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Henrico
171 abonnés
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5,0
Publiée le 27 août 2020
Un chef d’œuvre incontestable, qui révèle à quel point Dassin maîtrisait tous les genres. Du film noir, à la comédie légère, en passant par le documentaire. Avant-gardiste dans le mélange de genres, iconoclaste dans le choix de ses héros (magnifique Barry Fitzgerald !) et des ses répliques humoristiques, il nous épate ne serait-ce que dans sa construction du générique, le développement de sa structure narrative ponctuée de commentaires sarcastiques, didactiques, ou volontairement erronés. Une leçon de cinéma palpitante et désopilante à la fois. Philosophique aussi car c’est bien la ville, le personnage « dévoilé » ou « mis à nu », ici, comme étant la génératrice de criminalité.
Une histoire parmi tant d'autres dans le grand New York racontée de façon surprenante dès le début par la voix off du producteur. Pour la réalisation en milieu naturel urbain le rendu est impeccable niveau immersion et bien mis en valeur par Dassin. L'histoire reste certes classique concentrée sur un double meurtre mais devient rapidement intéressante grâce aux personnages attachants et au dynamisme du scénario qui ne laisse aucun temps mort.
La voix-off avec un narrateur extérieur à l'intrigue est un procédé qui ne me plait guère, surtout à notre époque, pourtant j'ai adoré ce film, vraiment très bien filmé et monté. On voit ici que le réalisateur s'attache à dépeindre la ville qui devient un personnage à part entière. L'enquète est intéressante à suivre car finalement pas si simple à résoudre.
Bien des années avant "French Connection", Jules Dassin avait eu l'ambition de montrer sans fards et sans décors de studio la ville de New York telle qu'elle est dans sa réalité quotidienne. Sous cet aspect documentaire, il prend le parti pris du polar et se munit d'un scénario plutôt conventionnel mais solide qui vaut surtout par la façon hyper-réaliste dont il est mis en scène. L'histoire en elle-même regroupe un double meurtre, un duo de policiers (dont Barry Fitzgerald, irrésistible), un voleur menteur, une femme trompée, un médecin manipulé et un lutteur assassin. Seulement la véritable star du film c'est New York en personne que Dassin filme pour la première fois sous un jour nouveau, avec son regard aussi dur qu'attendri.
Film américain de Jules Dassin qui provoqua une rupture dans le genre du film noir en introduisant le quotidien dans l’intrigue. Le film se veut à mi-chemin entre le film narratif classique et le documentaire. La voix off omniprésente tente de nous expliquer la vie dans les grandes mégalopoles américaines et la difficulté d’y exercer le métier de policier. Le film est tourné en décors naturels ce qui marque une première rupture avec les films noirs supra sophistiqués de Hawks, Preminger ou Wilder. La seconde qui n’est pas mince est l’absence du privé traditionnellement inspiré de la figure tutélaire d’ Humphrey Bogart. Ici il est remplacé par un petit inspecteur de police à l’approche de la retraite joué par un Barry Fitzgerald chafouin à souhait qui introduit une véritable et salutaire touche d’humour là où Marlowe en manquait le plus souvent. Bien sûr de par ce choix initial pas d’intrigue amoureuse pour notre héros d’où l’absence de la femme fatale. De prime abord il manque tout à ce film pour séduire son public et pourtant il fit et contineu à faire mouche. Pourquoi ? Sans doute pas grâce à l’intrigue relativement banale et traitée avec peu de rebondissements. Il faut chercher la réussite dans le lien qui unit les personnages au commentaire de la voix off qui nous facilite l’identification avec ces pauvres policiers qui comme chacun d’entre nous tentent de faire au mieux leur boulot. La recette a été assez souvent reprise dans les années 70 et on peut dire que sur ce plan le film joue un rôle évident de précurseur. Vraiment Dassin était un sacré metteur en scène.
Bon alors c'est pas mal mais c'est pas génial pour autant. C'est vrai que l'idée de base est sympa, filmer en décor naturel, j'ai même lu qu'il y avait eu des caméras dissimulées, afin de montrer aussi la ville, New-York (à noter qu'expliquer au début d'un film ce qu'on cherche à faire ça ne me plait pas trop comme démarche, mais bon passons). Sauf que les plans de la ville sont vraiment trop peu nombreux. Je n'ai pas du tout ressenti une atmosphère new-yorkaise, à part à quelques instants. Quant à l'enquête elle est sympa mais pas inoubliable non plus.
Malgré un début laborieux (hormis l'intro magistrale), le film décolle réellement à l'entame des trente dernières minutes. Mais ces dernières valent le détour, et tout ce qui a été amené et construit précédemment prend tout son sens à ce moment là. Il faut donc être patient et ne pas se laisser rebuter par l'enquête somme toute longue et classique qui occupe les deux premiers tiers du film. De plus, les personnages gagnent en intérêt petit à petit et bénéficient d'une interprétation tout à fait convaincante de la part de leurs acteurs respectifs. La mise en scène de Jules Dassin est simple, pas de mouvements de caméra originaux ou quoi que ce soit de ce côté là, mais c'est plus par le montage et l'utilisation singulière de sa voix off que le film tire son épingle du jeu.
