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    Les Quatre fils
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    4 critiques spectateurs

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    ronny1
    ronny1

    37 abonnés 913 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 25 juin 2021
    Toute sa vie John Ford a milité pour la dignité humaine et le respect qui va avec. Malgré sa carrière militaire (sur sa tombe est écrit ADMIRAL JOHN FORD), il a toujours considéré la guerre comme dégradante. Ainsi « Four Sons » (Les quatre fils) se veut un film avant tout pacifiste, montrant les deux faces d’une même tragédie. Transposé dans une Bavière de conte de fée (catholique et buveurs de bière, comme l’Irlande, origine dont le cinéaste s’est toujours réclamé), le film s’ouvre dans un village, certes très « Frida Oum Papa », mais aussi très fordien avec le Burgermeister aux discours ampoulés, le facteur et ses immenses moustaches, l’aubergiste énorme et toute une galerie de personnages truculents, bien dans la lignée de ceux que le cinéaste aime dépeindre. Mais le centre est incontestablement « Mutterchen » (petite mère) Bernie qui pour son anniversaire offre des Strudel au miel aux petites filles du village et dont les quatre fils occupent chacun un métier différent qui sont autant de symboles : soldat, fermier, forgeron et berger (servitude, terre, industrie et élevage). Mais tout va basculer avec l’arrivée du sinistre major Von Stomm dans une séquence d’une grande qualité technique (avec un traveling arrière très maîtrisé), que Chaplin détournera en un gag génial avec le tapis rouge sur le quai dans “The Great Dictateur”. La gifle à Joseph annonce la guerre et l’ombre de la main sur le visage de ses deux fils appelés, la mort (procédé que le réalisateur emploiera souvent par la suite). La montée progressive du drame s’accompagnera de plans issus de l’expressionisme allemand tels les rayons de soleils qui filtrent à travers la fenêtre pour éclairer le buste de la mère plongée dans les ténèbres d’un intérieur déserté. Plans que le grand Murnau, avec lequel Ford s’est entretenu lors du tournage de “L’aurore” dont il reprendra d’ailleurs une partie des décors, n’aurait pas renié. Le sommet de l’horreur, si j’ose dire, est atteint lors de la rencontre tragique des deux frères de camp opposé, sur un champ de bataille jonché de cadavres, à l’aube d’un matin embrumé. Que Joseph ne reconnaisse pas son frère mourant est symptomatique de l’endoctrinement militaire et de la déchéance morale qui l’accompagne. D’un bout à l’autre de la réalisation, John Ford a exécuté des exercices de style (par exemple quand le facteur apporte des nouvelles tragiques il apparaît d’abord en ombre portée) et des mouvements de caméra dont la plupart seront abandonnés au profit d’une mise en scène plus sobre et davantage concentrée sur l’essentiel. Avec un casting, dirigé avec justesse, dominé par Margaret Mann (Maman Bernie) et James Hall (Joseph), mais aussi des seconds rôles épatants, aussi bien en Bavière qu’à New York (avec Robert Parrish dans le rôle du fils de Joseph), le film se permet une succession de séquence parfois attachantes, souvent surprenantes, réalisées par celui qui est déjà un maître en prouvant qu’il peut réussir tous les sujets.
    this is my movies
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    706 abonnés 3 087 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 3 mars 2020
    Si la filiation entre Ford et Griffith a toujours été évidente dans ses débuts, il faut savoir que le cinéaste se reconnaissait dans trois différents maîtres : Griffith donc, son frère Francis et F. W. Murnau. Voir le très classique Ford se réclamer de l'un des parrains de l'expressionnisme allemand peut surprendre, mais elle n'en demeure pas moins réelle, et prégnante dans ce film notamment. Lors de sa venue aux USA, Murnau signa "L'aurore" pour le compte de la Fox, avec lequel travailla beaucoup Ford, et à cette époque particulièrement. Les deux se rencontrèrent et on peut sentir l'influence de la discussion dans ce "Four sons", qui se déroule en Bavière. Une Bavière à laquelle le cinéaste américain donne une truculence qui n'appartient qu'à lui, et il se lâche aussi au niveau des mouvements de caméra avec des travellings très présents. Jouant des symboles et des ombres, John Ford signe un film marqué par la malédiction, mais aussi par le génie cinématographique, avec quelques plans, quelques raccords et quelques effets absolument saisissants. Et que dire de la seule séquence de guerre, avec l'avancée de Joseph au milieu de ce champ de blé baignant dans une brume de fin du monde ! Plastiquement incroyable, le film reste aussi assez émouvant, malgré l'emphase un poil trop appuyée dans l'émotion. Un joyau du cinéma muet qui garde encore une grande partie de son éclat de nos jours.
    tomPSGcinema
    tomPSGcinema

