Certains d'entre vous ont sans doute vécu ce moment affreux quand l'Autre vous a quitté, et que le premier soir de cette séparation, on le vit seul, dans son lit, à se tourner, se retourner, avec ce manque terrible... ? Ce manque... J'ai perdu deux êtres chers en dix jours : ma tante Eléonore, morte d'un cancer foudroyant, et Claude Lelouch, que j'aimais au-delà de l'imaginable. Tellement d'histoires vécues ensemble, courir au Bois avec vous, et Alessandra, vous voir filmer à sept heures du matin, en février, ce premier opus du Genre humain. Un Ovni, objet visualisable non identifiable... Nul. Nul, nul, nul !!! Qui n'a pas vibré à ce "Quel con !" lancé à soi-même par Lino dans La bonne année, après un rendez-vous manqué avec la sublime Françoise Fabian ? J'ai pleuré après "La belle histoire" vue au Palais des Congrès. J'ai plongé dans "Itinéraire", évidemment "Un homme et une femme"... Ri avec "Tout ça... pour ça", "L'aventure, c'est l'aventure". Mais là, rien, le néant, ou plutôt si, un malaise incroyable. Je n'y croyais pas, tellement j'avais honte pour vous, Monsieur Lelouch. Pas d'histoire, pas de direction d'acteurs, un montage épuisant, une musique... chiante.
J'étais venu pour remonter la pente, me changer les idées. J'y avais emmené Maman, évidemment, pour qu'elle oublie, le temps d'un film, cette fin de vie de sa moitié, de la chair de sa chair.
Que dire après CA ? RIEN. Pauvre de vous.
Un amant déçu.