Le plus grand film de Chatiliez. Tsilla Chelton est hallucinante dans ce rôle inoubliable qui, même si parfois on frôle la caricature, assène malgré tout de belles vérités. Mention spéciale aussi à Jacob et Nanty, excellentes dans des rôles moins simples qu'il n'y paraît. Une oeuvre incontournable.
Tatie Danielle : Vu plusieurs fois dans les années 90 et ayant à présent vécue deux millénaire et deux siècle différents et passé 6 décennies, je suis plus proche de la tatie que de titeuf, idée donc de revoir ce film avec un regard différents m’en a pris.
Bon déjà la première chose qui détonne avec les films actuel, c’est que ici, point d’introduction pour présenter les personnages, leur motivation, expliquer le pourquoi du comment… non ! On est directement mis dans le quotidien de cette octogénaire dont le seul plaisir est de rabaisser ses petites gens.
Dès les premières minutes du film violence verbal et torture psychologique fuse, la petite mamie est tout sauf la mamie gâteaux (quoi que … ;) ). Tatie Danielle (Tsilla Chelton) n’a comme occupation, s’en prendre à la pauvre Odile (Neige Dolsky), son chien et sa série et accessoirement martyriser toutes personnes qu’elle croise. Mais un « accident va la contraindre à aller vivre » chez son petit neveu Jean-Pierre (Éric Prat) et sa femme (Catherine Jacob) à Paris. Commence alors pour le petit couple et ses enfants un vrai calvaire.
Coté acteurs la distribution est presque impeccable, Tsilla campe une tatie Danielle machiavélique a suet, Éric Prat est parfait en gentil petit neveu qui essaye de bien faire, mais qui se fait un peu déborder par les évènements. Laurence Février est elle aussi parfaite dans le rôle de la sœur qui en peu de temps de présence arrive à rendre réaliste son personnage (les acteur(ice)s de théâtre ont vraiment ce truc en plus). Sans parler de Isabelle Nanty et de son duo avec Tsilla … entre cette mamie qui vie dans la nostalgie du passé et qui déverse son aigreur et la jeune Sandrine, adolescente qui est loin de tout accepter et de se faire marcher sur les pieds se crée une vrai alchimie. On regrette juste le personnage de Catherine Jacob pour qui définitivement les rôles de gentille passive ne vont pas et ses enfants (Mathieu Foulon et Gary Ledoux) qui ne feront d’ailleurs plus vraiment de film notable après celui-ci.
Pour le scénario et la réalisation Étienne Chatiliez ne cherche pas à tourner autour du pot et va à l’essentielle, ses personnages sont suffisamment bien écrit pour se passer d’un montage ou de plan compliqué, on y retrouve donc la même touche que pour « La vie est un long fleuve tranquille » quelques chose de simple mais d’efficace.
Finalement si Tatie Danielle a gagné son statut de film culte cela est bien dû à ses acteurs et à son ambiance général, à cela il se rapproche plus de Tanguy ou de La vie est un long fleuve tranquille que du bonheur est dans le pré. Et mine de rien il s’incorpore assez bien à nos années 2020 et l’on se dit que certains thèmes abordés en annexe sont toujours d’actualité.
Ma note : Un bon 13/20, j’aurais probablement mis plus à l’époque mais finalement sa plus grande qualité et aussi peut-être son défaut actuel, son réalisme l’empêche d’avoir des scènes vraiment espiègle et sadique comme cela sera le cas dans Tanguy quelques années plus tard.
