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Plume231
3 906 abonnés
4 639 critiques
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4,0
Publiée le 11 juillet 2010
Une fable écologique avant l'heure. Le scénario est certes cahoteux mais c'est ce qui fait l'étrangeté de ce film totalement imprévisible qui donc est inévitablement captivant. La dernière demi-heure en particulier où l'on voit le personnage de Christopher Plummer affronter dans une nature totalement hostile celui de Burt Ives, les deux acteurs étant en plus vraiment au sommet de leurs formes et de leurs talents, est particulièrement intense. On remarquera parmi les visages de la foule des acteurs qui jouent les trafiquants celui de Peter Falk. Quelques plans magnifiques des Everglades, l'aspect fortement écologique du sujet et la réalisation au cordeau de Nicholas Ray achèvent de rendre le tout unique.
C'est drôle : lorsqu'on apprend l'historique de « La Forêt interdite », on n'est pas du tout surpris ! En effet, le film a quelque chose d'un peu chaotique, où l'on sent bien que Nicholas Ray n'a pas pu faire exactement ce qu'il souhaitait, sans parler de conditions de tournage parfois dantesques. Mais c'est aussi cela qui fait l'intérêt de cette œuvre totalement atypique et ne ressemblant à aucune autre, pouvant quand même se vanter d'une photographie superbe, de décors étonnants et de personnages parfois mémorables, à l'image de Cottonmouth, magistralement interprété par Burl Ives. Conséquence : le résultat, à la fois fascinant et légèrement raté, nous laisse quelques somptueuses images et scènes en tête, à défaut d'être le chef-d'œuvre qu'il aurait probablement pu être. Une expérience à faire au moins une fois.
Un des grands complexes américains, avec le massacre des Indiens, c’est celui de la destruction de l’environnement, de certaines espèces animales. Le cas le plus souvent abordé à l’écran est celui des bisons, exterminés justement pour affamer les tribus amérindiennes. Ici ,il est question des marais de Floride et des oiseaux qu’ils abritent, tués en masse pour le motif futile de la mode féminine des chapeaux à plumes. C’est l’occasion de voir cet environnement magnifiquement filmé, et aussi de voir une sorte de western très singulier, reprenant en fait une bonne partie de la thématique du genre. L’ambiguïté des personnages de braconniers est une bonne illustration de la complexité des rapports des américains avec la nature. Ils en sont les destructeurs par cupidité pur et simple, en en faisant en même temps un refuge pour leur rupture de ban avec la civilisation, et un modèle de vie dans la « loi de la jungle », manger ou être mangé, qui pourrait être le fin d’un libéralisme de darwinisme social, un paradis perdu ambivalent… Comme dans les westerns critiques pro-indiens, un personnage d’indien séminole est en fait un modèle d’humain en osmose avec la nature, gardien d’une harmonie cassée par l’homme blanc. Comme souvent dans les films de Nicholas Ray on est dans une forme de mélodrame flamboyant, avec des personnages quasiment marginaux, allant jusqu’au bout de leur passion, sans que ça ne tombe dans le pathos, le stéréotype facile, le ridicule.
La forêt interdite ou plutôt le trés beau Wind across the Everglades est un petit chef d'oeuvre ecologiste à decouvrir d'urgence, je suis d'ailleur étonné de ne voir aucune critique. Nicholas Ray filme avec élégance et lyrisme le combat d'un jeune professeur d'histoire naturelle pour protéger les oiseaux des Everglades d'une bande de chasseurs qui les tuent pour revendre leurs plumes pour faire des chapeaux à la mode pour les dames. Le jeune professeur n'hesitera d'ailleur pas à risquer sa vie en affrontant les chasseurs et leur leader dans les marécages. Christopher Plummer ( Aristote dans Alexandre, banquier louche dans Inside man...) est parfait dans ce rôle d'ecologiste avant l'heure et on verra même Peter Falk dans un petit rôle. Le film sera un échec à sa sortie, sans doute trop en avance sur son temps.
