Faut bien le reconnaître, lorsqu'on adore le basket et le cinéma, il n'y a pas tant de films que ça qui nous permettent d'en profiter, Spike Lee et son He Got Game, Friedkin et Blue Chips ou encore dans le registre comédie et playground, Les Blancs ne savent pas sauter, voire Space Jam pour les plus petits ou les nostalgiques
En plus de ces deux passions, Le Grand Défi met en scène Gene Hackman, qui doit bien être l'un de mes cinq comédiens fétiches, dans la peau d'un entraîneur de basket en collège ayant vécus quelques années difficiles. On est dans un schéma assez classique de la sucess-story à l'américaine, où l'on va suivre un outsider surmonter de gros obstacles jusqu'à un succès inattendu, et si le film de David Anspaugh ne nous épargne pas quelques aspects déjà vu, voire limite caricatural, il parvient tout de même à rendre attachante cette aventure humaine dans une petite bourgade du fin fond de l'Indiana.
Il raconte autant l'histoire d'un Gene Hackman revanchard, que d'un jeune et brillant joueur marqué par un décès proche qui n'est pas encore prêt à revenir, d'une rédemption d'un alcoolique ou tout simplement d'un village catholique n’acceptant pas les méthodes non conventionnelles. C'est là que Le Grand Défi se révèle être une jolie réussite, dans le portrait qu'il dresse de différents personnages, on s'y attache, on a envie de voir comment ils vont surmonter les épreuves et les relations qui vont se créer entre eux.
Il y a une forme de naïveté dans la mise en scène et la vision de David Anspaugh, mais elle est authentique, au point d'en devenir touchante et de sublimer le film. Il se montre efficace derrière la caméra, assez sobre et mettant surtout en valeur ses comédiens, qui portent le film sur leurs épaules. L'immense Gene Hackman déjà, mais aussi une juste Barbara Hershey ou encore un Dennis Hopper à la limite du cabotinage. On trouve une certaine mélancolie dans l'ambiance, mêlée à l'univers du basket lycéen (méthode du coach, surpassement des joueurs, l'abnégation...) , qui permet de faire oublier quelques aspects moins bons, à l'image d'une bande-originale trop appuyée malgré de belles partitions, Jerry Goldsmith oblige.
Le Grand Défi permet à David Anspaugh de mettre en scène une success story à l'américaine autour de l'univers du basket-ball, et propose une oeuvre attachante et plutôt mélancolique, où l'on suit un Gene Hackman mener , contre vent et marée, une jeune équipe vers les sommets.