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    La Divine
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    3,6
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    Yannickcinéphile
    Yannickcinéphile

    2 442 abonnés 4 466 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 5 février 2017
    Un film visiblement peu connu sous nos contrées, ce qui est assez regrettable car c’est un film très réussi. Peut-être pas le chef-d’œuvre qu’il est chez certains initiés, mais un excellent film malgré tout, et sans doute un si ce n’est le meilleur film chinois des années 30.
    Le petit souci que j’ai a relevé dans La Divine, c’est que finalement, tout en évoquant la vie d’une prostituée, et bien on ne la verra jamais exercer, ou tout du moins recevoir des clients. En fait on ne la verra jamais dans son activité de prostituée. Elle déclare elle-même détester cette activité, mais on ne sent pas trop en quoi c’est un poids pour elle, hormis au travers de son fils. A mon sens cela enlève une partie de la force de l’histoire, qui conserve cependant beaucoup d’intérêt. Court, le film va à l’essentiel et il se suit avec un plaisir certain. Cette histoire de femme oppressée par une brute et qui cherche à scolariser son enfant en dépit des critiques de la société est vraiment parfaitement écrite, et évite autant le misérabilisme facile que le message démagogique. La fin est réussie aussi, d’un optimisme doux-amer. Comme quoi, en un peu plus d’une heure, en soignant son récit, on peut donner quelque chose de fort et de consistant, même si comme dit, voire véritablement en quoi l’activité de l’héroïne pèse sur elle, aurait évidemment été la cerise sur le gâteau.
    Le casting est très réussi. Pour être franc, c’est surtout Ruan Lingyu qui porte le film, et elle le fait fort bien. Je ne connaissais pas cette actrice décédée très jeune, mais sa prestation ici est remarquable, et rappelle que le surjeu n’est pas forcément un mal constant du cinéma asiatique. Au contraire ici, tout en sobriété, rappelant par bien des aspects Maggie Cheung dans le bien plus récent In the Mood for Love, elle campe une femme digne, raffinée, tentant d’avoir une vie normale en dépit de ses difficultés, et sa prestation aussi forte que subtile est pour beaucoup dans la force du film. Bien qu’étincelante, on soulignera tout de même que le jeune garçon à ses côtés joue lui aussi très juste, et que le professeur chinois qui jouera un rôle déterminant dans la dernière partie du film est parfaitement incarné lui aussi. La brute surjoue un peu, mais rien de problématique.
    Quant à la forme elle est à l’image du fond. Beaucoup de sobriété mais beaucoup d’intelligence. Il y a des plans vraiment très beaux, et le réalisateur suit avec une constance du meilleur aloi ses personnages, s’attachant spécialement au visage de l’héroïne, de son fils. Peu d’extérieurs, mais ce plan très réussi sur les illuminations de la ville dans la nuit, et cette capacité à faire échapper le film du registre seulement théâtral par des cadrages originaux et par de vrais effets de dramatisation (le final par exemple). Evidemment le noir et blanc est meilleur que pas mal de films muets, mais il est vrai aussi qu’on est dans un film tardif, puisqu’il date de 1934.
    En tout cas très beau film intemporel puisqu’il s’attache aux sentiments, des sentiments toujours aussi actuels. C’est un film aussi court que bien pensé, avec un vrai propos, des acteurs idéaux, et une forme recherché. Il serait regrettable de passer à côté. 4.5, un petit moins du fait de ma remarque sur le scénario.
    Moorhuhn
    Moorhuhn

    146 abonnés 579 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 juillet 2011
    Une grosse surprise ! La Divine est un film qui se révèle être particulièrement touchant et juste. Cette œuvre a pourtant eu du mal à traverser le temps, la pellicule est parfois bien abimée mais pourtant sa beauté visuelle reste intacte. Le noir et blanc est joli, d’ailleurs la photographie est délicieuse et la mise en scène bénéficie aussi d’un travail sérieux et tout en sobriété. Mais à vrai dire là n’est pas l’intérêt de ce film.
    On y suit l’histoire d’une mère célibataire, contrainte de se prostituer pour assurer sa survie et celle de son jeune enfant. La Divine est avant tout un film humain tout en pudeur où les sentiments y jouent pourtant un grand rôle. C’est surtout l’amour maternel qui est ici porté aux nues, l’amour de cette mère qui vend son corps pour son petit garçon. La chaleur et la douceur du foyer contraste avec la froideur et l’angoisse du monde extérieur, éclairés par les lumières de Shanghaï. Le film est tendre mais aussi particulièrement critique sur un aspect qui ronge l’humanité depuis sa création et qui perdurera éternellement : la connerie humaine. Celle-ci se résume par un condensé d’incompréhensions, de mésententes, de jalousie, de haine, d’appât du gain… La méchanceté du bandit qui a placé cette femme sous son joug est toute relative face aux injustices propres à cette société chinoise des années 30.
    La fin du film est vraiment déchirante, j’ai vraiment cru que j’allais lâcher ma petite larme. Je ne m’attendais pas à un film aussi puissant qui même si il aurait pu bénéficier de plus de matière a su me toucher. Une œuvre émouvante et poignante
    Charlotte28
    Charlotte28

    128 abonnés 2 032 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 27 juillet 2024
    Superbe, Ruan Lingyu, irradie de force et de dignité! Mais comment comprendre qu'une mise en scène aussi intelligente, subtile, saupoudrée d'implicite, s'accompagne d'intertitres si didactiques, appesantissant la narration, redondants avec les images!? Et que de pathos! L'aspect mélodramatique renforcé par la musique veut nous forcer à une émotion qui avec plus de délicatesse aurait été naturelle. Très intéressant pour son couple réalisateur/actrice mais désuet pour le reste!
    Matis H.
    Matis H.

    25 abonnés 162 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 16 mai 2018
    C'est l'art de la séparation et de la rencontre qui fait de "La Divine" un des plus beaux films du monde.Yonggang Wu parvient, par une succession de ruptures et de variations, à créer une œuvre dense, puissante et profondément belle.

    Le cinéaste voit en la mère – figure universelle et intemporelle en l'absence de nom – un noyau autour duquel gravite toute sa réflexion formelle, et à laquelle il faut joindre ou disjoindre des éléments pour créer le drame. Ainsi, l'usage de montage, parallèle et alterné, sert tout autant à créer de la tension ou de l'émotion, qu'à bousculer les dynamiques établies entre les différents groupes (les malfrats, l'administration, les autres mères etc.) ou individus (le geôlier, le professeur, la mère, le fils etc.) une fois que ces éléments se heurtent.

    Les idées de mise en scène participent à renforcer ce sentiment d'oppression, notamment autour du motif des barreaux, ou sur-cadrages étouffants, mais aussi à faire surgir l'intime dans des instants inattendus, par le biais de champs-contrechamps qui n'intègrent pas l'élément perturbateur dans le cadre, ou de sublimes gros plans qui excluent le collectif pour ne garder que l'émotion de la mère.

    De cette œuvre à la simplicité désarmante, et à la richesse pourtant tétanisante, témoin de l'impact des mœurs et du regard du groupe, on préférera, à l'image du cinéaste, ne retenir que ces lueurs d'humanité brute. Une vision intime radieuse au sein d'un contexte déchirant.
    Claude Barot
    Claude Barot

    2 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 28 novembre 2024
    Vu hier.grand moment de solitude ,que des poncifs., lafitte insignifiant ,kimberlain surjoue, stocker tire son épingle du jeu bref à éviter sauf de très beaux costumes
    Les meilleurs films de tous les temps
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