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    La Montagne sacrée
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    scorsesejunior54
    scorsesejunior54

    156 abonnés 694 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 19 janvier 2009
    "J'ai toujours dit que ce que je recherchais au cinéma était l'équivalent de ce que les hippies demandaient à la drogue. Je cherchais à faire un film qui vous explose le cerveau...". Ainsi s'est exprimé Alejandro Jodorowsky à propos de ses créations cinématographiques, lui que l'on a souvent qualifié d'hurluberlu. "Le Chilien Fou" s'aventurait en 1973 dans ce qui s'annonçait certainement comme son projet le plus ambitieux, un OVNI inclassable, un trip sous mescaline que finança (pour l'anecdote) en partie John Lennon. Soyons clairs, pour l'originalité, Lynch à côté c'est "Julie Lescaut"; pour l'aspect radical dans le genre "je me fous des conventions", Godard ou Bergman passent pour Michael Bay ! Il est très difficile de décrire précisément ce qui va ou non dans les films de cet allumé tant ils visent le ressenti du spectateur et suscitent clairement son adhésion ou son rejet sans que ce soit explicable en tous points. Vous l'aurez compris, je me situe pour ma part très clairement dans la première catégorie, adorant les délires colorés et kitshs (mais en même temps incroyablement beaux, poétiques, et intelligents) d'un metteur en scène ne lésinant ni sur le sexe, ni sur la violence. Un peu de zoophilie et de scatologie ici et là, rajoutez quelques castrations et autres tortures et vous obtenez (sans oublier une bonne dose d'humour noir) ce pamphlet que l'on peut aisément qualifier d'anarchiste ou encore d'anti-clérical tant il tourne méchamment en dérision nombre d'institutions politiques et guerres idéologiques nécessitant l'aliénation de la population, chose que Jodorowsky rejette de façon très virulente. Sur le plan religieux, c'est un Christ franchement barge qui nous est présenté, capable de jouir de meurtres d'animaux, de désosser (au sens propre) ses opposants après être descendu de la croix ; il se voit régulièrement attiré physiquement par de très jolies demoiselles... Le seul point négatif, c'est que l'effet de surprise n'a cette fois-ci pas joué sur moi.
    Davidhem
    Davidhem

    115 abonnés 336 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 24 juin 2012
    Hallucinant, c'est le cas de le dire à propos du film d'Alejandro Jodorowski. Le réalisateur et acteur du film nous livre une oeuvre singulière. Il n'est pas possible de comprendre le contenu du film par une simple critique, il faut le regarder de très près et tout suivre car ce long-métrage dépasse tous nos fantasmes. Le réalisateur n'aborde pas le film de façon futuriste, il mêle tous les paramètres, passés, présents et futurs. Par exemple, il est très différent d'un film comme "Brazil". Ici, l'intrigue est construite sur une succession d'images et de mouvements, elle ne présente quasiment aucune discussion, seuls interviennent des monologues rares. Le réalisateur à travers cette étrange histoire veut nous prouver qu'il est possible de passionner le spectateur en construisant le film à travers des délires. Rien n'est concret, tout est fantasme et ce sont ces vices traversant nos esprits qui apparaissent à l'écran. Le film, à travers son originalité, affiche un monde décadent. Etrangement, ce monde composé essentiellement de vicieux et de sadiques rappelle le nôtre. Ce monde n'existe pas mais un jour, si l'homme continue à dériver dans les produits de divertissements à caractères débiles, ce chaos pourrait très bien s'installer bien sûr pas de manière si radicale mais tout ce qui est montré, tout ce qui est raconté traduit bel et bien les activités de l'homme dans tous les paramètres. Cette vision effrayante, épouvantable, sanglante, impitoyable, sadique, débile, prouve à quel point le réalisateur mexicain avait tout compris du monde dans lequel il vivait. Comment était-il parvenu à tout deviner, à tout rassembler sans commettre d'erreurs? Ce réalisateur est un philosophe, un visionnaire, un pessimiste. Ce film date de 1973, il est âgé à ce jour de trente-neuf années et qui aujourd'hui pourrait déclarer publiquement qu'il avait tort sur son analyse du monde et de la nature humaine? Personne sans aucun doute. Visionner ce film, c'est entrevoir les réalités, les possibilités, les limites, les défauts, les erreurs imaginables. Jamais un réalisateur avant lui n'avait osé proposer d'afficher au monde ce à quoi il ressemblait, à ce qu'il ressemble et à ce qu'il ressemblera. Analyser le passé et le présent, c'est imaginer de façon crédible un futur complètement déphasé. Critique de la société contemporaine, critique de la société de consommation, critique des plaisirs inutiles, critique de l'armée, critique de la science, Jodorowski décide de n'épargner personne dans cette satire qui frise la réalité actuelle. La façon dont il présente les choses ne s'apparente à aucune autre. Chaque secteur économique est visé et pour se moquer ouvertement de la cupidité des hommes, il les présente comme des publicités, comme des faire-valoir, comme des vertus, comme s'il pouvait exister tellement de domaines qui servent à l'homme et qui en réalité le privent de son âme. Selon le réalisateur, l'homme doit se contenter de peu, il doit tout simplement sortir d'un système qui l'empêche de vivre et de profiter de chaque instant. Un hymne à la paresse? Non, c'est beaucoup plus subtil, l'homme à cause de la science s'est écarté de son schéma naturel, il doit donc purifier son esprit, oublier toutes ces valeurs moribondes qui lui sont enseignées pour redevenir un membre de la nature, une nature qu'il saccage depuis des années. Au final, Alejandro Jodorowski rédige, réalise et signe un film indispensable dans un genre que l'on pourrait appeler la constatation de soi et par conséquent de la remise en question permanente pour tous les êtres humains. Oublier tout et tout recommencer au point de départ, tel est le message adressé au spectateur. Un chef-d'oeuvre unique, grandiose et pertinent!
    robert_ginty
    robert_ginty

