Une excellente démagogie selon le père cinéaste français, une nation désigné de la Méditerranée n’est autre que la Grèce, j’avais pensé à l’Espagne en diverse langue, de part l’uniforme militaire et la similitude idéologique, des généraux parlant de censure démocratique. L’utilisation de la violence propagandiste contre l’opposition, à commencer par l’intimidation dans les rues à coup de matraquage policier d’extrémistes venus de cette junte militariste. Un film d’anthologie explicatif aux apolitiques, centré sur son scénario et ses dialogues à n’en pas finir tels les débats politiques, la mise en scène est politisée, le communisme anti-dictatorial où il n’y aura pas de bord défini de droite à gauche de la réalisation, les -isme sont neutres. Les intrigues politiques, personnelles et drôle de personnage comme une farce liée à l’histoire de ce pays, du surréalisme à l’image de la peinture d’art, sont superbement rythmées, ce son grec méditerranéen qui me plaît bien. La musique est entraînante, un tambour battant comme un fil conducteur menant à cette enquête sur l’assassinat du politicien Z, la lettre d’une tragédie grecque moderne. La corruption mine sa dictature réactionnaire conservatrice qui réussit son coup d’état dramatique pour la suite d’actualité.
Premier film de Costa-Gavras où le cinéaste va exprimer son engagement politique. Certes ce pamphlet visant les dictatures militaires est plutôt manichéen mais il nous rappelle que la démocratie peut être fragile.
Thriller politique. Grand classique. Une superbe distribution avec un trintignant tout en intériorité. Un sujet compliqué mais super intéressant . Le film met du temps à se mettre en route mais petit a petit il devient palpitant. Le montage y joue beaucoup, sec saccadé et accompagnant les souvenirs des personnages il rythme considérablement le film et lui donne une étonnante modernité. A voir !
"Z" évoque de manière détournée la mort de Grigóris Lambrákis, député grec dont l'assassinat en 1963 sera l'un des prémices de la mise en place de la Dictature des Colonels. Naturellement, tous les noms sont changés, et la Grèce n'est jamais explicitement mentionnée. Mais la charge du film de Costa-Gavras n'en est pas moins féroce, d'autant plus que le film est sorti en 1969, date à laquelle les Colonels étaient toujours au pouvoir ! "Z" propose en outre une distribution de grande qualité : Yves Montand, Jean-Louis Trintignant, Charles Denner, Julien Guiomar, Marcel Bozzuffi... En bref, un grand nombre de "gueules" du cinéma français d'antan, qui apportent prestance et charisme. Et malgré la multitude des personnages, et la complexité de leurs rapports (manipulations à tous les étages, nombreux petits rôle à avoir de l'importance dans l'intrigue, révélations par petits bouts...), Costa-Gavras livre un thriller politique solide et efficace. Il détaille avec une certaine froideur l'enquête d'un juge qui tente de faire éclater la vérité en fouillant moult éléments, à l'image d'un montage qui dévoile régulièrement flashbacks et interprétations diverses. En résulte un film de politique fiction profondément engagé et réussi.
Certainement le meilleur thriller politique que j'ai pu voir jusqu'à aujourd'hui. En traitant de l'assassinat d'un député représentant de l'opposition dans un pays dirigé par un régime totalitariste, le réalisateur Costa-Gavras livre un film viscéral, un récit puissant à la mise en scène énergique et incisive, sans excès démonstratif. Un imposant casting français de Jean-Louis Trintignant à Yves Montand. Sur un sujet complexe mais intelligemment abordable, un long-métrage véritablement marquant qui dresse une peinture grinçante de forces réactionnaires mises en difficulté et instaurant une dictature militaire face à l'intégrité d'un juge d'instruction. Une oeuvre impressionnante.
« Z » est sûrement l'oeuvre la plus emblématique de Costa-Gavras et lui a donné une réputation à l'international, notamment en remportant le prix du jury à Cannes, l'Oscar du meilleur film en langue étrangère et le Golden Globe du meilleur film étranger. Ce troisième long métrage de Costa-Gavras regroupe déjà les principales caractéristiques de son cinéma avec, en premier lieu, un propos politique fortement engagé. S' il ne donne aucun nom de lieu ni de personnages, l'intrigue de « Z » reprend celle du roman éponyme de Vassilis Vassilikos, elle-même inspirée de l'assassinat d'un député grec au début des années 60. Le sujet est sulfureux et le cinéaste en fait un film juridico-politique de haute-volée qui se regarde comme un polar. Si le traitement politique du scénario occupe une place importante, les qualités purement cinématographiques ne sont pas oubliées et on peut souligné le soin apporté à la mise en scène, la beauté de la B.O. Et l'excellence du casting. Très bon film.
Costa-Gavras fait ses armes ici avec son sujet de prédilection : montrer les mécanismes des régimes totalitaires tout en les dénonçant. Il situe l’action du film dans un pays méditerranéen qu’il ne nomme pas ; mais on comprend très vite qu’il s’agit de la Grèce et de la dénonciation du régime des Colonels. Un sujet chaud bouillant en ’69 et pour être clair il introduit son film par ce préambule : "Toute ressemblance avec des évènements réels, des personnages morts ou vivants n’est pas le fait du hasard, elle est volontaire". Témoins à charge, pièces à conviction, juge courageux appelé en renfort : un vrai dossier politique dont a le secret Costa-Gavras. Sa marque de fabrique est aussi d’éviter le travers de faire un docufiction didactique. Il use des ficelles du polar afin de rendre le tout divertissant. Peut être parfois trop en abusant d’effets de manche comiques déplacés… comme dans le final avec le défilé des accusés dans le bureau du juge. Pour ce premier opus de sa trilogie, suivront « L’aveu » et « Etat de siège », il convoque tout le gratin du cinéma français de l’époque… Quelle joie de revoir Charles Denner par exemple ! Couronné de nombreux prix à sa sortie aussi bien à Cannes (Prix du Jury et Prix d’interprétation pour Trintignant) et aux Oscars (Meilleur film étranger et Oscar du montage) ; malgré cela, le film a un peu mal vieilli. Heureusement reste la mécanique précise du scénario.