Ce portrait d'une vieille dame indigne donne lieu à une comédie originale et inattendue dans la mesure où le troisième âge n'est pas souvent représenté au cinéma, encore moins de la façon qu'imagine Chatiliez; et pourtant, cette vieille femme qu'interprète si brillamment Tsila Chelton, prouve qu'elle fait une vraie héroine de comédie, sinon de drame. Car, si l'on s'amuse des mesquineries domestiques de Tatie Danielle, on aurait apprécié aussi de s'émouvoir du drame de la vieillesse dont la méchanceté est parfois une composante. Tel n'est pas le propos du film mais, tout de même, il manque au personnage de Tatie Danielle les nuances, les considérations psychologiques sans lesquelles on ne s'y attache pas vraiment. L'attitude de la vieille dame, les méchancetés qu'elle prodigue pour blesser ses enfants proviennent d'une aigreur qu'on aurait voulu voir etayée et mieux traitée. Malgré l'autenthicité des incidents, leur succession finit par devenir monotone. La subtilité de la mise en scène et l'acuité de Chatiliez ne parviennent pas, paradoxalement, à donner du corps au récit. En dépit de son humour et de sa causticité (et parfois d'une certaine cruauté quand il se moque des enfants de la vieille, famille bourgeoise un peu nunuche mais tellement généreuse), Chatiliez n'évite pas au film de donner quelques signes d'apathie.
Lorsque je l'ai vue à sa sortie, j'avais gardé le numéro souvenir d'un film comique. En le revoyant hier soir à la télé, je n'ai pas trouvé drôle la litanie détaillée de ses méchancetés. En fait, c'est plutôt triste. Heureusement que le personnage d'Isabelle Nantie ramène de la drôlerie sur le mode "à méchante, méchante à demie". Et puis la fin justifie les moyens !
Dans cette comédie, il y a des moments parfois drôle mais je trouve que l'histoire n'a pas grand intérêt et n'explore pas plus que ça le "monde de la vieillesse".
Néanmoins, je trouve ça intéressant de voir les conséquences de la famille qui décide tout pour Danielle. Cela nous démontre quand même la traitance que l'on fait tous aux personnes âgées.
Ce film est bien mais vraiment oubliable. Certes, nous ressentons la solitude que vit Danielle mais une fois que nous l'avons compris, le film n'a plus trop grand chose à offrir.
Tatie Danielle (interprétée par l'excellente Tsilla Chelton), est agaçante, méchante avec les gentils un peu cons, et pleurnicharde avec les méchants. Étienne Chatiliez reprend ici une bonne partie de l'équipe de La Vie Est Un Long Fleuve Tranquille, avec moins de réussite cependant. On a le plaisir de voir Karin Viard toute jeune, dans sa toute première apparition au cinéma. En toile de fond, Tatie Danielle pause la question de la fin de vie. Question toujours non résolue plus de 30 ans plus tard. À voir en acceptant une plongée dans un monde d'aigreur et de mesquinerie.
Tsilla Chelton est irrésistible en sale vioque détestable mais ne nous contentons pas que de cela. Tous les acteurs gravitant autour d'elle le sont tout autant. On compatit à la douleur de cette chère Odile, de cette pauvre Catherine et on exulte quand Isabelle Nanty délivre une gifle à cette vieille carne. Pas de tromperie sur la marchandise. Nous ne la connaissons pas mais elle nous déteste déjà. Un régal du début à la fin!
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4,0
Publiée le 29 décembre 2022
On le connait par coeur! La vielle dame acariâtre, cruelle et mèchante comme la teigne qui vit tranquillement dans sa petite maison de campagne! A la mort de sa gentille gouvernante qu'elle martyrisait, la grand-mère diabolique vend sa demeure et va s'installer dans la capitale chez ses neveux! Les problèmes commencent pour la famille Billard avec cette tatie qui n'aime absolument personne hormis le cadre de son dèfunt mari accrochè au mur [...] Avec ses 32 ans au compteur, le film d'Etienne Chatiliez reste encore aujourd'hui un excellent divertissement construit sur des dialogues incisifs, et bènèficiant surtout de l'interprètation inoubliable de Tsilla Chelton qui trouvait à soixante dix ans le rôle de sa vie! Ceux qui n'ont pas vu la terrible; rigide et ronchonne grand-mère à sa sortie en 1990 dècouvriront avec èmerveillement un cinèma fèroce qu'ils ne croyaient pas possible, à une èpoque où tout ètait permis. "Tatie Danielle" est ègalement fort bien interprètè par Neige Dolsky, Catherine Jacob et Isabelle Nanty! Dèjà un classique...