Un nouveau film d’un autre livre de Jean-Christophe Grangé voit de nouveau le jour avec un Jean Reno métamorphosé pour le coup, on avait donc (pour ceux qui ne lisent pas trop) découvert cet auteur par l’adaptation ciné très réussit de Les rivières pourpres. On retrouve ainsi son style très clairement dans cette nouvelle adaptation : un thriller un peu horrifique, généralement teinté de quelques touches de fantastiques. Sauf que contrairement aux Rivières Pourpres, le film est en deçà des attentes faites, un peu à la même manière que Vidocq. En effet on commence avec un thriller intéressant où on sent que l’on va découvrir un Paris assez sombre et mystérieux, avec des acteurs bien appréciés du public mais en avançant peu à peu dans l’histoire, on finit dans du grand n’importe quoi à la Bad Boys où les gentils tirent sur tout ce qui bouge, Chris Nahon restant dans un domaine qu’il connait bien et qu’il a bien maitrisé dans Le baiser mortel du dragon. Tout cela manque de lien entre les deux histoires, laissant le spectateur dans une situation où ce dernier doit comprendre par lui-même, est-ce ainsi une volonté des scénaristes de permettre au spectateur de se creuser les méninges ou est-ce un mauvais travail dans le scénario, car le film apporte un lot de questions impressionnantes, s’imaginant que la fin sera ainsi encore plus savoureuse puisqu’elle permettra de répondre à toutes ces questions set finir en apothéose, relevant ainsi le niveau du film qui tombe un peu dans un thriller de bas niveau sans véritable ambition, ce qui serait dommage vu le casting. Car bien que le nouveau duo Quivrin/Reno n’équivaut pas à celui de Cassel/Reno, il n’en demeure pas moins que les deux personnages portent le film à eux tout seul et la bonne surprise vient surtout de Quivrin qui a la même manière de Cassel, arrive à canaliser le personnage qu’est Reno (dont son interprétation est ici moins bonne que dans les Rivières pourpres).
Les scénaristes ont sans doute (en dehors de la volonté de reformer un duo de choc) voulu se rapprocher des grosses productions américaines qui utilisent dans les films soit les nazis, soit les russes, ici il est question de mafia turc qui essaye de faire passer en France des clandestins, cela aurait tout de même pu plaire mais encore aurait-il fallu aller au maximum de l’enquête, ici on a le sentiment qu’il s’agit juste d’un prétexte pour réaliser une nouvelle adaptation d’un roman comprenant un thriller qui aurait dû être captivant (à croire que les scénaristes français sont obligés d’aller chercher du côté des romans pour tirer des scénarios originaux) , l’histoire de Anna et ses déboires avec les policiers est aussi denses et part dans des longueurs, on finit par les sentir passer les 2h de film, heureusement que Nerteaux est là pour faire les transitions, on a l’impression d’être dans la même situation que lui à savoir perdu dans ces différents intrigues, rebondissements, de plus l’idée de la pluie fini par nous lasser tant le film reste dans une vision grise et que le réalisateur abuse des possibilités de filmer proposés dans ce genre de situation (l’effet de l’eau qui tombe sur les fenêtres où un personnage se retrouve constamment derrière, comme si le temps passait ainsi plus vite).
Que dire de ce film, si ce n’est qu’il comporte tout de même des atouts assez intéressants et que ça reste un film qui se regarde au moins une fois, ne serait-ce que pour la prestation de Quivrin ou de voir Reno accoutré de cette façon. Chris Nahon qui sentirait tout de même correctement dans Le baiser mortel du Dragon, propose un film avec une réalisation hideuse qui n’est pas belle à voir tant la photo est moche, le fait de prendre la caméra à l’épaule pour certaines scènes, ne s’est pas révélé être le meilleur choix possible, en espérant que les adaptations des romans de Grangé soit mieux faite à l’avenir mais en voyant arriver Le concile de Pierre, on se dit que ce n’est pas pour tout de suite. Pour ce qui est des attaques concernant le réalisateur sur le scénario, il faut tout de même souligner que Jean-Christophe Grangé a participé à sa propre adaptation pour le cinéma, si vous voulez voir l’univers de Grangé, soit vous vous rabattez sur les Rivières pourpres, soit lire les romans
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