    16 abonnés 381 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 20 octobre 2006
    Après avoir longtemps résisté à le découvrir en vidéo, joie et bonheur, le film est enfin visible en salle en copie neuve. Et là, on a beau s'y être préparé, c'est le choc : épopée mystique somptueuse, La montagne sacrée happe le spectateur dès la première seconde pour ne plus le lâcher pendant 2 heures. Le film brasse une foutitude de thèmes et de genres (politique, religion, pamphlet, science-fiction, aventure, farce, conte) tout en gardant une cohérence exemplaire et offre une série de tableaux d'une beauté à couper le souffle. Bénéficiant de moyens monstrueux (décors majestueux, figurants en pagaille), Jodorowsky couche sur pellicule ses visions avec une précision extraordinaire et le souci permanent d'offrir de l'inédit. Le soin tout particulier apporté aux designs (le moindre accessoire ou vêtement est ré-inventé) assure un état d'émerveillement continu chez le public, pour peu qu'il soit un minimum réceptif à l'univers de l'auteur. Indémodable, d'une richesse ahurissante, le film ensorcèle et marque de manière indélébile. Malgré une conclusion quelque peu abrupte et foireuse, La montagne sacrée constitue une oeuvre majeure qui n'aura malheureusement pas eu la diffusion qu'elle méritait. Le temps est venu de réparer cette injustice en se ruant dans les salles dès sa réédition.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 11 août 2007
    Alejandro Jodorowsky est un génie fou sans limites et ce chef d'oeuvre métaphysique en est la preuve absolue.

    Voyage dans un univers psychédélique ou se cotoient religion, érotisme et violence à travers divers mondes cruels et immatures (représentant de façon métaphorique et déroutante, la société de l'époque, notamment américaine) ou des "disciples planètes" vont s'unier afin de gravir La Montagne Sacrée, symbole de l'éternitée et de la libertée (vous me suivez ?).

    "The Holy Mountain" n'est pas un film, c'est une expérience passionante, grace à ses images, à la fois belles, choquantes ou bouleversantes, tout comme le scénaro absurde, qui nous montre la véritée de la façon la plus dingue et dure possible.

