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allocedric
6 abonnés
144 critiques
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2,5
Publiée le 28 mai 2015
C'est moyen. C'est pour un public averti. Ce n'est pas hyper intello mais c'est pas non plus facile d'accès. Intéressant surtout du côté de la double vie et fantasmes... A voir pour sa culture personnelle.
Mariée à un modeste médecin d’hôpital, Séverine s’ennuie le jour dans son appartement d’un quartier cossu de Paris et est en proie, la nuit, à des fantasmes sadomasochistes qui révèlent une insatisfaction sexuelle permanente. Pour tuer l’ennui et combler ses désirs, elle pousse la porte d’une maison de rendez-vous et demande à y être embauchée. Séverine devient Belle de Jour. Cette expérience très particulière va lui permettre d’apprendre à distinguer amour et plaisir. Difficile de ne pas établir un parallèle avec le célèbre roman de Flaubert et de voir en Séverine une Madame Bovary du XXe siècle. Les points de ressemblance sont nombreux : même milieu bourgeois, même besoin de rompre l’ennui, même quête de l’épanouissement sexuel, même mariage à un médecin modeste qui l’aime mais ne la satisfait pas… Outre ce parallèle avec Madame Bovary, Bunuel multiplie les clins d’œil à la littérature et au cinéma au travers de plusieurs scènes. Un des rêves de Séverine mettant en scène un duel pour l’honneur entre Pierre et son ami Husson évoque ainsi la fin tragique d’Alexandre Pouchkine. Le figurant vendant le « New-York Herald Tribune » sur les Champs Elysées et le personnage de Marcel tué d’une balle au beau milieu d’une petite rue parisienne débouchant sur une artère plus large rappellent naturellement « A bout de souffle » de Godard. Bunuel retranscrit parfaitement l’univers bourgeois parisien des Trente Glorieuses pour pouvoir mieux y porter ensuite son regard acerbe. Le vaste appartement parisien de Pierre et Séverine et ses meubles orientaux, leur lieu de villégiature préféré à la montagne, leur club de tennis ou le château et son immense parc qui reviennent en boucle dans les différents rêves de Séverine sans oublier la maison de rendez-vous de Madame Anais qui ne reçoit que des clients fortunés sont autant d’éléments d’un monde hypocrite qui semble fonctionner en vase clos avec ses codes, ses interdits et ses non-dits. La construction du film est un autre de ses points forts. Bunuel oscille entre la réalité et les rêves de Séverine, à tel point que le spectateur s’en trouve parfois perdu. Le film s’ouvre d’ailleurs par un des rêves sadomasochistes de Séverine et se referme sur le même rêve, le retour de la voiture à cheval vide symbolisant probablement la satisfaction par Séverine de ses désirs sexuels avec, enfin, l’homme qu’elle aime. Les quelques flash-backs introduits par Bunuel, très courts mais très judicieux, permettent de mieux saisir la complexité du personnage de Séverine et de mettre en avant l’hypocrisie qui a caractérisé son éducation entre adhésion forcée à la religion catholique et abus sexuels. Le film est habité par la performance de Catherine Deneuve, omniprésente du début à la fin et dont la beauté froide colle parfaitement au personnage de Séverine. Les seconds rôles sont également très riches, que ce soient Jean Sorel en mari candide, Michel Piccoli en séducteur pervers et maléfique, Geneviève Page en tenancière de bordel de luxe très maternelle, Francisco Rabal en truand vieillissant ou Pierre Clementi en petite frappe incontrôlable. « Belle de jour » n’a pas pris une ride en plus d’un demi-siècle : les rapports au sein du couple, la distinction entre l’amour sentimental et l’amour charnel, le désir féminin et ce qui le fait naitre sont des thématiques intemporelles maintes fois explorées au cinéma. En les abordant à une époque où la révolution des mœurs n’était encore que balbutiante, « Belle de jour » fait ainsi figure de précurseur, une œuvre majeure qui se doit d’être vue par tout cinéphile qui se respecte.
Belle de jour, douce mélopée dramatique, reste un « must » du cinéma français. Catherine Deneuve est époustouflante dans ce rôle subversif et volontairement provoquant.
