Mon compte
    Belle de Jour
    Note moyenne
    3,6
    4511 notes En savoir plus sur les notes spectateurs d'AlloCiné
    Votre avis sur Belle de Jour ?

    146 critiques spectateurs

    5
    23 critiques
    4
    54 critiques
    3
    35 critiques
    2
    21 critiques
    1
    8 critiques
    0
    5 critiques
    Trier par :
    Les plus utiles Les plus récentes Membres avec le plus de critiques Membres avec le plus d'abonnés
    Robin M
    Robin M

    70 abonnés 283 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 16 juillet 2013
    Avec Belle de Jour, Luis Buñuel s’offre l’apothéose de la frustration sexuelle. Séverine (Catherine Deneuve) devient le symbole de la filmographie du tendancieux cinéaste espagnol : alliant beauté, faille, bourgeoisie et perversion. Obnubilé par la question du désir – d’autant plus celui inavouable –, Buñuel réduirait-il son personnage à ses fantasmes en l’asservissant à ses troubles ?

    L’insatisfaction sexuelle de Séverine, résultant d’un attouchement durant son enfance que Buñuel évoque succinctement au détour d’un songe, est paradoxale. S’oppose ainsi une vie réelle dans laquelle elle repousse les avances d’un mari qui par un comportement de gentleman bourgeois tend vers la niaiserie, et les désirs enfouies à la limite du masochisme dans laquelle son corps en malmené. Cependant au-delà de la perversion, Séverine apparaît comme la « dernière des Romantiques ». Peuplant ses fantasmes de landau et de châteaux, elle se place au sein même des codes de l’amour courtois des récits chevaleresques. N’est-ce pas pour son honneur et son désir que se batte Pierre (Jean Sorel) – le prince (trop) charmant – et Henri (Michel Piccoli) – l’envoûtant cavalier noir – pendant qu’elle est attachée à un arbre comme l’objet de convoitise qu’il faut sauver ? Elle endosse même au détour d’un de ses délires de plus en plus ancré dans la réalité le costume mortuaire d’un Comtesse. A la manière d’une Bovary ne pouvant plus distinguer réel/fantasme, elle se refuse le rôle de Marquise auprès d’un des clients de chez Madame Anaïs ne pouvant jouer un rôle d’elle-même.

    Séverine se retrouve également dans le romantisme allemand dont elle partage les sentiments à vifs et la place du « moi ». C’est seule qu’elle semble toujours avancer, se souciant peu des gens qui l’entoure et finalement se servant des autres pour répondre à ses fantasmes intérieurs. Chez Madame Anaïs, elle choisit en quelque sorte les clients et inverse alors la logique de la prostituée. Pour ça, elle se montre soit frigide et farouche, soit câline et avenante. Séverine cherche finalement à travers ses fantasmes à vivre une passion issue d’un imaginaire enfantin de l’amour fusionnel. Ainsi, si son corps est malmené dans ses fantasmes, c’est pour répondre à cette quête de fougue et de désir brutal. Elle tente de percer la façade de l’aristocratie, ce qu’elle entrevoit chez Henri et ce qu’elle trouve dans la rudesse de Marcel (Pierre Clémenti), son amant.

    Belle de Jour, pseudonyme aux airs de conte de capes et d’épées, est donc comme la bête des passions qui sommeille dans le ventre de Séverine pour rependre l’image platonicienne du désir. S’oppose ainsi clairement ce qu’elle vit (Séverine) et ce qu’elle voudrait vivre (Belle de Jour). Belle de Jour devient alors une œuvre initiatique, celle du corps. Si Buñuel trouve un écho plus favorable à ses perversions chez la Bourgeoisie, c’est parce que il y trouve l’hypocrisie des conventions qui se délie au sein de la chambre et dont les domestiques sont alors les témoins muets. Belle de Jour dévoile ainsi les limites des conventions puisque l’individu ne s’explique non pas par un ensemble de règle de savoir-vivre mais par ses désirs et ses pulsions. Si Séverine semble plus « vraie » et même plus heureuse lorsqu’elle prend part au bordel de Madame Anaïs, c’est parce qu’elle met en adéquation ce qu’elle est profondément et ce qu’elle doit être. La prostitution est dont l’éducation du corps, et donc du l’homme véritable. En schématisant, elle s’ouvre au monde de la manière qu’elle ouvre ses cuisses.

