeur les décors (naturels) arctiques. Malgré les nombreux thèmes qu'il doit aborder et la difficulté vis-à-vis des moyens, il s'en sort très bien, jouant avec divers trucages et artifices. Le film est court mais tout le long passionnant et les interprétations sont, dans l'ensemble, plutôt correctes.
Une vraie bonne surprise pour ce film qui remporta le prix international du film légendaire à Cannes (par Jean Cocteau) ainsi que le Golden Globe du meilleur film étranger. Blomberg nous emmène dans un univers fascinant où s’entremêlent pulsions, sorcellerie, vampire et renne blanc.
Ce film finlandais de 1953 avait retenu l’attention de Jean Cocteau alors Président du jury du Festival de Cannes. Quand on connaît un peu l’imaginaire véhiculé par le célèbre poète on comprend mieux ce qui a pu le séduire dans ce métrage quasi muet. Dans ces contrées reculées où l’homme se doit de composer avec la nature, les croyances et légendes ont une influence certaine sur le comportement humain. Une jeune inuit, Pirika, éveillée à la sexualité après son mariage va voir un chaman pour accroître son pouvoir de séduction auprès des autres chasseurs pendant que son époux est parti en campagne. Après le sacrifice d’un jeune renne blanc elle en prend l’apparence pour attirer les hommes dans ses bras et les tuer par vampirisme. L’étrange poésie du film en fait tout son sel et l’on se laisse emporter par ses images d’un autre temps irrémédiablement perdu où l’homme croyait encore aux forces divines. Magnifique.
C’est en parallèle, une reconstitution de la spiritualité chamanique laponne et une illustration du mythe du vampire. Une femme démon ou sorcière acquiert par la magie chamanique le pouvoir de se transformer en renne blanc. Mue par la frustration sexuelle elle se métamorphose et vampirise les chasseurs qui ont l’imprudence de tenter de la capturer sous son aspect animal. C’est réalisé avec une sobriété et une efficacité remarquables dans ses aspects surnaturels, dans un décor naturel arctique époustouflant. Le cinéma fantastique nous avait habitué à voir dans le vampirisme un arrière plan sexuel et animal. Débarrassé de tout attirail spectaculaire artificiel, le thème trouve toute sa profondeur, sa limpide vérité légendaire, et c’est magnifique. « Le renne blanc » avait été primé à Cannes à sa sortie grâce à Jean Cocteau. Le DVD édité par Artus film propose en bonus une passionnante analyse par Georges Foveau des liens intimes entre art cinématographique et chamanisme, et un développement sur la représentation de ce phénomène dans le cinéma en général et dans « Le renne blanc » en particulier.