Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Un visiteur
2,5
Publiée le 5 décembre 2017
Jamais le dimanche c’est avant tout un personnage. Celui d’Ilya. Une femme disproportionnée pour son époque par sa manière de vivre libre et indépendante. Assumée, brillante, dominante, c’est elle qui dirige ses relations avec les hommes. Ce sont eux qui lui servent d’objets et non l’inverse. On peut s’imaginer l’impact d’une telle apparition sur nos écrans en 1960. Plusieurs spectateurs ont dû sortir décoiffés de la salle de cinéma. Même Hollywood a été époustouflé mais pas au point de remettre l’Oscar de la meilleure actrice à Melina Mercouri. Il aurait été étonnant qu’une comédienne provenant de l'extérieur reparte avec la statuette deux années consécutives. Pour le reste on ne sait trop sur quel ton danser. Le sujet est intéressant, mais cela demeure en surface et les effets comiques sont inexistants. En cherchant la Vérité au sujet du déclin de l’Empire hellénistique, Homère nous en dévoile une toute autre au sujet de l’Empire américain : Donner des leçons de noblesse aux peuples d’outre-mer en ayant recours à de l’argent sale pour arriver à leurs fins. Grâce à la Che Guevara des marchandes de plaisir, Ilya est mise au courant du stratagème qui vise supposément à la mettre sur le droit chemin et elle reprend son uniforme qui lui va comme un gant. Homère a raison de croire que les sociétés se porteraient mieux si on savait valoriser l’éducation, mais il y a aussi l’authenticité et l’amour dans la vie. En souvenir, il nous reste de belles images du Pirée et de son port de mer, une comédienne atypique, un réalisateur et sa muse réunis par les idées et non par le cul.
Aristote est archivé. La nouvelle Grèce opte pour la liberté de s’éclater ou de se partager dans des situations débridées à des années lumières d’une philosophie obsolète.
Ylia prostituée et fière de l’être s’assume dans un métier choisi exercé dans une joie de vivre permanente.
L’intellectuel en perte de repères venant se ressourcer au pays de Socrate se retrouve capturé par la nonchalance d’un peuple se moquant bien de toutes ces théories dépassées faisant d’un esprit l’esclave d’une éthique.
Le grec managé par une femme charismatique et indépendante s’avère convivial, contrôlable et sympathique en se lâchant sur le port ou dans les tavernes.
La philosophie d’antan est remplacée par une chansonnette agréable et douce poussée dans un don de double vue toujours euphorique.
Le pays chavire de gaité loin de Platon des usines et des chantiers Un vrai bonheur fantasmagorique offert à une nation préférant montrer une collectivité rayonnante plutôt qu’un cerveau éreinté par la dialectique.
« Jamais le Dimanche » malgré un aspect outrancier a le courage d’extraire et d’acheminer un pays marqué par un passé lointain manquant cruellement de joie de vivre vers la liberté de se livrer tel qu’il se ressent intérieurement en ayant le courage de s’arracher d’un patrimoine philosophique référentiel mais étouffant.
Jamais le dimanche (parcequ'il ne faut pas travailler le dimanche, comme le souligne la première chanson du film), est un carrefour assez étonnant, à cheval entre l'outrance des films fustanels habituels à la grèce (de la part de dassin c bien vu), avec un goût particulier pour une mise en scène trés effacée, mais loin de démérité. Le charme opére et le film est assez intelligent pour éviter le cynisme des productions américaines, s'affirmant du côté de la comédie sociale. Mercouri est parfaite, Dassin joue sans nuances, mais tout celà respire une intelligence et de brillantes idées à la pelle (la relecture des tragédies, la dispute du temple, la scéne finale, plutôt piquante, la révolte des prostituées et le chant en cellule, brillement insolent) Dassin trouve un ton juste (sans vulgarités) et confronte parfaitement un idéal collectif à une sorte d'aveuglement individualiste, mais reserve bien des surprises, les questions soulevées par l'étatsunnien finiront bien par fissuré le bel éclat, et le sourire désabusé de dassin renversant les verres de la vulgarité, promet une tout autre vengeance, au pays de la legérté, seul le plomb à des ailes. Jamais le dimanche est facile à regarder, pas forcément à saisir.