    Sulfureux, Belle de Jour tient sa réussite du regard que porte Luis Buñuel sur ses personnages. Ne les jugeant pas et n’usant d’aucune morale, le cinéaste dévoile progressivement ses personnages en ne privilégiant aucun manichéisme. Pas de mauvais, pas de bons. Chaque personnage dispose, comme finalement dans la réalité, d’une part d’ombre souvent caché. Le jugement ne vient donc pas des spectateurs conquis à la beauté de Catherine Deneuve, mais des personnages qui jugent avec le poids de leur propre défaut perdant ainsi une légitimité.
    anonyme
    Un visiteur
    1,5
    Publiée le 12 juillet 2013
    Un film qui me parait dépassé en terme de qualité, je ne trouve pas les acteurs formidables, beaucoup de dialogues sans aucun intérêt, et au final un profond ennuie face à ce film qui raconte l'histoire d'une femme qui aime se faire humilier...
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 10 juillet 2013
    Décidément, notre petit Luis dézingue bel et bien la bourgeoisie plutôt courtisane sur ce coup. Et la manipulation partielle envers "Belle de jour" fait son effet. Le charme se laisse manipuler pour un arrangement factice entre la patronne et ses soumises. La dureté est appliquée à tous les échelons. La première scène démontre l'humiliation. Femme servant d'objet aux orgueilleux. L'avertissement sanglant s'étalera sur le lieu de travail. La blonde s'incline devant chaque obstacle. Sommes-nous vraiment dans cette réalité, celle d'une vie totalement différente ? "Quel regard doit-on porter sur les maisons ?" "Où est l'évolution des maisons ?" On n'en sait malheureusement pas plus. Ce long-métrage entre dans l'intimité de ce train de vie infernal. Pas la lueur du jour, pas de fantasmes. Ce n'était pourtant que le jour, imaginez donc la nuit...
    Flotibo
    Flotibo

    52 abonnés 1 441 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 9 juillet 2013
    Premier film de Buñuel que je regarde et j’ai été très agréablement surpris. Je craignais à tort un film difficile d’accès. Le film est vraiment hypnotisant notamment grâce aux talents de réalisateur de Buñuel. Mais c’est sans nul doute Catherine Deneuve qui crève littéralement l’écran dans un rôle pourtant au combien compliqué. En effet, elle interprète une bourgeoise qui a tout pour être heureux mais va décider de se prostituer par curiosité… Oscillant sans cesse entre réalité et fantasme, le scénario est prenant jusqu’au générique de fin !
    Le cinéphile
    Le cinéphile

    691 abonnés 2 746 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 9 juillet 2013
    Il y a juste une seule chose qui m'a gênée dans ce long métrage de Bunuel! L'intonation de voix des acteurs! Non mais honnêtement est-ce qu'une intonation toute robotisée vous donne réellement envi de s'accrocher aux dialogues?! Bah moi non pas spécialement désolé! Et ce ton de voix monocorde, donne l'impression que les acteurs jouent mal, qu'ils sont totalement blasés, et qu'ils n'ont aucun talent, alors que ce n'est évidemment pas le cas! Peut être était-ce voulu par Bûnuel pour une raison ou une autre mais en tout cas ça m'a agacé!
    ferdinand75
    ferdinand75

