Pour le centième anniversaire de la mort de son créateur, Eugène Leroy (1836-1907), Laurent Boutonnat, réalisateur des premiers clips de Mylène farmer, réalise un film flamboyant et animé, une plongée somptueuse dans le début du XIXème siècle au cur de Périgord. Les images sont superbes, la musique entraînante, les comédiens parfaits, et laction permet dadhérer à ces aventures feuilletonesque sans quon sennuie une seconde pendant les plus de deux heures de projection.
Le film est composé de deux longues parties de plus dune heure, la première entièrement consacrée à la jeunesse tragique de Jacquou interprété par le très jeune comédien en herbe Léo Legrand. A ma grande surprise, Gaspard Ulliel napparaît quau bout dune heure, et on a raison de lattendre, il est, comme toujours, magnifique. Son affrontement avec lautre beau gosse du cinéma français, Jocelyn Quivrin a de lallure.
Les autres comédiens sont eux aussi épatants : Albert Dupontel et Marie Croze dans le rôle des parents, Olivier Gourmet en soutane ! (tordant), les amis denfance Malik Zidi et Gérald Thomassin, hélas sous employés, excellents, et, touche finale, le conflit amoureux entre la fiancée de Jacquou (excellente Judith Davis) et la fille du comte (Bojana Panic, à la beauté sauvage) donne une note glamour à ce récit épique.
Le seul reproche que je pourrai formuler est le manque de profondeur du scénario. Laspect historique (la lutte contre les bonapartistes) nest queffleurée au début. Le reste est un immense clip de plus de deux heures, ce qui est normal pour un réalisateur de clips, mais qui donne à lensemble un côté clinquant et un peu creux.
Quimporte. Le plaisir que lon peut éprouver en voyant « Jacquou le croquant » est du même ordre que dans « Les brigades du tigre », sorti lan dernier, dont laction se déroule un siècle plus tardet, là aussi, composé deux deux longues parties distinctes.
A voir, donc !
Luc.