Le film se calque bien au livre. Une histoire malaisante, malfaisante, triste. Le voir et lire sont deux choses différentes. Ceux qui mettent 1/5 peut-être le lire avant de le voir.
Le plus beau des parfums se situe forcément à la douce et délicate frontière du cinéma fantastique tant le don unique de ce Jean-Baptiste Grenouille est traité ici de façon exceptionnelle.. Voici enfin un tueur en série qui sort complètement du lot : non pas contemporain mais issu du 18ème siècle, il tuait pour capter et conserver la senteur des femmes afin de créer le parfum ultime, celui de la première femme qu'il a aimé et dont il n'a pu garder que ce souvenir. Un tueur qui n'en devient presque qu'un simple voleur d'âme, sans méchanceté aucune, sans la haine inhérente à ce genre de personnage, un pauvre homme qui vous touchera au plus profond tant par son destin incroyable (son rapport aux autres, le destin de ses "maitres", sa mort), un artiste fantastique dont la vie n'a de but que celui de créer son chef-d'oeuvre absolu, l'expression de sa première sensation ou comment retrouver la véritable saveur d'un souvenir. Sa seule ambition : faire de sa nostalgie une réalité, le fantasme ultime et improbable de tout nostalgique. Grenouille nous est présenté comme un être dont le seule sens est l'odorat ; il reste une créature insensible à tout le reste... Ce qui n'empêche nullement ce Parfum d'être d'une immense violence, expressément les premières minutes Réalisation suave qui donne au film des allures de tableaux vivants, décors et reconstitution parfaites, et donne au film de véritbles effluves qu'ils transmet intégralement aux spectateurs ; tout un monde de sensations... non-cinématographiques. Le scénario écrit avec un brio rare tant il nous tient en haleine et sait rebondir brillamment en un final en apothéose, sublime, étonnant, ambigu et extrèmement fort ; quand le créateur atteint le sublime au point de se mystifier lui-même... excellente surprise! Une Bonne claque!
« Le parfum » recèle dénormes qualités au moins sur les deux tiers. La première dentre elles est davoir su mettre en image avec brio tout ce qui touche aux odeurs. Chaque plan, chaque flash fait appel à notre mémoire olfactive, avec dégoût ou délectation. La mise en scène même est très volatile et aérienne comme une essence qui se disperse. Tom Tykwer sappuie également sur une technique irréprochable. Les décors, les costumes, la photo et la bande originale contribuent à nous replonger avec réalisme dans cette France poisseuse et puante.
Son acteur, sait détourner avec habilité, tant physiquement quintellectuellement, le personnage initial du livre. Ben Whishaw est magistral. Il est étrange, à part tout en restant très délicat et attirant. Il a donné vie à la vision quavait Tykwer de Jean-Baptiste Grenouille.
A lapproche de la fameuse scène de la quintessence de notre héros, le film perd un peu en crédibilité. Cela tient vraisemblablement à la difficulté presque incontournable de restituer la force du roman à cet endroit moment précis.
Il serait toutefois dommage de dénigrer cette uvre qui a le mérite dune part dêtre captivante, dautre part dexister et de donner lenvie de plonger ou de replonger dans le livre de Sünskind
Malgré le joli panel d'acteurs et les belles musiques, le film s'enfonce de plus en plus vers le ridicule jusqu'à l'atteindre au dénouement. J'avais pourtant été ravi par Lola Rennt de Tom Tykwer qui regorge d'inventivité, que ce soit au niveau de la bande son comme de la réalisation. Mais Le Parfum m'a profondément déçu, même s'il partait plutôt bien. Le film arpente des chemins que j'ai trouvés passablement ratés, notamment le dénouement d'un ridicule gênant. L'utilisation de la voix off n'est pas toujours bien justifiée car elle se contente parfois de décrire ce qu'on voit, chose que j'ai du mal à supporter dans un film (cf Tanguy qui en est l'exemple même). L'ambiance du film est pourtant sympa et Le Parfum se laisse bien regarder, mais il arrive à un moment où je n'y ai plus cru, où j'ai tout trouvé poussif et faux. Je soutiens que j'ai rarement vu une fin aussi mauvaise.
Tom Tylkwer, connu pour avoir collaborer avec Quentin Tarantino sur Inglorious Basterds comme pour avoir réalisé Paris, je t'aime, signe avec le Parfum une fresque d'une grande originalité et passionnante de bout en bout. L'équipe artistique a su facilement adapter avec sérieux les décors envisagés du best-seller éponyme de l'écrivain allemand Patrick Süskind, paru en 1985. Ben Whishaw, Dustin Hoffman comme Alan Rickman apporte une touche de crédibilité à ce drame qui peut aujourd'hui être considéré comme incontournable.
Ce film aurait pu s'intituler: Le nez qui aime les rousses. Mais pour redevenir sérieux, il faut avouer que ce film est magnifique. Il a beau durer 2h10, on ne voit pas le temps passer tellement l'histoire est prenante, on plonge direct dans cette histoire à la fois belle et cruelle. La fin est étrange et les convictions du "héros" restent légèrement obscures cependant l'ensemble du film est intéressant, original et l'interprétation est sublime, tout comme les décors et les messages diffusés tout le long de ce long métrage.
