Derniers Avis sur La Cité de la peur

Une déception. L'ensemble se découd au gré d'un scénario peu approfondi. Les connexions entre les scènes se font mal.
Et si Jane Greer est une séduisante Charlie, elle réussit à jouer aussi faux que Dick Powell dans la scène finale. Quant aux méchants, il paraît que ce sont eux qui conditionnent la réussite d'un film.
Aussi falots que ceux-là, ils ne risquent pas de nous réveiller en sursaut.

L'étranger Dick Powell (Haven) arrive dans une ville de l'Ouest et n'est pas particulièrement agréable. Il ne s'attache à personne et cela le prépare à une confrontation avec le voyou local Williams (Mick). Il y a beaucoup d'or stocké près dans la ville et les gens se font voler et tuer en le transportant. Powell se trouve un emploi proche de l'action et sa mission est de se battre pour les bons. Powell est un homme qui agit seul et il a beaucoup à assumer. Les acteurs s'en sortent bien mais l'histoire se complique un peu et j'ai perdu le fil pendant un moment aux deux tiers du film. J'ai regardé pour voir ce qui se passe mais il ne vous apporte rien de nouveau. C'est un western donc il y a des coups de feu et des gens qui montent à cheval. J'aurais aimé voir Powell chanter mais même cette tâche est confiée à Burl Ives. C'est une touche inutile car nous l'entendons chanter sur ce qui se passe dans le film et c'est un dispositif qui dévalorise complètement le film qui ne vaut déjà pas grand chose...

Cette histoire d'or volé remporte haut la main le prix de l'histoire la plus incompréhensible du cinéma mondial. Néanmoins, ce film de série B ne manque ps de charme. Bien sûr, pour les esprits forts, ça frôle parfois la parodie et le ridicule, notamment dans les dialogues. Mais pour les amateurs primaires du western basique, dont je suis, on passe un bon moment.

Dick Powell est aussi épatant en cow-boy viril que dans une comédie comme C'est arrivé demain de René Clair. Jane Greer est toujours ensorcelante, dans un rôle original d'héroïne maîtresse femme. Il y a en outre une bagarre d'anthologie, que personnellement j'ai eu la faiblesse de trouver très spectaculaire. A la fin, le héros s'en va sur son cheval, et le soleil, n'en doutons pas, ne va pas tarder à se coucher. C'est dire si le cahier des charges est respecté.

Ayant principalement tourné des comédies et des films musicaux, "Station West" est l'unique western de Sidney Lanfield et on ne peut pas le qualifier de réussite. Primo, le réalisateur n'a pas laissé de chef-d'œuvre, secundo, il est quasiment inconnu en France, tertio, le démarrage est mou et l'on se demande si on ne s'est pas trompé de genre : policier, romance, western … ? Pourtant, la distribution est alléchante, Dick Powell, surtout connu pour ses rôles dans les films noirs, Agnes Moorehead, que chacun aura reconnu comme Endora, la mère de Samantha dans "Ma sorcière bien aimée", et la séduisante Jane Greer. Ces trois artistes n'ont pratiquement jamais participé à un western et ont orienté leur fin de carrière vers des séries TV. Heureusement, la suite prend davantage consistance: qui tire les ficelles, quels sont les intérêts des uns et des autres, voilà ce qu'il faut découvrir et c'est le rôle de notre détective westernien John Haven (Dick Powell). Il me rappelle dans un style similaire mais trois crans en-dessous, Humphrey Bogart, dans la peau du détective Philip Marlowe, intrigant, dominateur, décidé, sûr de lui. Cependant, l'ensemble manque d'ampleur et la fin tombe en quenouille car l'incohérence est manifeste, ce qui nuit considérablement au réalisme du scénario. Et puis, Dick Powell en cowboy, il fallait oser. Une honnête série B, sans plus à oublier rapidement.

L'art de rater totalement un film malgré Agnes Moorehead et la sublime Jane Greer. Évidemment Dick Powell en cow-boy, cela ne pouvait coller mais à ce point c'est fou. D'abord la présentation sous forme de ballade avec un chanteur calamiteux, une ville qui se nomme ''la cité de la peur'' sans le moindre frisson (c'est le moment de dire tout le mal que je pense de certains titres français), une intrigue à ne rien y comprendre où tout se mélange...Je n'ai absolument rien pigé à cette histoire d'or qui est pourtant le moteur du scénario. Les bagarres sont pitoyables et la seule qui semble intéresser le réalisateur frôle le ridicule. Ce qui me surprend le plus est la ressortie d'un tel navet dans la série des DVD RKO avec un commentaire élogieux du présentateur. Aucun rythme, aucun charme, aucune émotion, c'est presque un prototype du film inutile.

Un western pas tout ce qu'il y'a de plus classique permettant de séduire les pro-classicowesterns mais aussi les récalcitrants. On se laisse facilement emporté dans le film, qui faute de ne pas être reconnu, non est pas moins un très bon western. Les principaux protagonistes, un héros douteux, une femme riche et belle mais aussi et surtout les personnages secondaires comme le tenant de l'hôtel sont excellent. D'après ce que j'ai cru comprendre dans le DVD, prévu modestement à la télé, beaucoup des auteurs de téléfilms contemporains pourraient y prendre de la graine, rien qu'en matière de mise en scène et de construction scenaristique.