    Une oeuvre forte, inoubliable, qui montre que Jodorowsky est effectivement un conteur/metteur en scène plus que talentueux, et dont on regrette finalement son absence actuelle sur les écrans.
    ClashDoherty
    ClashDoherty

    236 abonnés 838 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 15 mai 2007
    Film culte de tous les films cultes, rien que ça. Absolument incontournable, le film ressort e ncoffret DVD avec "El Topo" et "Fando et Lis", deux autres merveilles totales et incontournables. Si vous n'aimez pas le psychédélisme et le poétique surréaliste, fuyez, car Jodorowski ne fait que ça. Mais il le fait superbement bien...
    Un de mes films de chevet.
    S M.
    S M.

    35 abonnés 557 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 29 août 2013
    Chef-d'oeuvre surréaliste, mystique, psychédélique et anti-religieux d'un cinéaste fou et de génie: Alejandro Jodorowsky. Tout, je dis bien tout, est une réussite dans ce film: Plans, technique, réalisation.. Un film génial.
    AMCHI
    AMCHI

    5 984 abonnés 5 936 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 10 août 2013
    Je peux parfaitement comprendre que l'on ne puisse pas apprécier La Montagne sacrée ; personnellement j'ai vraiment été happé par l'univers étrange de Jodorowsky. Déjà fan de ses BD, j'étais impatient de voir ce film qui est une véritable expérience qui n'évite pas parfois le saugrenu. Je ne pourrais pas réellement affirmé que j'ai adoré La Montagne sacrée mais le film m'a énormément plu, cela change radicalement de tout ce que l'on peut voir. En tant qu'amateur du 7ème Art c'est un ovni cinématographique à découvrir.
    belo28
    belo28

    72 abonnés 1 130 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 14 juillet 2011
    Bien avant Robert Rodriguez qui occupe beaucoup de postes sur un tournage, il y avait Jodorowsky qui lui occupe tous les postes! C'est son film et quel film! Un délire visuel de tous les instants où chaque parole semble superflue tellement le contenu de l'image, du décor, de la présence des acteurs, des costumes est magistralement mis en scène! Chaque plan fourmille d'idées! Bref un classique certes! Une folie comparable a celle de Lynch dans ses meilleurs jours (Mulholland Drive) et une touche d'ésotérisme qui rendent le film particulièrement attirant et étrangement malsain! Entre le rire et l'horreur, entre la farce et le récit initiatique! Un premier pas vers le cinéma postmoderne!
    Carne
    Carne

    84 abonnés 1 116 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 25 juin 2007
    Truffé de délires visuels jamais vus et empreint d’un mysticisme surréaliste, La Montagne Sacrée est à l’image d’El Topo, à savoir une œuvre incontournable dans le cinéma dont les images et la réalisation font preuve du génie total de Jodorowsky.
    Malgré une narration en roue libre (on peut être perdu face à l’enchaînement de certaines séquences), ce film est un chef d’œuvre puissant aussi drôle que violent et aussi poétique que spirituel.
    Incontournable !
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 19 février 2013
    un film assez difficile d’accès car l'histoire ne se laisse par saisir facilement. on se demande ce que vient faire ce clochard accompagné d'un nain unijambiste dans un monde si coloré. Les images sont osés (forte connotation religieuse) et les interprétations possibles nombreuses. Cependant, le spectacle est prenant et le final si inattendu que l'on est forcé de philosopher sur son sujet. un grand livre a regarder à plusieurs reprise.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 11 mars 2013
    Quel chef d'oeuvre !
    Voilà un film peut commun tout droit sortit de l'imaginaire du génie Jodorowsky et emplit de surréalisme.
    Le film est remplit de symboles ésotériques et laisse place à plusieurs interprétations possibles ce qui le rend à la fois peu compréhensible au premier abord mais vraiment intéressant. Jodorwsky fait évoluer un voleur ressemblant au Christ accompagné de son acolyte unijambiste dans Mexico dans une première partie qui dénonce le message chrétien qui ne se concentre plus sur la spiritualité mais sur la vente en masse du message religieux puis les ravages d 'un régime totalitaire.
    Le vagabond va ensuite rencontrer l'alchimiste qui va lui présenté 7 maîtres du monde qui représente des industriels hommes politiques et chef de police appartenant chacun à une planète. A travers ces personnages le réalisateur nous montre les puissances destructrices de la société comptemporaine: police plus répressive que protectrice, commerce des armes et guerre, banalisation de la violence et éducation des enfants à celle-ci, société basée sur l'apparence, perte d'identité et d'imagination dans l'art par la standardisation, ...
    Certains messages me sont tout de même parus incompréhensible comme la scène sur le tarot et celle où l'alchimiste change un excrément en or.
    La dernière partie du film est une quête initiatrice vers la montagne sacrée qui consiste à retrouver les maîtres qui détiennent les secrets de l'immortalité.
    La fin du film est l'une des plus incroyable qui m'est été donné de voir. La morale est qu'il faut ouvrir son esprit aux choses qui nous paraisse futiles et que l'on a délaissé dans l'époque moderne. Il faut se concentrer sur ce que l'on ressent, sur notre environnement, la nature et nos sentiments.

