Cyborg est surement le film le plus connu d’Albert Pyun, est c’est surement justifié, car c’est un film correct, dans une filmographie qui ne recèle pas beaucoup de perles.
On ne va quand même pas s’enthousiasmer sur le casting, qui n’a rien de transcendant. Van Damme assure assez bien, c’est le seul qui surnage un soupçon au milieu de l’ensemble, en offrant une prestation efficace, charismatique (en dépit de quelques passages avec une coupe de cheveu hallucinante), et correcte en matière d’émotion. En revanche le méchant en fait beaucoup. C’est la caricature ambulante, et le combat final où ils n’arrêtent pas de pousser ses cris bestiaux c’est assez agaçant. Franchement on peut avoir un méchant bourrin sans que ce soit un bœuf sans cervelle ! Pour le reste c’est essentiellement des sales tronches pour les méchants sans grand intérêt, et un casting féminin relativement transparent, qui ne retient guère l’attention.
L’histoire a de bons points. Un rythme soutenu auquel s’adjoint une durée courte avantageuse. Une histoire très sobre qui ne fait pas de chichi, et s’avère assez haletante dans sa construction, même si au final c’est plutôt prévisible et cliché. Reste que le métrage est divertissant. C’est un film post-apocalyptique sombre qui devrait donc plaire aux amateurs, même si c’est un produit un peu trop inégal.
La réalisation est assez bonne. Pyun n’est pas un génie, mais il propose ici une mise en scène roublarde, avec des combats simples mais percutants, et qui se permet, à l’occasion quelques moments émotions, qui auraient mérité d’être un peu plus bossés quand même. Bon j’ai trouvé le réalisateur assez à l’aise quand même. Reste que malgré son petit budget, Cyborg est surtout à la hauteur pour son ambiance et sa photographie. Les décors bien que simples fonctionnent très bien, l’ambiance crépusculaire est bien au rendez-vous et distille tout du long quelque chose de triste et de désespéré très bienvenu. L’âge du film lui est d’ailleurs plutôt favorable, Cyborg a bien vieilli. La photographie est très réussie, avec de bons éclairages. La bande son est enfin un autre bon point. Très caractéristique dans ses tonalités des années 80, c’est une belle réussite qui baigne l’ensemble du métrage dans une atmosphère très plaisante. A noter que ce film propose en fait très peu de cyborg, et donc très peu d’effets spéciaux.
Ainsi Cyborg est une série B d’assez bonne facture, qui est une série B honnête des années 80, et un film appréciable de Van Damme. C’est bourrin, c’est viril, c’est roublard, ça tient la route même si ce n’est pas génial non plus. 3.