Après "Les princes de la ville" et "Dolores Claiborne", Taylor Hackford (le futur réalisateur de "Ray") s'attaque à l'adaptation du roman le plus connu d'Andrew Neiderman, "The devil's advocate", en 1997.
"L'associé du diable" : que dire de plus, mis à part qu'il s'agit d'un chef d'oeuvre astucieux doté d'un sript étonnament riche, béton et maîtrisé de bout en bout ? ...
Scénario de Tony Gilroy, auteur fétiche d'Hackford ("Dolores Claiborne", "L'échange") et créateur du personnage de la saga "Bourne" : en Floride, un jeune avocat prometteur est appelé à New York pour des grosses affaires... .
Le scénario, sur lequel repose le suspense, est diablement écrit, avec tact et fermeté, pour permettre à un casting démoniaque de jouer avec le feu (et nos nerfs !).
La musique prend le dessous et emmène le casting dans des sons de fureur où l'angoisse et l'espoir fait vivre. Monsieur James Newton Howard nous donne une partition à la fois familiale et virile pour un summum au final entre Pacino et Reeves (à NY). La chanson de générique de fin "Paint it black" souligne l'idée générale du film : le diable est partout.
Le casting est dominé par un duo d'exception qui restera gravé dans les annales du cinéma : Pacino/Reeves. Pacino, n'en parlons pas, il est toujours habité par ses rôles, cela devient une habitude, et le diable lui sied à merveille. Partition sans fausse note, sans (AUCUN !) doute. En revanche, Keanu Reeves (vu dans le très bon "My own private Idaho" de Monsieur Van Sant) trouve là un rôle à sa démesure : son meilleur. Son personnage d'avocat crève l'écran et c'est non sans scrupule qu'il s'attaque à son patron, Pacino. Il dévoile tout son charisme, et même s'il s'écrase devant l'interprétation de Pacino, arrive à la hauteur de son potentiel d'acteur, dans son habitation du rôle d'avocat qu'il tient à merveille. En celà, je pense qu'il s'inspire du jeu de Pacino, et tout cela, pour notre vice le plus parfait, le DESIR.
Suivent le jeux exquis de l'adorable Charlize Theron (que l'on découvre dans l'un de ses premiers rôles !) et la présence remarquée de Delroy Lindo (déjà vu dans "Les princes de la ville" et qu'on reverra dans "Les ailes de l'enfer" notamment).
Gargantuesquement sauvages, les effets spéciaux méritent tous les détours : toujours aussi bluffants. Comme le diable, quoi.
Le thème de la religion est abordé, et comme tout le monde le sait bien, le meilleur ennemi des américains est le diable. Ce film ne fait pas exception, et dans le monologue de fin, Pacino s'entiche d'un personnage très bien écrit pour éviter de blesser les adeptes de Dieu.
Le double final (je vous laisse le découvrir) est tout bonnement magistral.
"L'associé du diable" est tout simplement un film à voir au moins UNE fois dans sa vie. Incontournable assurément. Interdit aux moins de 12 ans.
Diable, ...vous avez-dit diable ?