    Jodorowsky nous livre une oeuvre monumentale d'une rare intelligence, peu accessible certes mais dont l'originalité est bluffante.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 24 janvier 2014
    Du grand cinéma. On sent un sens accrue des cadrages et du montage (cf. séquence finale, ou comment faire le meilleur twist final avant le sixième sens), une énorme culture, bourrée de symboles et d'images venant de plein de cultures différentes. Ce qui m'a ennuyé est son côté explicatif.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 19 avril 2008
    Merci à ce film de nous montrer que la réalité n'est pas uniquement ce que l'on a l'habitude de nous montrer.Il ouvre la possibilité à de nouvelles formes d'expressions de l'esprit.Un homme n'est pas forcément en costume , une femme ne s'occupe pas forcément de ses enfants , on peut se ballader ailleurs que dans les rues de N.Y ou Paris et surtout un film n'a pas toujours un gentil , un méchant et une happy end.De l'art plein d'emotion.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 8 mai 2012
    Etant un grand fan de David Lynch et de ses films bizarres, je n'aurais jamais imaginé voir un jour un tel ovni. Ce film est une pure folie: toutes les scènes sont folles, l'histoire est dingue, la mise en scène géniale, les décors superbes. J'ai pleuré de rire à certaines scènes spoiler: Sel, qui dirige Saturne, qui veut entraîner les enfants à haïr les Péruviens, ou encore la reine de Mars qui fabrique des pistolets pour bouddhistes

    Jodorowsky est un réalisateur fascinant, j'aime tout ce qu'il fait il y'a tout ce que j'aime, et celui là est à un summum, avec Santa Sangre de beauté et d'art.
    Tom Bombadil
    Tom Bombadil

    8 abonnés 21 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 24 mai 2020
    Fort de la réputation sulfureuse de Fando et Lis et du succès d’un El Topo devenu rapidement culte (notamment grâce à la vogue des midnight movies), Alejandro Jodorowsky, étoile montante d’un cinéma expérimental et provocateur, se voit offrir 750 000 dollars pour son prochain film et une liberté artistique totale. Pas de producteurs, pas de critiques, pas de censure, pas d'entraves à la folie de cet artiste total qu’est Jodo.

    Librement inspiré d’un écrit inachevé de René Daumal (Le Mont Analogue), La Montagne Sacrée, sorti en 1973, rejeton filmique d’un homme sans aucune limite à son art, se révèle être une création originale totalement barrée, auréolée de mysticisme et d’ésotérisme. Un film qui défonce au bazooka les codes du cinéma traditionnel, tant au niveau narratif, technique, que émotionnel.
    Quand on connaît le travail de Jodorowsky, on a l’habitude de se perdre dans un autre univers, d'être dans un monde parallèle, où les lois de la logique et de la cohérence ne sont plus les mêmes, et La Montagne Sacrée représente le paroxysme de cette distanciation avec la réalité, ce film étant le plus fou et le plus ambitieux du cinéaste, du moins au sein de ses œuvres achevées.