Dénonciation efficace de l'Etat totalitaire et manipulateur, Z est également servi par une galerie d'excellents acteurs et une mise en scène au style parfois documentaire -ou à tout le moins réaliste- assez inattendu.
Efficace dans son propos et la clarté de celui-ci, efficace dans le message qu'il veut faire passer, Z se perd néanmoins en cours de route notamment par ses longueurs : il aurait fallu retirer une bonne demi-heure au bas mot...
En outre, si les intentions de Costa-Gavras sont louables, sa vulgarisation entêtée, son petit guide de la dictature rampante "pour les nuls" finit par nous agacer quelque peu. On se demande du coup s'il n'en fait pas un peu trop... or, il en fait trop, le fait est acté et dommageable.
Bien entendu, le genre est difficile : le film politique étant par définition politisé, bavard et partisan.
Premier film politique de Costa-Gavras, Z est adapté du roman éponyme signé Vassilis Vassilikos qui décrit l’assassinat du député Grigóris Lambrákis, meurtre commandité et maquillé en accident par l’Armée. Ce roman, publié en 1966, est d’autant plus d’actualité lorsque Costa-Gavras le porte à l’écran, en 1969, car entretemps la Grèce est entrée dans la dictature des colonels. Même si Costa-Gavras ne cite jamais ni les noms de personnalités contemporaines ni le pays dont il s’agit, il s’inspire clairement (même si on ne connait pas le livre) des évènements que traverse à cette époque la Grèce (pays dont il est lui-même originaire et qu’il dut quitter à cause des positions politiques de son père). Toutefois, ce choix de ne jamais véritablement situer l’action de son film permet au cinéaste de rendre plus universel sa description du passage d’un régime démocratique vers un régime totalitaire et le transforme ainsi en thriller politique particulièrement efficace. Il se permet donc de multiplier de rapides flashbacks permettant parfois de faire ressentir les sentiments des personnagesspoiler: (ceux concernant la femme du député) parfois de montrer les différentes versions des témoignages. Costa-Gavras a aussi l’intelligence de distribuer les différents rôles à des acteurs bien connus du public français (Jean-Louis Trintignant, Yves Montand, Irène Papas, Charles Denner, Bernard Fresson, Jean Bouise, Jacques Perrin…) ce qui permet d’identifier rapidement les protagonistes alors que la prolifération de personnages est souvent un élément qui peut perdre le public dans les films politiques. Malgré, par moments, un traitement du son pouvant déconcentrer le spectateur de notre époque (on ressent l’utilisation de la postsynchronisation sur la piste sonore de certaines séquences), Costa-Gavras réussit à captiver le spectateur par son enquête policière (surtout à partir de l’arrivée du juge d’instruction joué par Jean-Louis Trintignant) tout en le faisant réfléchir à la facilité avec laquelle un régime démocratique peut dériver vers un régime dictatorial.
Un film très sobre, dans le plus pur style Costa-Gavras, 100% politique évidemment, et brillamment interprété par les divers acteurs. Le réalisateur franco-grec livre ici une dénonciation cinglante de la dictature grecque dite des colonels, qui ne voulait pas dire son nom. Le système judiciaire, encore debout et intègre, semble être au final le dernier rempart de la democratie, afin de se faire bien voir des autres pays européens. Quelques moments forts soulignent un peu plus l'aspect dramatique du récit.
Adaptation d'un roman traitant de l'assassinat du député grec Grigóris Lambrákis, "Z" est une dénonciation du pouvoir dictatorial en ce qu'il tente de restreindre les libertés de l'opposition. Hésitant entre un ton sérieux et un autre plus sarcastique, le film ne parvient pas à dépasser la simple illustration d'un système totalitaire en faisant de ses personnages de simples stéréotypes, déterminés par deux ou trois caractéristiques, qui ne suffisent pas à incarner les différentes figures et surtout à rendre cette histoire complexe. Si le film est en partie plombé par son schématisme politique, il se rattrape néanmoins grâce à un vrai sens du rythme, qui donne à l'enquête menée par le juge d'instruction (Trintignant impeccable) une belle intensité. Il n'empêche que les diverses récompenses obtenues par le film semblent plus être liées à son sujet qu'à ses qualités artistiques car, sans faire injure à la réalisation de Costa-Gavras, "Z" est plus un film de scénariste que de cinéaste, plutôt captivant mais souffrant d'un manque de relief, étroitement lié aux limites d'une mise en scène incapable de se tenir à un point de vue.
Le meilleur Costa Gavras ? En tous cas, un des grands films politiques du cinéma français soutenu par une distribution mirifique : tous méritent d'être mentionnées ; pour ma part, j'adore Marcel Bozzuffi, ici au sommet de son art.
Le scénario fort convainc du début à la fin, les divers interprètes excellent dans leur jeu et l'engagement politique (à gauche) se ressent et émerveille par sa force de frappe. Ce palpitant thriller réaliste ne souffre en outre d'aucune baisse de rythme. Pas de doute, Costa-Gavras réalise ici son meilleur film, proche du chef-d'oeuvre.