Dans la filmographie de Lundgren, outre Projet Icarus qui est un film incompréhensible, il y a aussi The Last Patrol dans le genre bazar monumental. Attention, ce film est très mauvais, mais aussi bien drôle au second degré, un vrai nanar en somme.
L’interprétation est carabinée. Dolph Lundgren s’en tire finalement pas si mal si on le compare au reste du casting. Sobre, voir apathique, il est assez minimaliste comme à son habitude, mais cela passe au final plutôt bien même si son monolithisme gâche plus d’une scène censée être un minimum émouvante. Par contre les autres acteurs, oulà ! Je sauve vaguement Juliano Mer qui marche sur des œufs mais ne se ridiculise pas trop, par contre pour le reste… La palme revient à Rebecca Cross qui se lâche complètement dans le rôle de la blonde écervelée. C’est bien simple elle monopolise l’attention tout le long du film avec un numéro caricatural au possible qui vaut vraiment son pesant de cacahuètes nanardes. Z’ev Revach n’est pas mal non plus, dans le genre. Sherri Alexander, se contente de jouer assez mal, mais elle parait être l’actrice la plus convaincue, essayant d’éviter l’outrance de ses quelques collègues.
Le scénario relève du n’importe quoi. Il ne va nulle part, il y a plein d’éléments qui sont amenés sans que l’on sache d’où ils viennent, les scènes de remplissages inutiles s’accumulent, les incohérences crasses sont légions. Tout le long du film on va vous bassiner avec un Michael que l’on voit deux secondes et qui est oublié aussi vite. Il y a aussi un intermède avec un policier qui n’a absolument aucun intérêt dans le film. Au bout du compte on ne sait pas pourquoi il y a des contaminés. Par ailleurs si le monde post-apocalyptique ressemble à ce qui est décrit dans le film, je signe tout de suite car c’est vraiment le club Med. En étant absolument objectif tout est mal fichu du point de vue de l’histoire dans The Last Patrol, et c’est impressionnant de rater à ce point un film. Je pense qu’il y avait surement à la base une volonté un peu second degré, mais là tout le métrage vire à la mascarade, avec même, à la fin une introduction fantastico-biblique d’un ridicule achevé. Les dialogues sont évidemment au diapason, avec des répliques pour certaines bien amusantes.
Sur la forme ce n’est guère mieux. La mise en scène est molasse comme ce n’est pas permis. Les scènes d’action (très peu nombreuses au demeurant) sont filmées avec une lenteur rare. Le final manque totalement d’intensité, Lettich semble s’être profondément désintéressé de son film, conscient peut-être du désastre en vue. La photographie est laide, les couleurs fades, et ne valorise même pas les quelques décors désertiques du film qui présentent un peu d’intérêt. Ce n’est pas le cas des intérieurs, notamment de la prison qui ne vaut pas tripette. Même la bande son a été oubliée en route.
Clairement The Last Patrol appartient au bas du panier de la filmographie de Lundgren. Il est nullissime, il faut utiliser le terme. Partant sur de très mauvaises bases avec un monologue « lundgrien » pseudo-philosophico-explicatif et la présentation de personnages pathétiques, il accumule les énormités à un rythme hallucinant. Il semble néanmoins être sérieux, et donc ma note sera en conséquence. Cependant, c’est un nanar de première classe, vraiment drôle si on le regarde au second degré. Il est du niveau de Batman et Robin en la matière.