Comme toujours à Hollywood, dès qu'un truc a fonctionné une fois, on a droit à une multitude d'ersatz plus ou moins inspirés... voire ratés. La mode des "films d'horreur asiatiques" ne fait pas exception à la règle. Ainsi, la réussite du remake de "The Ring" a eu pour conséquence une suite bien moins convaincante, un "Dark Water" décrié et... "The Grudge". Certes, je n'ai jamais été totalement emballé par ce genre de productions, très marqué par leur culture où se mêlent horreur, fantôme, drame et poésie. Mais, si on met de côté l'exception réussi "The Ring", j'ai du mal à comprendre l'intérêt de transposer ces films à la sauce américaine alors que leur valeur devait beaucoup à leur "environnement" (et, pour un public occidentale, à leur exotisme dépaysant. Pour "The Grudge", des petits malins ont cru trouver l'idée de génie pour résoudre ce problème. Ainsi, l'intrigue de ce remake ne se passe pas aux Etats-Unis mais au Japon, ce qui permet de conserve le cadre atypique (et de na pas trop se fouler au passage). Seuls les acteurs ont été "occidentalisés afin d'attirer le public... ce qu'on peut comprendre dès lors qu'on se lance dans le remake d'un film aussi récent dont le seul intérêt est d'être plus "abordable" pour un public non-asiatique. Malheureusement, le film se prend méchamment les pieds dans le tapis et se plante à, à peu près, tous les niveaux. La réalisation, tout d'abord, est terriblement poussive et ne tente pas le moindre renouvellement du genre. Pire, elle est d'une épouvantable lenteur et ne compense pas par une photographie travaillée ou une BO oppressante. Et ne parlons même pas du montage qui tente de lancer de la poudre aux yeux du spectateur
(le flash-back inattendu est plus perturbant qu'autre chose)
... Le scénario, ensuite, n'a que peu d'intérêt et a une fâcheuse tendance à s'éparpiller
(voir, notamment, l'histoire de la famille qui s'installe dans la maison hantée).
On en oublierait presque le parti pris assez hallucinant de multiplier le nombre de protagonistes occidentaux aux dépens des japonais alors que le film se déroule à Tokyo ! A ce titre, le casting peine à marquer les esprits malgré quelques têtes connues (Jason Behr, Clea Du Vall, Bill Pullman, Ted Raimi, William Mapother...) et la présence en tête d'affiche d'une Sarah Michelle Gellar en mode "j'ai peur", qui, décidément, ne fera jamais mieux que Buffy (et "Sex Intentions" quand même). Reste, néanmoins, quelques belles frayeurs par-ci, par-là (le fantôme et son criant sont assez flippant). Mais, dans l'ensemble, "The Grudge" est un raté monumental !