Au départ, Claude Lelouch, habitué des paris les plus fous (Edith et Marcel sur la relation Piaf-Cerdan, ou La Belle histoire, récit qui s'étend sur 2000 ans), souhaitait réaliser une trilogie sur le thème : Le Genre humain. Le premier volet -le seul qui ait vu le jour- est Les Parisiens, dans lequel il conte les destins croisés de personnages à la recherche de l'amour. Le deuxième volet, qui avait pour titre Le Bonheur, c'est mieux que la vie, devait être une réflexion sur le hasard, et un hommage au théâtre de boulevard. Quant au troisième volet (Les Ricochets, ou la légende des siècles), il devait embrasser "l'Histoire du monde depuis la mort du Christ jusqu'à l'attentat de Sarajevo" (selon les termes du réalisateur). Mais en septembre 2004, la sortie en salles des Parisiens se solde par un échec, et ce en dépit de la séance gratuite offerte aux spectateurs le vendredi suivant le premier jour d'exploitation (une initiative rarissime, visant à contrecarrer l'accueil glacial de la critique). Lelouch, qui est alors en plein tournage du deuxième volet de sa trilogie, décide d'apporter quelques changements à son projet. C'est ainsi qu'il a l'idée de concevoir un long métrage qui reprendrait certains éléments des Parisiens et qui contiendrait des scènes issues du tournage de... "l'ex-futur" deuxième volet (Le Bonheur, c'est mieux que la vie). Le Courage d'aimer est le résultat de ce montage.
A propos de l'échec des Parisiens, Claude Lelouch confie : "[le film] n'a pas trouvé son public. Ce n'est pas la première fois que j'ai été confronté à l'échec. Mais en mon for intérieur, je n'ai pas accepté celui des Parisiens. Parce que mon inconscient me laissait entendre qu'il s'agissait de l'un de mes films importants. Mes convictions ont d'ailleurs été renforcées par toutes les lettres et les nombreux messages d'encouragement que j'ai reçus. Je crois que le film est moins en cause que sa présentation."
Claude Lelouch précise ses intentions : "J'ai toujours avec moi un carnet sur lequel je note au vol tous les petits cadeaux que la vie veut bien me faire : les histoires qui m'amusent ou m'émeuvent, et, d'une manière générale, tout ce que je recueille en observant les hommes et les femmes à travers mon petit microscope personnel. Depuis quarante ans, les carnets s'accumulent. Depuis longtemps, je rêve d'en faire un film-somme... C'est pour cela que j'ai choisi le principe de la trilogie, comme une valse à trois temps sur ce que je connais le mieux : la société du spectacle et le spectacle de la société. Il va de soi que je parlerai encore et toujours de l'amour, de son usure, de son éternel et merveilleux recommencement, de nos rêves, de nos angoisses, bref l'histoire de gens ordinaires à qui il arrive des choses extraordinaires."
Comme à son habitude, Claude Lelouch a réuni des comédiens venus d'horizons très différents : aux côtés de Mathilde Seigner, Arielle Dombasle et Gregori Derangère - trois nouveaux venus dans l'univers du réalisateur - et des habitués (Charles Gérard, Ticky Holgado), on note la présence au générique du chanteur Richard Gotainer, du jazzman Didier Lockwood, de l'humoriste Michel Leeb et du journaliste Robert Namias. Pour Le Bonheur, c'est mieux que la vie, deuxième volet du Genre humain, le cinéaste a fait appel aux animateurs de télévision William Leymergie et Serge Moati.
Les Parisiens est dédié au comédien Ticky Holgado, qui fait dans le film une de ses dernières apparitions. Figure familière du cinéma de Claude Lelouch depuis dix ans, l'acteur haut en couleurs, décédé en janvier 2004, était notamment à l'affiche des Misérables et d'Hommes, femmes : mode d'emploi. Holgado figure au générique d'un autre film-événement de l'automne 2004, Un long dimanche de fiançailles de Jean-Pierre Jeunet.
Le réalisateur confie : "Pour cette trilogie, tout a commencé au début des années 80 quand je suis tombé par hasard sur [cette] phrase de Victor Hugo : "Pas d'intrigue, pas d'autre noeud qu'un fil, ce fil qui s'atténue quelquefois au point de devenir invisible mais qui ne casse jamais, ce fil mystérieux du grand labyrinthe. Car je considère le genre humain comme un grand individu collectif." Lelouch poursuit : "Filmer l'invisible, ce fil mystérieux qui nous rattache les uns aux autres et qui ne casse jamais. Des hommes et des femmes lancés dans une folle course de relais pour essayer de côtoyer, de temps en temps, ces fameux parfums de vérité et d'espoir dont nous raffolons."
L'un des rôles principaux des Parisiens est tenu par Massimo Ranieri chanteur et comédien très populaire en Italie qui tourne pour la première fois en France. Tout au long du film, il interprète plusieurs chansons en duo avec Maïwenn. Ces morceaux ont été composés par le complice habituel de Claude Lelouch, Francis Lai, et écrites par Pierre Barouh - l'auteur des paroles de la chanson mythique d'Un homme et une femme - et Boris Bergman, connu pour son travail avec Alain Bashung et qui collabora avec Lelouch sur Les Uns et les Autres et And now... Ladies and Gentlemen.
Les Parisiens a été tourné en caméra numérique Haute Définition. Le chef-opérateur Gérard de Battista explique pourquoi Claude Lelouch a fait ce choix : "Je crois qu'il en avait envie depuis longtemps. Il a vu La Petite Lili de Claude Miller qui a été tourné en HD. Ca lui a plu, et c'est à la suite de ça qu'il m'a appelé (...) En sortant de la projection, il a dit avec un grand enthousiasme : c'est la caméra dont je rêvais depuis toujours." Selon le directeur de la photo, cette caméra a ouvert de nouvelles perspectives au réalisateur : "Le fait d'avoir une caméra libre avec des zooms dont on n'a pas d'équivalent en 35mm lui a permis de faire des scènes impensables en film. Une caméra au métro George V et les acteurs dans la foule au métro Franklin Roosevelt, avec de très longues focales, et la nuit !"
Les Parisiens est le septième long-métrage de Claude Lelouch dans lequel apparaît Alessandra Martines, la compagne du cinéaste. On retrouve par ailleurs quatre des enfants du réalisateur : Sarah Lelouch, Salomé Lelouch, Shaya Lelouch et Sachka Lelouch.
Les Parisiens est projeté en ouverture du Festival du cinéma américain de Deauville, en avant-première mondiale. Claude Lelouch, dont le nom est associé à la plage de Deauville depuis le triomphe d' Un homme et une femme en 1966, est le président du jury de la 30e édition de cette manifestation.