Un must, tout simplement ! Pourtant je n'étais pas super emballé à l'idée de le voir, mais plus le film avançait, plus j'étais scotché. Costa-Gavras nous montre tout son génie à travers ce thriller politique. Il n'est dit nul part ou se passe ce film, mais Costa-Gavras s'est inspiré du roman de Vassilikos traitant du meurtre d'un député durant la dictature militaire grecque des années 60. Toutes les scènes sont importantes, on ne s'ennuie pas une seconde et les acteurs sont tous, sans exception, plus que convaincants.
Le Festival Lumière permettant de (re)voir de nombreux chefs d'oeuvre à petits prix, je suis donc allé découvrir ce film de Costa-Gavras dont je connaissais assez mal l'oeuvre... et "Z" m'a totalement conquis. Considéré comme le premier thriller politique français, on ne peut qu'admirer cette réalisation en avance sur son temps. Pas de personnage principal, pas d'histoire d'amour, de la politique... et une mise en scène dynamique telle que le spectateur, même connaissant un petit peu l'histoire grecque des années 1960, ne s'ennuie jamais et assiste fasciné au développement implacable des évènements. Chose que je n'avais pas imaginé en allant voir ce film : Jorge Semprun et Costa-Gavras ne manquent pas d'humour. En effet, une ironie bienvenue s'immisce discrètement à de nombreuses reprises, tant dans les dialogues que les situations, sans affaiblir le propos du film. La musique est également bonne (la musique des films de cette époque étant généralement bien meilleure que les violons actuels qu'on nous ressort à chaque production...) Le seul bémol, niveau réalisation, serait à mettre au compte des flashbacks, pas toujours très habiles... Indéniablement, "Z" méritait sa sélection dans la catégorie "Déjà classiques !"
L’assassinat d’un député en Grèce, et la difficile enquête qui s’en suit. En 1963, le député Lambrakis est assassiné par un groupe d’extrême droite. Vassilis Vassilikos tirera de ce crime un roman qui est la base du film, Z signifiant en grec ancien : il est vivant. Il s’agit donc d’un film politique, un film de dénonciation d’une Droite sans scrupule, dont l’action permit le coup d’état des Colonel en 1967. Film d’actualité donc, et le jugement est plus sévère sur eux quand le temps a passé. Questions forme, rien de bien marquant, seule l’abondance de petits flash-back cherchant à illustrer les propos est critiquable, car beaucoup sont superfétatoires. On peut aussi regretter le tournage en Algérie, l’ensemble des décors n’évoquant que fort peu la Grèce. Sur le fond, la naïveté des machinations ourdies par la police rend l’ensemble un peu invraisemblable, les principaux personnages sont stéréotypés, et ne jouent pas toujours juste, la musique de Théodorakis parait à présent simpliste et répétitive. Mais l’ensemble a un souffle, une envolée, servi par un scénario bien construit et des dialogues adéquats. On peut distinguer deux parties inégales. La première se languit un peu et sonne assez faux ; puis intervient Trintignant, en juge intègre et pugnace, et, grâce à sa remarquable prestation, la production prend une autre dimension, entraînant le spectateur pétrifié dans les rouages abjects d’un régime corrompu. La conclusion est noire, mais la réalité l’a hélas été également. Une production qui a vieilli, mais reste un témoignage sur une époque peu reluisante d’un pays par ailleurs attachant.
Après deux premiers longs-métrages déjà maîtrisés, Costa-Gavras touche au coeur de son cinéma avec "Z", un grand film politique virulent dénonçant la Dictature des Colonels instaurée en Grèce en 1967. Datant de 1969, le film s'ouvre avec cette accroche : "Toute ressemblance avec des événements réels, des personnes mortes ou vivantes n'est pas le fait du hasard. Elle est volontaire." Dès le début, Costa-Gavras et son co-scénariste Jorge Semprun s'affirment. La messe est dite et "Z" sera politique ou il ne sera pas. Inspiré de l'assassinat du député grec Grigoris Lambrakis, le film se montre admirable de bout en bout, ne commettant jamais la moindre faute de goût. Engagé et pourtant objectif dans sa mise en scène, Costa-Gavras préfère rester sobre et fait tout simplement confiance à la qualité de son scénario et de sa distribution (réunissant tout de même Jean-Louis Trintignant, Yves Montand, Charles Denner, Pierre Dux, Jacques Perrin, Jean Bouise, Bernard Fresson, François Périer, Julien Guiomar ou encore Marcel Bozzuffi) pour étayer son propos, clair et concis, se montrant contre toute forme de totalitarisme. Admirablement construit, étoffé par la musique de Mikis Theodorakis et Bernard Gérard, "Z" n'a pas pris une ride et se montre d'une actualité terrible et intemporelle. La marque des grands films, assurément.