Ce film de Jules Dassin travaille son thème, l'opposition entre le corps et l'esprit, dans un film bavard, épicurien, décontractée ou, même si le personnage principal s'interroge sur les transmission de la philosophie grecque, l'on sent une vrai joie de vivre de tous les instants à l'image de la rayonnante Melina Mercouri.
Quand Jules Dassin se laisse prendre par les charmes de Melina Merkouri..., cela donne un résultat bien inégal... On est bien loin ici de l'excellent "Du rififi chez les hommes" ou de l'inoubliable "Cité sans voiles". Certes, les paysages sont de toute beauté, les femmes sont sublimement féminines, les hommes sont des hommes et la poésie reste la poésie, mais "Jamais le dimanche" (on se demande encore pourquoi ce titre stupide), ne parvient jamais à décoller. Bref, on s'ennuie ferme...
Beaucoup de sirop complaisant et d’insignifiance béate (et touristique) pour tourner en dérision le moralisme puritain américain. Que le réalisateur de films noirs modèles comme « Les forbans de la nuit » ait pu tourner aussi cela laisse vraiment perplexe. Bon, autrement, « Les enfants du Pirée » est une très belle chanson.
En tant qu'amoureux de la culture grecque, particulièrement musical, j'ai profondément aimé ce film. Sur le fond donc. Par contre, la forme m'a déplu profondément. On est encore dans le film des années 50, dont les réalisations sont bâclés, vites emballées. On a aussi cette impression que les acteurs se forcent dans leurs émotions, le genre de jeu d'acteurs des années pré-sixties. Mais le fond est parfaitement, j'allais dire, "profond", malgré la répétition. La cartésien qui débarque en Grèce, le vieux socratique rationaliste qui, par ces questions, pourrit la spontanéité de la vie, le message nietzschéen et vitaliste derrière ce film, ça m'a véritablement touché. Maintenant, comme je le dis, la forme, donc ce qui émerge, n'est pas aussi intense qu'on l'aurait voulu, excepté peut-être dans les scènes d'ivresse et de musique... D'où ma note dans la moyenne.
Si ce film n'est pas d'une qualité exceptionnelle, notamment parce qu'il est très superficiel, j'ai passé un bon moment. Cela fait tellement de bien de voir des acteurs s'amuser; une grande dose de bonne humeur nous change de la plupart des productions actuelles (notamment françaises, qui se veulent réalistes, mais sont plutôt "chiantes"). J'ai vraiment eu envie de danser le sirtaki (merci pour la bande son) ou me jeter à l'eau au large du Pirée avec Mélina Mercouri, qui crève l'écran, faisant preuve d'un charisme impressionnant. Le cinéma, ce n'est pas toujours fait pour se prendre le chou.
Jamais le dimanche est un hommage parodique à Stella (Cacoyannis), le film qui révéla Melina Mercouri, elle y jouait d'ailleurs déjà avec Giórgos Foúndas. Il y a aussi Títos Vandís, autre grand acteur (L'Exorciste) et d'autres moins connus a "l'étranger" mais véritable star en Grèce. J'admets que l'histoire est simple, mais au-delà de l'aspect anecdotique (une prostituée qui « reçoit » chaque jour de la semaine, sauf le dimanche)...Dassin nous montre son amour de la Grèce qui le lui rendra en le faisan citoyen d'honneur grec. Il choissi l'un des plus grands compositeurs de musique populaire Mános Hadjidákis (oscarisé pour ce film). Que reste-t-il de tout ça pour le Grec comme moi ? Une nostalgie des années 60...la merveilleuse chanson de Melina et de la brume plein les yeux....