    548 abonnés 3 868 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 9 juillet 2013
    Une oeuvre magistrale de Bunuel, probablement une de ses plus aboutie. Tout d'abord ,paradoxalement c'est la direction d'acteur chez Bunuel qu'il faut admirer ,les acteurs sont justes , dans le ton, inquiétants , grotesques ou cyniques . Bunuel sait les emmener exactement où il veut . Francis Blanche est remarquable dans son petit rôle, Piccoli , qui en fait souvent trop, est ici sous contrôle, Clementi "jeune enragé " est un régal, tous les seconds rôles aussi, Fabian superbe , Mais bien sûr Deneuve tient le meilleur rôle de sa carrière, à la fois ingénue, licencieuse, avec son charme glacé, mais aussi très souriante, elle se transforme et alterne le sensuel et le frigide. Son visage est lumineux , rayonnant . C'est un régal. Son défilé de Veuve noire , juste couverte d'un tulle noir transparent est cultissime , d'une beauté éblouissante , au dela de l'érotisme. Quel courage , quel toupet à l'époque de faire un film comme cela. Ensuite il y a la qualité de l'image , les cadrages , l'art cinématrophique ( les beaux restes d'une formation à Hollywood) . Toutes les scènes sont cadrées au millimètre, Du plan d'ouverture , au cadrage dans l'appartement ,les pieds montant un escalier , retournant en arrière, expriment toute l'angoisse du personnage, le plan au bord de la mer avec un ciel bleu profond est beau comme un tableau de Hopper. D'ailleurs le film est très pictural et rempli de clin d'oeil à la peinture . Le bel appartement du couple bourgeois , à l'angle de la célébre Rue de Messine, est rempli d'oeuvres surréalistes , de Dali, Picasso, Gris , Miro . On les voit et les revoit , c'est beau comme un musée. Ensuite il y a bien sûr le suréalisme , mais qui parfois déçoit les adeptes de la libération sexuelle ou de l'esprit 68. Bunuel n'est pas dans ce schéma là , il ne prone pas une "liberté" , ou une libération féministe. Il est dans la déconstruction , Deneuve ne se "libére" pas , Deneuve enfreint la loi , les bonnes moeurs, l'esprit bourgeois ,Bunuel ne sait pas si l'utopie libératrice est possible, ou plutôt il sait que collectivement elle n'est probablement pas possible. Par contre il abjecte l'ordre bourgeois. On est à la racine du surréalisme, dans le dadaisme. Deneuve à toutes ces aventures pour "casser" son éducation religieuse, elle avait refusé de prendre l'hostie petite fille , elle avait été abusé se venge, . Les scènes de rêveries imaginaires , de fantasmes sont aussi un moyen de se libérer , de tout "se dire", de ne plus se refreiner .La scène du duel , la scéne en Camargue avec la projection de boue, le client mongol avec son fantasme du "double sens", de la perle qui s'enfile par les deux cotés , la scène à la montagne avec une Macha Meryl " so cute " , autant de scènes cultes qui font de ce film un chef d'oeuvre , unique dans son genre.
    Louis G.
    Louis G.

    20 abonnés 101 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 juillet 2013
    Un film provocateur et au contenu souvent trash mais très bien fait, intéressant, très bien interprété. Jusqu'au bout on se demande s'il s'agit de la vie réelle de l’héroïne ou non et cela rend la fin librement interprétable. Petit point négatif: rien de très innovant sur la forme ou la manière de filmer.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 14 juin 2013
    Un très bon film

    une jeune épouse bourgeoise à qui tout sourit sombre dans l ennui et cherche à en sortir ..; par tous les moyens

    Mais a t elle vraiment osé ?
    Entre fantasme et réalité , la fin du film laisse la question en suspens , mais ce film est très convaincant
    Entre une Deneuve evanescente et absente qui semble subir sa vie , les seconds roles comme la maquerelles et ses filles gouailleuses , le chef mafieux espagnol et surtout surtout Pierre Clémenti en excellent voyou torturé ..
    Un vrai petit plaisir souvent drole , qui n a pas vieilli et séduit même des jeunes comme moi
    Estonius
    Estonius

    3 338 abonnés 5 452 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 30 décembre 2012
    Belle de jour
    Un film de Luis Buñuel (1967) avec Catherine Deneuve, Geneviève Page, Françoise Fabian, Macha Merill, Pierre Clémenti et la participation de Francis Blanche. Film magnifique dans lequel Catherine Deneuve n'a jamais été aussi belle. Comme d'habitude Buñuel ne fait pas de film pour "juger" mais pour montrer, pour interroger et pour déranger nos certitudes. A la servante du bordel qui lance à Deneuve "ça ne doit pas être drôle tous les jours", celle-ci répond avec un sourire désarmant "Qu'est-ce que vous en savez ?" Sinon, et n'en déplaise aux ultra féministes, le fantasme féminin de la prostituée ça existe, les fantasmes de soumission ça existe aussi, Le film (adapté d'un roman de J. Kessel) n'a donc rien d'abracadabrant. La beauté des images, les scènes oniriques, le cadrage (Ah, les plans de pieds buñueliens !) l'ambiance du mini bordel, le jeu des acteurs, les ruptures de ton (parfois plutôt grave, parfois plutôt léger) tout concourt au chef d'œuvre. A noter que le film contient un private joke, à un moment Geneviève Page parlant de Deneuve dit d'elle, "c'est une perle", je vous invite à en consulter la définition de circonstance dans votre dictionnaire de l'argot du sexe. PS : Sinon on ne saura jamais ce qu'il y avait dans la boite du client chinois !
    Gérard Delteil
    Gérard Delteil

    202 abonnés 1 910 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 15 août 2012
    La réputation de chef d'oeuvre de ce film me semble très surfaite. Il a assez mal vieilli, dans la mesure où il a perdu le caractère scandaleux et provocateur qu'il pouvait encore avoir en 1966. Aujourd'hui, ce catalogue des "perversions" semble assez ridicule. Certes l'image est belle et les principaux acteurs impeccables, mais cette histoire manque totalement d'intérêt et de sensualité. Seul Piccoli, par la finesse de son jeu parvient à apporter un peu de crédibilité et d'humanité. Le duo de gangsters de Francisco Rabal et Pierre Clementi sonne faux et est devenu totalement ringard.

