J'adore vraiment Lelouch et ça fait peut-être bizarre de dire ça car je n'ai que 27 ans mais ce film est le point d'orgue d'une descente aux enfers cinématographique entamée en 1998 avec Hasards ou Coïncidences et qui s'était poursuivie avec Une pour toutes et And now ladies and gentleman. Pour moi sa carrière s'est, provisoirement j'espère, arrêtée aux Misérables réalisé en 1995 et qui fait office de bon film d'aventure. Cependant, il reste un très grand directeur d'acteurs, certainement le meilleur en France (il souffle les répliques à ses comédiens au dernier moment pour plus de spontanéité de leur part), mais applique toujours les mêmes recettes, sans jamais atteindre le même succès, de Un homme et une femme. Pour ce film, concentré des préoccupations Lelouchiennes sur la vie, l'amour, le bonheur, les rencontres, le hasard, la multiplication des personnages rend la narration hasardeuse. On ne sait pas à qui s'identifier. Il aurait uniquement dû se concentrer sur la romance entre Maïwenn et Massimo qui se suffisait à elle-même. Les dialogues cucul la praline et bien souvent interminables sont grotesques à part peut-être l'introduction où Lelouch nous donne l'occasion de revoir le regretté Ticky Holgado, à qui le film est dédié, dans son dernier rôle peu avant sa mort. Tout ceci respire aussi clairement la suffisance comme lors de la scène de la boîte d'échangisme où il se la joue à la Kubrick ou lorsqu'il se met en scène en compagnie de sa femme de l'époque Alessandra Martines de loin la séquence la plus ridicule du film. En outre, Lelouch, ulcéré une nouvelle fois par les critiques qui avaient démonté le film à sa sortie, avait décidé de payer lui-même la séance de 19h aux spectateurs. Et j'avais profité de l'aubaine. Malgré toute la sympathie que je peux avoir pour Lelouch, ça m'aurait fait mal de mettre mes 10 € là dedans. Pas grand chose ne ressort donc de ce naufrage pas même la prestation de Mathilde Seigner pourtant la seule à réussir à insuffler un semblant d'émotion. Peut être parce que finalement, c'est la seule bonne actrice du lot comprenant Michel Leeb, Arielle Dombasle, Francis Perrin, Richard Gotainer entre autres. Le bide est mérité pas le lynchage médiatique dont Lelouch a été victime. A lui de se remettre sérieusement en question et de revenir à un cinéma plus accessible, plus grand public, plus commercial pourquoi pas et moins pour ses fans, ce qu'il a d'ailleurs commencé à faire avec le réussi Roman de gare.