Le premier film politiquement engagé au cinéma a fait sensation lors de sa sortie.D'un réalisme sans fard,"Z." dénonce la dictature des colonels en Grèce à la fin des années 60(on peut penser aussi à Pinochet).Même si le pays n'est jamais mentionné,Costa-Gavras traite bien de son pays d'origine,et montre de façon exemplaire l'extension de la corruption au sein des forces armées,ainsi que l'étouffement dans l'oeuf de tout soulèvement populaire.Un député de gauche(Yves Montand,déterminé))est assassiné lors d'un discours pour la paix.Si les militaires complotent pour faire passer l'homicide pour un simple incident,l'enquête approfondie du juge d'instruction(Jean-Louis Trintignant,courageux)révèle bien vite des preuves accablantes de manipulations politiques.Costa-Gavras nous prend aux tripes dès la première seconde pour ne plus rien lâcher.Une sensation d'étouffement exacerbée par le montage saccadé,les mouvements sur les visages,en opposition aux couleurs chaudes et claires.Ce thriller politique est plus que pessimiste,rendant compte de situations intolérables concernant chaque totalitarisme déguisé.Un casting empli de convictions(Jacques Perrin,Charles Denner,Georges Géret)se charge de mettre sa patte sur une oeuvre,qui caractérisera à la fois Costa-Gavras et le cinéma comme étant un art d'éveil des consciences,au-delà du simple divertissement.
Une excellente satire politique cynique et teintée d'un poil de parodie et de beaucoup de vérité. Un grand film qui se veut modeste, engagé et surtout efficace. A voir pour le plaisir mais aussi pour ne pas oublier qu’un état peut toujours manipuler ses citoyens de manière basse et insidieuse.
Un film politique prenant, surprenant et réalisé de main de maître. Les acteurs sont excellents et le message politique toujours d'actualité. Grand film.
Inteporel. Un film riche et politique qui n'a pas pris une ride et qui nous rapelle, malgrè nos continuelles plaintes, que nous avons de la chance de vivre en France. En bonus un festival d'excellents acteurs tous connus (même les 2nd roles, dont on connait au moins le visage à défaut du nom !).
Un film immense, universel et intemporel, dénonciation de toutes les dictatures et de l'oppression politique. Quel soulagement de constater que ces régimes ont disparu en Europe! Mais le combat continue ailleurs.
Alors que, dans les années soixante et soixante-dix, les films politiques étaient légion aux Etats-Unis, ce thriller juridico-politique très engagé a eu un mal fou à se faire produire par les studios européens. Il faut dire que Costa-Gavras, encore inconnu du grand public, allait y dénoncer la dictature des colonels en place depuis deux ans en Grèce. Sans citer ouvertement le nom du pays (facilement reconnaissable), les difficultés qu’y rencontre ce juge d’instruction, campé par un Jean-Louis Trintignant au meilleur de sa forme, à mener son enquête sur la mort suspecte d’un député libéral surnommé "Z", peut-être le rôle le plus mémorable de la carrière d’Yves Montant, est une attaque frontale aux conséquences de la transformation d’un régime démocratique en un autoritarisme fasciste. Le suspense qui nait de ce contexte fait de Z une intrigue véritablement palpitante dont le message reste intemporel et universel.
Un film politique comme je les aime sur un événement dont on ne fait plus forcément référence a savoir la dictature des colonels en Grèce. Mais si l’on ne sait pas cela, l’histoire peut se passer a n’importe quel moment et rappeler les dictatures décrites notamment par Orwell car Costa-Gavras nous parle ici de démocratie, ou d’un éventuel passage vers la dictature et le fascisme sans aucune quelconque borne temporelle ou spatiale. Au-delà des thèmes très intéressant abordés, Costa-Gavras, nous montre son talent de réalisateur. Il filme certaines scènes de telles sortes que l’on est captivés comme la scène des agressions, ou celle des accusations. Le film ne manque jamais de rythme. Très bien filmé, Costa-Gavras n’oublie pas, malgré cela, son message politique. Une réussite qui n’a pas vieillie.
Z a passé avec brio le test : la deuxième revoyure fait aussi mal que la première! C'est brillant, il n'a pas vieilli d'un poil, et soulève toujours avec autant de poignance les enjeux que sont le progressisme, la liberté, la résistance à l'opression. Quand l'odre est proclamée en enjeu suprême, toutes les dérives les plus abominables sont permises et c'est ce que soulève ce film, avec un casting royal (une étoile suplémentaire à un glacial Trintignant, absolument époustouflant en juge d'instruction), une réalisation très efficace (notamment les mini flashback qui permettent au film de conserver un très bon rythme, pas évident pour raconter le déroulement fastidieux d'une enquête judiciaire), tout est au rendez-vous et la rage vous envailli progressivement au fur et à mesure du film. La fin est destructrice (SOILER!!!), quand l'on croit enfin que justice va être rendu, l'on apprend que la pauvre démocratie grecque corrompue est remplacé par une dictature militaire... Très dur, ce film boulverse comme peu d'autres et c'est là tout son génie.