Par le biais d'images soignées et d'une mise en scène réussie, Tom Tykwer parvient à nous ennivrer avec ce Parfum. Ben Wishaw se révèle convaincant, soutenu par d'excellents seconds rôles tels que Dustin Hoffman et Alan Rickman. Alors même si la fin est tiré par les cheveux, on se laisse tout de même porter par ce film. Convenable.
Revu récemment, c'est tout de même du beau spectacle que nous a offert Tom Tykwer. Il m'avait déjà interpellé avec "Cours, Lola, cours" et là je dois dire qu'il m'a considérablement surpris. Biensûr, l'histoire y est déjà pour beaucoup même si en fin de compte il ne s'agit que d'une simple histoire de tueur en série, l'époque, le contexte et la notion fantastique de l'odorat apportent vraiment une touche d'originalité enivrante. La forme narrative et la mise en scène sont des plus classiques mais un bon casting avec l'impressionnant Ben Whishaw en tête, une direction artistique impeccable et une fin mémorable à peine croyable font de "Le parfum", un film qui sent vraiment bon le pur divertissement cinématographique de bonne qualité...
Un film qui ne brille que par l'interprétation de ses figurants et à l'ambiance envoûtante du tout. Ce qui n'est pas le cas de ses nombreuses longueurs, sa fin qui fait cliché et le doublage français complètement débile (il n'y a qu'à entendre la voix de Dustin Hoffman pour comprendre).
septiemeartetdemi.com - Ce film a des facettes qui, peu importe la force du ressenti direct, se révèlent après-coup pour ajouter de la confusion. Ces facettes sont des moments du film distillant leur impression dans l'ombre : il y a le tournage un peu magique en Provence, où se déroulent des évènements peu raccords avec les senteurs de lavande. Il y a le réalisme de la crasse du vieux Paris qui nous fait nous demander pourquoi diable cette coproduction franco-germano-espagnole parle anglais.
Tiens, cette crasse, on y est d'ailleurs initié d'entrée, et les séquences qui s'ensuivent laissent une trainée fragile de désagrément : l'agacement contre la voix off qui s'incruste, la frustration de ne pas savoir où donner de la tête dans une dimension olfactive qui n'a normalement pas sa place au cinéma. On se dit : quel intérêt de savoir si bien tourner le sale si c'est pour ne pas y montrer aussi la beauté, pour la laisser aux mains seules de l'initié ? On se rendra compte par la suite que si ce sentiment demeure indistinct, c'est parce que le film est long et que, fort de ses facettes, on ne voit pas le temps passer.
Mais entretemps, il faut encore traverser la plus grande desdites facettes : les passages dignes d'un Tim Burton ayant été dépossédé de la virtuosité de son compositeur et à qui on aurait donné Dustin Hoffman pour un rôle sans caractère. On assiste ensuite à la mort de son personnage, cynique et inutile à souhait, bercée aussi d'un soupçon de fantastique ; tout à fait burtonien. Est-ce un hasard si l'illustre réalisateur a été considéré pour faire ce film ? En tout cas, on va croire à plusieurs reprises que Ben Whishaw se transforme en Johnny Depp et Paris en Londres ; est-ce le barbier de Fleet Street, ce parfumeur ? Qui assassine dans un silence mutique et sans subtilité à des fins injustifiables, voire immorales, qu'on garde toujours hors de portée de l'entendement du spectateur lui-même ?
À ce stade, l'œuvre est au bord du gouffre du malsain. C'est étonnant qu'il puisse s'en sortir en jouant la carte du fantastique, sortie à demi-mot jusque là. Une carte facile, quasiment grotesque, mais lâchée avec élégance et poésie en puisant dans les racines littéraires de l'histoire. Si on ajoute à cela l'indéniabilité d'une reconstitution soignée et les dimensions dantesques du tournage, on ne peut plus guère dire de ce film qu'il est mauvais, à part peut-être avec ce dernier commentaire : le fantastique occulte inexcusablement le fait qu'une âme d'artiste, fût-elle déterminée et illuminée, n'est pas une âme d'assassin.
Si lon se dit au début que cest un peu répétitif, on est bien vite emporté par ces sublimes images et cette bande-son puissante qui fusionnent à merveille avec le sujet. Deux heures et demi dun enchantement total avec un Ben Whishaw génial...
J'avais lu le livre au collège et j'en avais gardé un très bon souvenir. Quand j'ai su que le cinéma avait acheté les droits, je me suis dit que le film allait être râté car le livre était tout simplement inadaptable. Et bien, j'ai été agréablement surprise car le réalisateur a réussi à traduire l'univers du roman, de plus Ben Wisham (Jean-Baptiste Grenouille) est parfait dans le rôle. Seul bémol, la fin sur grand écran paraît vulgaire alors qu'elle est tout à fait poétique dans le roman.
Il fallait oser! Le pari était difficile, et je dis chapeau au réalisateur. Il a réussi à faire un film suggestif sur le pouvoir des odeurs, dans la France sale et obscure du XVIIIème siècle. L'acteur principal interpète brillamment le génie malgré lui, rejeté par la masse des médiocres (médiocre n'étant pas teinté de mépris, l'homme par définition est médiocre). Seul bémol: la musique, saoulante à force, et la durée du film (2h auraient suffi). J'ai particulièrement aimé les 15 premières minutes du film, ce qui est assez rare! (en général je préfère la fin).