    758 abonnés 3 323 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 22 septembre 2019
    Ce n'est clairement pas le film muet le plus connu dans la filmographie de John Ford, mais "Les Quatre fils" est un drame bien intéressant à visionner. L'histoire propose une bonne dose d'émotion, le casting est assez touchant (notamment en ce qui concerne celle de Margaret Mann dans le rôle de la mère) et la mise en scène de John Ford est vraiment très inspirée. Une très belle oeuvre à découvrir !
    Benjamin A
    Benjamin A

    713 abonnés 1 922 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 mars 2016
    Alors que le cinéma assiste peu à peu à la fin du muet, John Ford livre en 1928 Four Sons, l'un de ses derniers sans paroles (il n'en fera plus que deux par la suite) où l'on suit le destin d'une mère allemande qui voit trois de ses quatre fils appelés sous les drapeaux allemands alors que l'autre était déjà parti aux États-Unis où il vit marié.

    Le cinéma muet de John Ford me surprend de plus en plus et, après l'immense Three Bad Men, voilà Four Sons où, pour l'anniversaire des dix ans de la fin de la Grande Guerre, il va s'intéresser à tous ces hommes tombés pour des pays et aux drames de la perte de vie humaine. Ici il prend les allemands comme il pourrait prendre n'importe quel pays, bien que le symbole soit là, mais il va mettre en scène l'horreur de la guerre, la perte de vie et notamment pour cette mère qui va voir ses fils tombés un par un, en attendant le dernier qui est lui du côté américain.

    Il montre, une fois de plus, qu'il pouvait s'attaquer à n'importe quel genre ou sujet, ici il livre un mélodrame d'une incroyable justesse, sans jamais tomber dans la mièvrerie, la glorification inutile ou le patriotisme mais, au contraire, fait ressortir toute l'émotion et la dramaturgie des enjeux et personnages. Il pose un regard tendre et compatissant envers cette mère qui voit la Guerre lui enlever ce qu'elle avait de plus précieux, d'ailleurs tous les personnages sont très bien écrits et souvent attachants, que ce soit les premiers ou seconds (à l'image du facteur) rôles, tout comme l'évolution des péripéties, ce que Ford sublime à travers une mise en scène sobre mais puissante.

    De nombreuses séquences sont remarquables que ce soit les anniversaires ou la gifle du début, annonçant la guerre à venir, tout comme les changements de décors, mais aussi les quelques scènes de combat qui sont à la limite du fantastiques, brumeuses et prenantes à souhait. Il trouve toujours le bon équilibre et le ton juste, notamment dans ses choix et sa façon de filmer l'horreur, qu'elle soit au combat ou dans les familles. Les acteurs sont eux aussi excellents, retranscrivant toute l'émotion, les symboles ou la douleur de leur personnage.

    Avec Four Sons, John Ford livre un mélodrame d'une incroyable justesse, trouvant toujours le ton juste et sachant faire ressortir toute l'émotion et la cruauté des personnages, enjeux et de cette boucherie.
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