Robert Parigi, le réalisateur, a décidé d'explorer les zones d'ombre de l'horreur érotique avec un film touchant à certaines de nos angoisses les plus intimes. Il jette un éclairage cru sur une obsession extrême tout en s'abstenant de juger les agissements de son personnage. Le film fonctionne à la fois comme un thriller sexuel, un voyage aux limites de l'étrange et une histoire d'amour presque classique.
C'est William Dotson , l'ingénieur du son qui a fait découvrir au réalisateur le site internet sur lequel on peut commander des poupées plus vraies que nature. D'abord incrédule, Robert Parigi s'est rendu compte qu'il s'agissait bien de poupées érotiques. Il explique :"Les corps représentés dans des postures pornographiques, semblaient davantage sortir de l'album secret d'un serial-killer que d'un calendrier de playmates. Les poupées relevaient d'une sorte de nécrophilie sublimée, et j'étais surpris qu'on exploite ouvertement cette pratique des plus marginales."
Pour des raisons techniques (plusieurs mois de travail sont nécessaires pour réaliser un exemplaire), la poupée a dû être choisie avant l'actrice principale. Le réalisateur a donc demandé au leader incontesté de ce genre de produit de faire une poupée "passe-partout", tant en ce qui concerne la taille et les mensurations que la pigmentation de la peau. La production du film dut en commander deux exemplaires. Une fois Melissa Sagemiller choisie, la poupée prénommée Nikki a été relookée à l'identique. Le plus difficile a été de reproduire la même couleur de peau car l'actrice avait la peau très claire.
Plusieurs personnages du film, dont le livreur de "Nikki", les employés du sex-shop et même Kenneth le personnage principal, ont une "tâche de vin" sur le visage, c'est pour le réalisateur le marque d'un vaste réseau occulte de "déviants". Il explique qu'il voulait "donner une expression visuelle à cette collectivité plus ou moins secrète que Kenneth finit pas intégrer, non sans quelque révulsion."
Autre hypothèse envisagée par le réalisateur : la poupée contient un agent toxique qui provoque chez ses utilisateurs une réaction chimique...
Brian Penikas, des studios Make-up & Monsters, a réalisé les maquillages, particulièrement ceux de la poupée Nikki. Auparavant il s'était occupé des maquillages sur Batman & Robin , Stigmata , Galaxy Quest ou encore Man on the Moon.
Le réalisateur a toujours été intéressé par la technologie des films de monstres, de King Kong aux "splatters" des années 80. Il explique : "c'est un intérêt d'ordre schizophrénique, une obsession d'intello pour la culture pop".