Parfois, on se précipite vers film dont on sait qu’on ne l’aimera pas mais on y va quand même. Il y a en nous quelque chose de mystérieux qui nous y pousse, un sursaut de naïveté, un reste d’innocence. L’envie aussi d’aller vers le vrai "populaire" pour tenter de se défaire de ce snobisme qui vous colle à la peau et qu’on vous reproche parfois ; le désir de se confronter au goût général en espérant être surpris, agréablement surpris, d’être bien attrapé, de vous faire clouer le bec une fois pour toutes avec vos préjugés, vos idées toutes faites, votre sévérité trop prévisible. Vous autoriser à vous distraire, vous laisser faire, tout simplement, avec une comédie bon enfant, sympa, qui n’a d’autre ambition que celle de vous délasser, vous faire sourire (ce serait déjà un beau programme), vous faire rire aussi, pourquoi pas ?, avec quelques bons gags qui vous feraient retrouver le goût de l’humour simple, bref, quelque chose sans prétention, qui va vous détendre, vous faire oublier un instant vos soucis, une entreprise altruiste, en somme. Eh oui, souvenez-vous, c’est ce que vous vous disiez en entrant plein d’espoir dans la salle de cinéma qui projetait UN TICKET POUR L’ESPACE