Le film ayant maintenant perdu le coté provoquant qu'il pouvait avoir à l'époque de sa sortie, il aurait fallu que le sujet soit traité plus finement pour que ça garde un intérêt. Aujourd'hui on le regarde comme une curiosité.
Dans Belle de Jour, Catherine Deneuve est éblouissante dans le rôle d'une bourgeoise qui décide de s’encanailler en devenant volontairement pensionnaire d'une maison close. Sulfureux et dérangeant, ce long-métrage de Bunuel est incontestablement une réussite.
C'est la première fois que je vois un film avec Catherine Deneuve aussi jeune. Le scénario est très intrigant : Une femme de la trentaine ne prend plus de plaisir avec son mari et commence à trouver sa vie un peu trop "rangée". Un jour elle découvre qu'il existe des maisons closes. Elle y découvre alors des plaisirs qu'elle n'avait jamais connu auparavant. Catherine Deneuve tiens parfaitement son rôle de bourgeoise un peu frustrée.
Luis Bunuel a le talent pour charmer le spectateur à l'univers et l'ambiance des maisons closes, il à surtout l'intelligence de ne pas faire dans la facilité en ne montrant pas des lieux glauques et arrive même à banir toutes scènes de sexe (étonnant vu les lieux). Les personnages complexes et les situations que vit Séverine en font les points fort du film. Catherine Deneuve à un rôle que l'on croirait ecrit pour elle, le côté trés classe, distingué mais un peu mystérieux du personnage lui va à merveille. Un excellent film de Luis Bunuel.
Catherine deneuve, excellente dans le rôle de la froide bourgeoise aux fantasmes inavouables masochistes, interprète Severine qui "malgré elle" provoquera la "mort" de deux hommes (celui rencontré en maison close qui jaloux, rend le mardi de Severine tétraplégique et se fait tué juste après). A travers ce film, on aperçoit une vision de l'amour sous deux angles : un amour vrai, grand et sincère envers son mari mais où le sexe est absent, et un autre amour sous la forme d'envies/fantasmes addictif
il en fallait de l'audace pour réaliser un film comme celui-çi à cette époque: la beauté de Deneuve et le surréalisme de Bunuel font de ce film un authentique chef d'oeuvre !
Buñuel, cinéaste critique vis-à-vis des codes de la bourgeoisie et attaché aux désirs sexuels de ses personnages, s'empare de l'oeuvre de Kessel pour traiter l'histoire de Séverine (interprétée par Catherine Deneuve, plus belle que jamais), jeune bourgeoise sexuellement insatisfaite par son mari et qui décide d'intégrer une maison close parisienne. Evidemment, les intentions de cette soudaine prostitution ne sont, cette fois-ci, pas financières mais liées à une volonté irrésistible de combler ses besoins sexuels. Buñuel souhaite ainsi poser les limites entre les exigences conformistes d'un milieu social aisé et les désirs plus ou moins cachés de ses occupants.
Belle de Jour , empreint des élèments surréalistes chers à Luis Bunuel et d'un humour cinglant , est une critique acerbe de la bourgeoisie présentée sous son apparence la plus dépravée (masochiste , nécrophile...) et l'histoire d'une jeune femme , incarnée avec une grande justesse par Catherine Deneuve , paumée et sexuellement déviante qui n'arrive à se rapprocher de son mari et à le comprendre qu'en couchant à répétition avec d'autres hommes , tout en ayant conscience de la gravité de ses actes , et finira par aimer son activité secrète de plus en plus . Le reste des acteurs est tout aussi bon avec une mention spéciale pour un excellent Michel Piccoli en quadragénaire libidineux et Pierre Clémenti , d'une classe incroyable en voyou dandy .
Deneuve est bouleversante ,Piccoli est très bon dans son role mais le film a certainement mal vieilli et son coté "scandaleux de l'époque" n 'est plus dans le contexte et le paysage cinématographique actuel.Reste une oeuvre à découvrir.
Bunuel nous donne son regard sur l'univers d'une maison close, film érotique, Belle de jour est un vrai chef d'oeuvre, probablement le plus grand role de la carrière de Catherine Deneuve, alternance de réalité et de reves, Bunuel est fidèle à lui-meme il maitrise son art à la perfection.