    Ajoutons que la complaisance vis à vis de la prostitution relève d'une idéologie douteuse et surprenante chez Bunuel. Bref, un film très daté. Les ados de 1966 ont peut-être fantasmé sur la froideur de Deneuve, mais aujourd'hui on s'ennuie ferme...
    AMCHI
    AMCHI

    5 801 abonnés 5 936 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 9 juin 2012
    Belle de jour reste de nos jours un beau film à l'érotisme sophistiqué mais il a tout de même quelque peu vieilli difficile aujourd'hui d'être choqué par un tel film. Belle de Jour n'a pas une histoire toujours follement passionnante, les scènes avec Francis Blanche ou le Chinois (ou Mongol je ne sais pas) ne sont pas très réussies par contre la séquence avec Georges Marchal est très belle et d'ailleurs aurait du être plus développée. Avec l'arrivée de Pierre Clémenti le récit est relancé, niveau interprétation elle est de qualité et Catherine Deneuve est excellente même si son personnage me laisse perplexe.
    Jipis
    Jipis

    38 abonnés 360 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 31 mai 2012
    « Belle de jour » en respectant plus le fond que la forme révèle les traumatismes d’un enfermement bourgeois ne drainant qu’absences et solitudes constat ne faisant que naitre dans les rêves les plus fous le besoin d’être vivifiée par la salissure et la maltraitance.

    L’opus un peu trop sophistiqué est daté mais dénonce correctement sans excès l’échec d’une assise bourgeoise confortable ne créant que de l’ennui et du protocole.

    Ceci ayant pour conséquence d’alimenter un inconscient revanchard ne rêvant que d’un autre monde fait d’expériences interdites dans les concepts les plus décalés.

    « Belle de jour » sans grand éclat suggère plus qu’il ne montre en appuyant bien sur l’antinomie et le phénomène excitant que représente Séverine magnifique blonde, bourgeoise, désœuvrée, riche, distinguée, frêle et pâle dont l’inconscient en révolte contre une sécurité devenue invivable apprécie d’être rudoyé sans ménagement par le rustre ou l’obèse .

    Un contexte protecteur sans étincelles fabrique en parallèle la quête d’un statut, celui d’un être humain préférant l’approche perverse et virile que le modèle courtois.

    Un rendu vieillot un peu superficiel frôlant la caricature. A voir pour Catherine Deneuve frigide sublime ne quittant jamais cet état même après les effeuillages les plus fous.
    Guillaume836076
    Guillaume836076