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3,5
Publiée le 1 juin 2014
Un film brillant signè Nicholas Ray qui fut malade durant une partie du tournage dont la sensibilitè à fleur de peau marque tout le rècit, une excellente composition pour Christopher Plummer et surtout un rôle en or pour l'immense Burl Ives qui joue de façon saisissante un massacreur d'oiseaux! Au lieu de tourner "Wind Across the Everglades" au studio avec les avantages d'une èquipe technique hollywoodienne, le cinèaste de "Rebel Without a Cause" choisit de mettre en scène le film en Floride, sur les lieux mêmes de l'action, dans des conditions climatiques et humaines particulièrement èprouvantes! Au dèbut du XXe siècle, l'Amèrique dèferla sur la Floride du Sud! Même type d'aventuriers que ceux de l'Ouest! De la femme respectable à la fille facile, le chapeau à plumes faisant fureur dans ce paradis sauvage! Un paradis dèjà perdu aux grands espaces vides où l'herbe et l'eau sont complices, un royaume de terre vierges en somme! C'est comme au premier jour de la crèation! Rien que de l'eau et puis la première terre qui commence à sortir de la mer! On touche la vie à l'ètat pur! Ne respectez pas les marais des Everglades et vous goûterez au Mancenillier! C'est quoi ? Un arbre dont la sève attaque les muqueuses, fait enfler les yeux, les lèvres, la langue et autres dèsagrèments! On vous attache à cet arbre et vous mourrez dans d'atroces souffrances! Paysages splendides, oiseaux magnifiques, donnant une touche rèaliste à cette « forêt interdite »...
Grand cinéaste inconstant mais parfois exceptionnel, Nicolas Ray qui a signé ''Johnny Guitar'' et ''Traquenard'' fait presque aussi bien ici. C'est un film aux décors naturels puissants à l'opposé du climat écologique actuel. Courant qui est pourtant présent au tout début quand la nature est filmée comme un rêve. Et puis, doucement le rêve devient réalité et le professeur qui avait tout appris dans les livres est confronté à la vraie vie des Everglades. Le ton change, Walt s'effondre plusieurs fois face à la nature dont la règle ''manger ou être mangé'' est impitoyable, il faudra un hasard pour le sortir d'une situation ou il s'était fourré en toute irresponsabilité. Il a même failli devenir proche des hors la loi au point de rester parmi eux, tout autant fasciné par Cottonmouth que Cottonmouth était attiré par lui. Film ambigu par moments, mais si fort que tout disparaît derrière les marais impitoyables pour ceux qui en sont exclus. C'est un film rare, peu linéaire et qui surprend souvent. Burl Ives y tient une grande place, il semble ici difficilement interchangeable au contraire de Christopher Plummer bien anodin. C'est un film dur où les femmes n'ont pas leurs places, d'ailleurs le début caricatural avec tous ces chapeaux montre, sur ce sujet, quelle estime Nicolas Ray leur accorde Cette foret interdite porte bien son nom et c'est ainsi qu'elle devrait rester, il y a bien assez de place sur terre pour que tous les êtres vivants puissent faire comme nous: leurs vies.
Au-delà des idées que je défends personnellement et qui sont remarquablement illustrées par ce film, la formidable interprétation des acteurs, sans oublier Peter Falk qui ne tient ici qu'un rôle secondaire et les décors des Everglades font de ce film une très belle réussite technique et photographique. A voir au cinéma, quand cela est encore possible car les transferts en DVD n'ont pas respecté l'étalonnage du Technicolor et certains éclairages sont très mal exploités en numérique.
Tourné dans les marais de Floride, ce long-métrage de Nicholas Ray doit se visionner pour tous ceux qui apprécient les fables écologiques. On y suit le combat d’un jeune professeur d’histoire naturelle contre un trafiquant de plumes d’oiseaux rares. La mise en scène intense propose pas mal d’émotions et la très belle photographie rend vraiment bien hommage aux très beaux décors naturels où Nicholas Ray a choisi avec intelligence de tourner son film. Le casting est en plus judicieusement choisi, notamment en ce qui concerne Burl Ives qui campe avec autorité cet ignoble et cruel massacreur d’oiseaux qu’est Cotonmouth. Un très beau film tourné paraît-il dans des conditions humaines bien difficiles.
Il est dommage que ce qui a été un des premiers films écolo du cinéma américain ait si mal vieilli. On retrouve malheureusement tous les mauvais tics du cinéma américain en matière de réalisation et, surtout, de jeu d'acteurs, tout au moins en ce qui concerne les personnages secondaires.