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Anaxagore
130 abonnés
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5,0
Publiée le 29 septembre 2006
«Le septième sceau» de Bergman constitue à mes yeux l'un des miracles du septième art. Il s'agit du premier chef-d'oeuvre pleinement abouti du réalisateur suédois qui l'a d'ailleurs toujours explicitement considéré comme l'une des ses plus grandes réussites. Il constitue aussi une clef de lecture précieuse de l'oeuvre du cinéaste dans la mesure où il expose avec clarté l'une des questions qui y demeurera centrale jusqu'à «Saraband», à savoir la question philosophique et religieuse. Quel est le sens de l'existence humaine? Y a t-il une vie après la mort? Dieu existe t-il? Dans le film, la question est posée explicitement par Antonius Blok, chevalier suédois de retour de croisade, avec une fraîcheur, une persévérance et une acuité inouïes. Et elle est posée directement à La Mort personnifiée! Le film se déroule ainsi au gré des pérégrinations (et d'une partie d'échecs!) du chevalier, tandis que la question se fait toujours plus lancinante et angoissante. Et Bergman ne donnera jamais la réponse (ni dans aucun film ultérieur d'ailleurs, quoi qu'on ait dit de son soi-disant athéisme!) laissant le dernier mot à l'angoisse de l'incertitude. Antonius Blok voudra croire à une vie après la mort tandis que son écuyer persistera à se convaincre soi-même que la mort est la fin de tout. Mais La Mort personnifiée laissera en définitive tout le monde sur son incertitude. «Le septième sceau» est un film universel et merveilleux dont se dégage une atmosphère unique et magique, tout à la fois hallucinée et électrisante, macabre et solaire, angoissante et fantastique. Les acteurs sont inoubliables de Max von Sydow à Bibi Andersson en passant par Gunnar Björnstrand. Et que dire des images? Elles comptent parmi les plus belles, dessinées dans un noir et blanc sculptural et venant s'inscrire à tout jamais au fer rouge dans la mémoire. En bref, «Le septième sceau» est pour moi l'un des vingt plus grands films de l'histoire du cinéma.