    Prenant la forme d’une fable métaphorique, dans un monde indéterminé à un âge indéterminé, défonçant alors tous les repères du spectateur, le film conte les errances d’un sosie du christ en prise avec un alchimiste devenu son maître lors d’une initiation spirituelle. Celui-ci présente à son disciple les sept personnes les plus puissantes de la planète, chacune associée symboliquement à une planète du système solaire, et tous prêts à renoncer à tout pour le secret de l’immortalité. Secret qui se trouve au sommet de la montagne sacrée, gardé par neuf sages...

    Derrière ce postulat de base, le cinéma si singulier de Jodo, psychédélique, inhabituel, où chaque plan, chaque scène est digne d’un tableau et bénéficie d’une multitude de richesses et de détails dont il est impossible de tout répertorier dans son esprit et tout comprendre au bout d’un seul visionnage.
    Surréaliste à faire passer David Lynch pour un metteur en scène tout ce qu’il y a de plus bien-pensant et banal, La Montagne Sacrée est provocateur, démesuré et profondément mystérieux à s’arracher les cheveux à chaque plan. C’est un concentré de deux heures de toutes les obsessions du cinéaste, à savoir la quête initiatique d’un individu qui se détache peu à peu d’une vision étriquée de la réalité, l’élévation spirituelle et l’abandon de toute superficialité ou matérialisme au profit d’une paix intérieure, un véritable boui-boui syncrétique avec son lot de nécromancie, de mysticisme, d’ésotérisme, de symbolique religieuse et parfois païenne, de tarot, sans oublier les miracles artistiques de la nature, comme Jodo appelle les handicapés, snobés par un cinéma plus conventionnel et puritain, sublimés ici par le cinéaste chilien.

    Soutenue par ces images ahurissantes, troublantes et à mille lieux d’un cinéma hollywoodien propre et conformiste, une critique virulente de tout ce qui passe par la tête de Jodo est délivrée avec fracas. Par le biais de cette quête pour l’immortalité, le réalisateur s’en prend aux colonnes fondatrices de notre société moderne, les sept individus représentant sept fondements de celle-ci à savoir le culte de l’image et de la beauté au détriment de l’être, le marchandage et à sa suite la mort d’un art devenu un produit fabriqué en série, l’endoctrinement des jeunes populations, la culture de la guerre comme lieu de commerce ou encore l’autorité extrémiste et quasi-fanatique d’une police corrompue et répressive...

    Tout y passe dans ce film foisonnant d’idées complètement délirantes, d’une nuée de Marie Madeleines prostituées sortant d’une église jusqu’aux images du christ destinées à la consommation de masse, en passant par une caricature gore de l’invasion de l’Amérique du Sud par les conquistadors, cette fois ci rejouée avec des batraciens. La religion et le capitalisme étant les principales cibles d’un Jodorowski que l’on imagine sous l’emprise de psychotropes mais pas les seules.

    L'élévation spirituelle et le reniement de toute idée matérielle corrompue par un système capitaliste traités par le cinéaste sont à leur zénith à la fin du film, une conclusion osée, où le réalisateur brise le quatrième mur avec fracas, basculant dans la réalité que le spectateur avait abandonné deux heures plus tôt, pour pondre un monologue digne de figurer dans les annales du cinéma. Comme si après une série de claques dans la tronche, on recevait un uppercut à l’estomac.

    La Montagne Sacrée est plus qu’un film, c’est un voyage contemplatif et mystique, violent et psychédélique, visuellement époustouflant et à l'ambition démesurée.
    Un chef-d’œuvre venu d’une autre galaxie où le LSD est roi, situé en plein dans le boom créatif des 70’s mais qui est allé au delà de n’importe quel OVNI filmique de cette période bénie, détruisant au passage des carcans hollywoodiens trop conventionnels et réducteurs à son goût.
    Une expérience cinématographique complètement dingue à vivre absolument au moins une fois, à condition d’être ouvert d’esprit et enclin à être bombardé en dehors de sa zone de confort habituelle. Quant à savoir où ce film mène et ce qu’il apporte au voyageur, c’est au spectateur d’en juger, mais au final, que ce soit en bien ou en mal, ce voyage hallucinatoire signé Jodorowski ne laissera jamais indifférent.
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