Nous sommes en présence d’un film de guerre et d’action à la puissance ravageuse. Jamais la guerre n’aura été aussi bien croquée. L’approche psychologique y est des plus efficaces. Et le résultat final est des plus intenses. C’est une pièce maîtresse du genre que nous avons sous les yeux. Hé sans blague, vous allez pas me dire que vous avez gobé ces conneries? Non? Ah vous me rassurez. Je vais vous exposer le tableau autrement. Un film d’action des années 80. Société de production et de distribution: Cannon. Réalisateur: Menahem Golan. Acteur principal: Chuck Norris. Pour faire court: un nanar ! Œuvre phare de la filmographie de Chuck, « The Delta Force » est un film à prendre avec beaucoup de recul. Et par beaucoup de recul, j’entends au 40ème voire au 50ème degré. Si vous ne voyez que par Felini, Loach, Malle ou Milos Forman, vous n’avez plus qu’à faire vos prières et implorer le Seigneur (si il existe) de façon à ce qu’il fasse en sorte que votre mort ne soit pas trop douloureuse et que le PS se casse la bobine aux prochaines élections régionales. Tout ça pour dire que si vous êtes un féru de cinéma d’auteur, ce « Delta Force » risque de vous laisser de grosses séquelles ou pire, de vous être fatal. Non non, j’exagère pas, c’est un supra nanar que nous avons devant les yeux. Un supra nanar que l’on aurait pu appeler « Chuck Norris déboule au Liban et ça va fumer grave ». Chuck fait la guerre aux chiites. Les Etats-Unis font la guerre aux chiites. Et bien sur, au terme d’un conflit où les balles sifflent comme les obus tombaient à Verdun, les Américains ne s’en sortent qu’avec une seule perte. De l’autre côté? Ben ils crèvent tous pardi ! Et pourtant, ça démarrait pas trop mal. La prise d’otages dans l’avion, même si elle est très classique, est assez bien troussée. D’une manière générale, la première heure est assez bien troussée. Mais à partir d’une heure dix, ça part en vrille. Et là, démarre le carnaval de Beyrouth avec strass et paillettes. Ça flingue dans tous les sens. Et Chuck Norris bien évidemment sort encore du lot avec sa moto futuriste qui projette des missiles par devant et par derrière. J’vous jure que c’est vrai, et si vous me croyez pas, vous avez qu’à regarder ! Ah oui, et « Delta Force », c’est aussi du patriotisme à l’état pur. En gros c’est: les Américains sont les plus forts, les plus beaux, les plus courageux et défèquent sur la trogne des méchants. D’ailleurs, ce patriotisme est tellement à l’état pur qu’il en devient presque gerbant. La scène finale en étant le paroxysme. On est vraiment face à de la bêtise à l’état pur. Mais on ne peut rien reprocher à Chuck Norris. D’accord, il est tout sauf un acteur. Mais les producteurs en avaient rien à carrer de ça. Tout ce qu’ils demandaient c’est que Chuck joue du pétard et tatane les méchants. Par contre, y a un truc qui fait assez iech, c’est de voir l’immense et charismatique Lee Marvin dans ce film. Mais le cachet devait être vraiment très alléchant. Sans blague, c’est un vrai crève cœur de voir des acteurs de ce calibre jouer dans des nanars de haut vol comme celui-là. Et ça l’est encore plus pour Marvin qui tient là son dernier rôle au cinéma. Franchement; ce grand acteur aurait tout de même mérité une toute autre sortie. Mais bon, le passé c’est le passé, Marvin a cassé sa pipe, on ne peut plus rien y faire. Mais il reste ce « Delta Force », un rendez-vous immanquable pour tous les amateurs de nanars.