    81 abonnés 126 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 juillet 2013
    En ayant vu pour la énième fois, "Belle de jour", je me demande à quel point ce film de Luis Bunuel, n'est pas à l'origine du "malentendu" qui existe entre le public et Catherine Deneuve et à quel point elle n'en a pas jouer! Car tout le mythe Deneuve et l'idée que s'en fait le public se nourrit de l'ambigüité entre ce qu'elle montre et expose (sa beauté éclatante, objet de désir) et ce qu'elle ne livre pas d'elle (son intimité et ses sentiments les plus profonds), porte ouverte à tous les fantasmes imaginables sur sa vie. Cette apparente froideur ou distance, dont on l'affuble, n'est en fait que de la pudeur. Car quand on connaît sa carrière, on se rend compte de ses prises de risques dans le choix de ses rôles et de son jeu incandescent qui révèle beaucoup de son caractère intense et passionné.
    Le choix de Deneuve pour incarner Séverine/Belle de jour, n'était pas le choix initial de Bunuel. Aujourd'hui , il est impossible de s'imaginer une autre actrice dans le rôle, tant l'actrice semble "faire corps et âme" avec son personnage, d'où en parti le malentendu dont elle fait l'objet...
    Bunuel et Carrière ont fabriqués le personnage de Séverine qui a contribuer a fabriquer le personnage public de Deneuve... qui flirte entre ce qu'elle montre et ce qu'elle ne montre pas...
    Au travers de ce personnage, qui de l'extérieur est parée de toutes les vertus, Bunuel provoque et dénonce une bourgeoisie corsetée dans ses préjugés hypocrites, origine de la frustration sexuelle initiale de l'héroïne, qui ne demande qu'à exprimer désirs et fantasmes sexuels "toujours coupables" et forcément "inavouables" en réponse à une morale jugeant le plaisir comme "mauvais".
    D'entrée, Bunuel nous fait pénétrer dans le monde de fantasmes de Séverine, où elle se soumet de manière masochiste à son mari... avec qui dans le réel, elle ne semble pas avoir eu de rapports sexuels... Frigide ? Certainement pas. Elle ne souhaite sûrement pas "trahir" la pureté et la force de son amour pour son mari (Jean Sorel-bien fade en face de Catherine Deneuve), car chez elle amour et désir sexuel sont en conflit permanent et cela alimente ses fantasmes masochistes.
    D'un côté la Séverine amoureuse, belle, naîve, distante et de l'autre une Séverine qui ne résiste pas à ses pulsions sexuelles masochistes. D'où les aller-retour entre fantasmes et réalité.
    On pourrait penser que le point de vue de Bunuel est misogyne, mais ce n'est pas le cas. Il pose simplement des questions sur le désir. Au fond, à quel point le désir des femmes, n'est il pas conditionné par le désir de domination des hommes en général ? N'est-il pas plus confortable de finalement vivre ses désirs de façon fantasmatiques dans la richesse de notre imaginaire? Etc. Quoique la fin est très ambigüe, est-ce réel ou imaginaire? Le landeau, vide, suggère la réponse...
    De toute façon, bien qu'avec ce film, on parlait vraiment de sexualité pour la première fois en France, les questions posées sur le désir et le fantasme semblent bien plus importantes que l'aspect érotique, traité, lui, avec élégance et distance en privilégiant la suggestion des ébats sexuels.
    Avec ce film, Catherine Deneuve, devint une star internationale, et "Belle de jour" reste l'un de ses meilleurs rôles. Bunuel la réembauchera 3 ans plus tard dans "Tristana", rôle encore plus fort et abouti.
    Quant au reste de la distribution, chapeau bas à Michel Piccoli, en dandy cynique, et à Geneviève Page, éblouissante en tenancière de bordel de luxe.
    Le travail d'adaptation de Jean-Claude Carrière est, comme toujours, très réussi. Mais n'oublions pas le côté esthétique de l’œuvre, particulièrement soigné (beaux contrastes de couleurs de Sacha Vierny, chef opérateur photo, faisant ressortir décors et costumes).

    Une œuvre essentielle des années 60, une œuvre essentielle dans la carrière de Deneuve et de Bunuel, et une œuvre essentielle du cinéma mondial.
    Kubrock68
    Kubrock68

    42 abonnés 1 261 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 11 mars 2012
    Une femme malheureuse dans son couple devient une prostituée. C'est un film du temps ou le cinéma s'adressait encore aux adultes. Pour avoir vu ce film plusieurs fois, j'avoue que chaque 10 ans j'en fait une lecture différente. Tout d'abord malgré ce que prétendaient les surréalistes, la psychanalyse les intéressait. Catherine Deneuve est magistrale dans le rôle, notons aussi Piccoli, Clementi et Blanche impeccables. Le film se regarde en lachant prise, il faut s'abandonner aux désirs du réalisateur.
    C'est vraiment un des nombreux grands films de Bunuel. Avec Bunuel, la femme est soit une jeune fille, une mère ou une putain, c'est un peu court, mais si politiquement incorrect que cela en est réjouissant.
    Guillaume182
    Guillaume182

    130 abonnés 1 194 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 octobre 2012
    Réalisé par l'immense Bunuel, Belle de jour est un film qui dépeint la vie d'un couple de petits bourgeois confortablement installé dans leurs appartements et dans leurs petites vies.

    Tout va bien, ils s'aiment, mais malgré cela la très froide Catherine Deneuve ressent des pulsions qu'elle n'arrive pas à étouffés.

    Et c'est la que réside toute l'intelligence du film dans cette dualité du personnage féminin avec elle même. Elle aime son époux qui lui aussi l'aime et elle a tout pour être heureuse, elle a le confort matérielle, hélas la nature est bien plus compliquée que cela.

    Et le film est pourtant une histoire d'amour.


    Évidement il y a beaucoup d'autres choses à dire sur "Belle de jour", mais inutile d'en rajouter.

    Je vais m'arrêter la et laisser d'autres donnent leurs avis.
    Les meilleurs films de tous les temps
    • Meilleurs films
    • Meilleurs films selon la presse
    Back to Top