Une enquête policière qui semble donc simple au premier abord mais qui s'avère beaucoup plus intéressante qu'il n'y parait, d'autant plus que le film est court et ne souffre donc quasiment pas de longueurs. Je le conseille bien évidemment à tout cinéphile, car pour les spectateurs lambdas ou néophytes, je dois admettre que l'aspect classique de l'enquête peut paraître rédhibitoire.
Film noir, film policier. Le film présenté au début comme un documentaire raconte bien une histoire de vol et de meurtre et décrit une enquête policière par une équipe d'hommes avec les difficultés et les succès inhérents à toute enquête.
Très beau film noir de Dassin. Tourné presque toujours en extérieur, dans la ville de New York, le décor de la ville est en lui-même un personnage. Le récit est une enquête policière sur un meurtre et le film montre le travail des policiers. C'est très bien réalisé avec de belles séquences, surtout à la fin. Cela se suit sans aucun ennui, avec des acteurs de qualité. La bonne réputation de ce film n'est pas usurpée.
Plus que la description méticuleuse d’une enquête de police, « Nacked city » est avant tout un splendide hommage visuelle à la ville de New York. Le film s’ouvre sur une séquence sublime qui montre la vie de la cité de l’aube au crépuscule, il se clôture par une course poursuite spectaculaire sur le pont de Brooklyn. On comprend la fascination qu’a put ressentir Martin Scorsese pour ce film.
La patte du producteur Mark Hellinger, un Jules Dassin qui filme magnifiquement New York, avec un oeil quasi documentaire ! L'histoire manque un peu de noirceur mais la ville américaine est tellement belle !
Un polar remarquable, passionnant et novateur qui s'intéresse moins au dénouement de l'intrigue qu'à faire corps avec la ville où l'action se déroule – New York, filmée comme un personnage à part entière – et à son contexte social et historique de l'époque. Sans être centrales, de nombreuses thématiques sont ainsi passées en revue : la naissance du star-system et l'envie de la célébrité, l'immigration et les enfants de la "deuxième génération", la fascination-répulsion des provinciaux pour la grande ville, le mode de vie de l'Américain moyen, les rapports femmes-hommes, les avancées technologiques,... La mise en scène de Jules Dassin est géniale, et les deux acteurs principaux – Barry Fitzgerald et Don Taylor – superbes.
Nul besoin d'acteurs célèbres pour faire de grands films. En réalisant cette "Cité sans voiles", Jules Dassin donne encore raison à ce précieux adage. Le réalisateur de "Pas de rififi pour les hommes" plonge cette fois-ci sa caméra dans les bas fonds de new York, avec une vision quasi documentaire de la misère quotidienne. Moins noir que ses précédentes réalisations, le fim s'attache surtout à passer au scalpel le travail des policiers de la grosse pomme. Très documentée, l'intrigue en perd parfois de son intérêt, mais rebondit très vite pour s'achever sur un dernier quart d'heure à couper le souffle, avec, en prime, la scène finale de course-poursuite sur les piles d'acier du pont enjambant l'East River. Un moment magique.
Ce film est généralement considéré comme l'apothéose de la collaboration entre Jules Dassin et son producteur Mark Hellinger, qui avaient créé ensemble un sous courant réaliste et même légèrement documentaire du film noir américain. Dès les premiers plans, on comprend que la ville a une importance clé dans le film et qu'elle participera au destin tragique des personnages. Revu aux Cinéma Action récemment, le début m'a paru un peu confus et l'interprétation de Fitzgerald peu sobre, mais la deuxième partie du film, moins bavarde, pleine de suspens, met vraiment la ville, grâce à une mise en scène qui mets l'accent sur le naturalisme, au coeur de l'action. A noter que pour une fois le titre français est excellent.
Un film noir d'une remarquable efficacité, maîtrisé de bout en bout par Jules Dassin, génial réalisateur à qui l'on doit aussi "Les bas-fonds de Frisco" et "Les démons de la liberté". Deux choses majeures sont à retenir de ce film : d'abord, la magnifique photographie de William Daniels, dont les contrastes et les cadrages font écho à l'oeuvre de Weegee. Ensuite, la mise en scène de la ville et dans la ville. Jules Dassin utilise la ville comme un acteur/un personnage à part entière du film, ce qui accentue ce côté documentarisant portant sur une enquête policière, une parmi tant d'autres. "The naked city" : un film génial, culte, brillant. Du grand cinéma.
'Naked city' est un film efficace et semi-documentaire auquel la voix-off confère le liant nécessaire. Jules Dassin est dans sa grande période du noir ('Les démons de la liberté', 'Les Bas-fonds de Frisco', 'Les forbans de la nuit') Pas d'équivoque dans le titre du film ni dans le préambule de Mark Hellinger: la véritable star du film, c'est New-York, comme le sera, dans une mesure moindre, le Londres des 'Forbans'. Plaisant et sans fioritures.