Tiré du roman de Rosalind Wiseman, « Queen bees and wanabees : helping your daughter survive cliques, gossip, boyfriends and other realities of adolescence », le film tire une analyse simpliste du concept de rivalité au sein d’un groupe de filles, dans les collèges et lycées occidentaux. Mark Waters, qui a derrière lui les comédies « The House of Yes » et « Folles de Lui », a la lourde tâche de mettre en scène le stéréotype qui frappe les études secondaires, primaires et plus encore. La scénariste Tina Fey entretient ainsi la grande réflexion de l’étude, à savoir la cohésion de groupe, ainsi que la mentalité imposée par une hiérarchisation de personnes au sein d’un groupe. Qu’il soit physique ou moral, ce groupe constitue un micro système ne demandant qu’à développer une forme de comportement, d’habitude et de rituel.
Dans cet univers, les joutes esthétiques prédominent et la débauche se détache de toutes les observations. Pour se faire, on passe par l’intégration. Il s’agit d’un sujet d’actualité et sensible, car sa politique de tolérance varie selon les nations, cultures et états. Le choc est à prévoir et si l’on ne s’adapte pas, on perd cette intégration, payable en relations sociales. Faut-il donc abandonner son identité afin de mieux se fondre dans la masse ? Mais dans quel but, dans ce cas ? Ces questions sont légitimes et c’est ce dont la jeune et ravissante Cady Heron (Lindsay Lohan) aura pour tâche d’en déguster toutes les nuances. Et c’est dans tous les types d’établissements que l’on juge ce nouvel arrivant. Afin d’éviter le statu de virus ou de bactérie, il faut savoir choisir son entourage et garder l’esprit clair, ce qui n’est pas à la portée de tous, malheureusement.
Regina George (Rachel McAdams) s’illustre alors dans la peau de la reine des abeilles, dominatrice et persécutrice. A ce titre, elle se confie les pleins pouvoirs, où n’importe quelle fille aura ni la chance, ni l’opportunité de la succéder. Voilà ce que veut la définition mais l’on découvre alors que celle qui semblerait avoir tout réussi se trouve dans une stase inerte face à l’ascension des plus audacieuses. On se permet alors de décrire le personnage de Cady comme le mouton social qu’elle représente. Faisant bande à part avec une minorité de « classe à part », on oriente l’étude sur la modération et la modestie dans un premier temps. La popularité entre alors en jeu afin de dévoiler un caractère nouveau chez elle. Connaissant toutes les possibilités et tous les mécanismes de manipulation que le groupe de fille puisse utiliser, elle s’empare peu à peu de l’identité de cette reine, dont on redoute l’avènement. La cause à cela n’est que sentimentale, avant de devenir un problème d’égo. La mentalité de cette dernière n’est pas différente de celle de ses camarades, cherchant avant tout à revendiquer une identité cachée. Or, la règle du jeu veut que le commérage désigne l’arme ultime au soutien moral des concernés. On ne peut subsister dans une jungle, sans que chacun de ses occupants respecte cette distance dominatrice. L’accepter revient à démontrer le fossé social qui existe au sein du système scolaire. Le film combat ce mal, partagé entre plusieurs écoliers qui ne son pas encore assez responsables pour atteindre la maturité qu’ils feignent désespérément d’obtenir.
« Lolita Malgré Moi » conte ainsi des récits épiques de filles et garçons en conflits direct avec leur condition de vie. Tout le but de ces mises en scène directes reflète l’intention de désamorcer les tensions et de les anticiper à l’avenir. L’effet miroir éveille les consciences et mérite son statut de culte en ce sens. Si la jalousie, la romance et la comédie prônent un vent de sensibilisation, il serait raisonnable d’extrapoler l’étude de cas à un univers d’adulte. La question de maturité et de responsabilité touche évidemment ces jeunes en quête de reconnaissance, mais l’effort dans tout cela se perd de plus en plus. Si l’œuvre à tendance à vieillir du fait de son format classique et sa narration linéaire, le ton et la moral restent inchangés dans la société d’aujourd’hui.