Breillat,le retour.Après "Sex is comedy" et "Anatomie de l'enfer",la sainte du corps à coprs signe enfin un film 'accessible'.Avec des décors et des costumes somptueux,son nouveau métrage conte la passion amoureuse d'un homme et d'une femme dans le temps,tandis que l'homme en question doit se marier à une jolie demoiselle,malgré sa réputation à lui de nymphomane au masculin.Adapté du roman de Barbey D'Aurevilly,cette vieille maîtresse est censé être un film faisant découvrir au grand public la peu médiatisé Breillat (mais qui invite souvent à la polémique).Pourtant,le résultat est soporifique et bien plat,et malgré une mise en scène très réussie,il est difficile de ne pas s'ennuyer devant la théâtralité du propos et l'austérité de la forme.D'autre part,le scénario est d'une facilité assez odieuse,et la direction d'acteurs inexistante;ils se livrent à eux-mêmes,en font trop ou pas assez,et Asia Argento,pour ne citer qu'elle,balance dans l'hystérie totale la moins crédible.Et puis tout est filmé trop calmement,sans invention ni audace pour marquer,et le film est globalement trop distant pour que l'on puisse y pénétrer,nous laissant privés de la volupté de la mise en scène et de quelques jolis moments.Alors que le drame est puissant,"Une vieille maîtresse" s'étend mollement sur toute la longueur,sans nous émouvoir ni nous surprendre.L'ensemble oublie de se renouveller,surtout du côté des acteurs,monotones et sans charme (Asia Argento fait étrangement penser à une actrice porno).Script simpliste et montage superficiel,en plus,rendent le film de Breillat sans saveur.Quant aux dialogues,trop théâtrals et plus récités qu'interprétés,ils sont totalement à l'image du film:répétitif(s),lourd(s),banal(s) et calculé(s).Dommage,on aurait pourtant bien voulu apprécier plus pleinement la souplesse des mouvements de caméra,par ex.,avant que le sommeil ne nous envahisse et que nos paupières se ferment peu à peu.Ceci dit,on aura eu l'occasion d'apprécier le fauteuil,très confortable.