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konika0
32 abonnés
778 critiques
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4,0
Publiée le 21 novembre 2021
Sceau 7 qui tue La filmo de Bergman est longue comme un dimanche passé devant Antenne 2 mais beaucoup moins rébarbative. Du moins, de ce que j’en sais car mon expérience sur le sujet ne peut être que maigre au regard de ce qui reste à voir. Du coup, tant qu’à y être autant se faire un de ses films les plus reconnus. Nous sommes dans un moyen âge flou. Un chevalier et son écuyer reviennent des croisades où ils ont tué et répandu la foi. Sur la route vers le doux foyer, ils croisent des pestiférés, des femmes condamnées pour sorcellerie, des saltimbanques et des villageois hystériques. Ha et ils croisent la mort aussi, avec qui le chevalier engage une partie d’échec pour gagner du temps. On ne s’y attend pas mais la première chose qui frappe, c’est l’humour. D’autant qu’il est assez piquant et irrévérencieux. L’ironie constante repose la question du bien-fondé du dogme religieux et de la morale chrétienne. Cet humour, les femmes vont aussi pas mal en faire les frais et on aura le droit de n’apprécier que moyennement une misogynie un peu datée. D’un autre côté, les deux sujets se télescopent et cette collision permet de clouer au pilori le patriarcat de l’Église. Bref, chacun y verra ce qu’il voudra. Une autre thématique forte est celle de la présence de la mort parmi les vivants. Comment elle façonne l’imaginaire et comment elle dialogue avec les peurs individuelles. En creux, se pose la question du destin ou de la mission à accomplir par le condamné, sachant que chacun l’est. A la mise en scène, on appréciera particulièrement l’irruption toujours cocasse et presque anecdotique de la personnification de la mort, chichement vêtue d’un pyjama noir contrastant avec son visage blême. On kiffera pas mal aussi l’exercice de repérage de tous les symboles cachés ça et là. Enfin, on se repassera certaines scènes absolument magiques qui rappelleront par leur intensité dramatique le choc visuel d’un Eisenstein, des tableaux somptueux. En bref, il faut accepter de se confronter au puzzle sémantique et peut-être de ne pas être sûr d’avoir tout compris mais au bout du chemin, c’est un très bel ensemble de surprises que Bergman nous donne à voir.
Attention, oeuvre culte pour les cinéphiles... Mais cela n'empêche pas quiconque de ne pas aimer, ou juste de trouver cela ingénieux mais ennuyeux...comme cela fut mon cas. L'intrigue de l'homme qui fuit son Destin en jouant aux échecs avec la Mort puis en traversant toutes sortes de péripéties de la vie courante (un chevalier qui parle de viol à une fille qu'il a enlevé, deux hommes qui se disputent une femme, un peintre qui explique ses fresques murales religieuses...) sont pleines de beauté et d'inspiration pour quiconque aura la chance de voir Le Septième Sceau. Mais voilà que tenir le film sans divaguer mentalement devient rapidement un tour de force car le film a tendance à se répéter (il gagatise même complètement sur la religion, à moins qu'on ne soit sourds pour qu'on nous répète trente-six fois les mêmes métaphores religieuses de la vie...), de même que la place de la femme dans ce film reste assez discutable (bien sûr, l'époque n'y prêtait pas vraiment attention comme aujourd'hui, mais enfin les femmes-potiches du film m'ont assez agacée). Il n'en reste pas moins que les séquences avec La Mort sont somptueuses, d'une finesse rare, et l'acceptation de La Mort est une morale vraiment honorable. Le Septième Sceau offre ce qu'il a de plus prestigieux et intelligent dans ses séquences d'ouverture et de fin, mêlant avec goût l'art esthétique du cinéma et philosophie humaniste touchante.
Un des Bergman les plus cultes ! Le septième sceau fait partie des incontournables, notamment par le personnage mythique de "la mort". Tout se justifie par les dialogues et la mise en scène envoûtante de Bergman. Même si pense qu'il s'agit, un de ses films les moins abordables, il en reste pas moins cultissime et très bon ! Un classique
Il manque deux choses à ce Bergman pour me conquérir comme peuvent le faire les meilleurs films de Tarkovski ; une bonne dose de mystère, déjà, quand le cinéaste suédois surligne sans cesse les limites de la compréhension humaine sans réussir à trouver l'au-delà qui motive l'élan in(tro)spectif de l'homme. Celui-ci ne perce que par les visions de l'acteur, ou par la présence de la Mort qui visite le chevalier ; concrètes, déjà formées, elles représentent bien mal la connaissance évanescente et l'alchimie introuvable qui motive toute métaphysique. C'est que ces apparitions supra-humaines ne servent, dans la démarche de Bergman, qu'à dialoguer avec les personnages qu'elles concernent dans la langue prosaïque de ceux-ci. Car même ces possibles points de contact avec un absolu, toujours déceptifs, sont pris dans le mouvement majeur que Bergman confronte à la volonté émancipatrice de l'Homme : celle de son grotesque et de sa trivialité. C'est là le deuxième point noir qui me gâche ce voyage spirituel ; Bergman mêle tellement son désir de tracer nos limites avec notre désir de leur échapper qu'il va jusqu'à laisser celles-ci l'ingérer ; dans une dernière scène certes belle, mais symptomatique d'un choix qui me déplaît, il offre en vision à l'acteur la procession mortuaire de ses anciens compagnons. Comme si, devant un réel glissant et sordide, c'était au regard lui-même de se réapproprier l'idée de transcendance. Un mouvement de repli de l'humain sur lui-même face à des constats jamais débarrassés d'un lourd scepticisme, quand j'aurais préféré un mysticisme baroque et inachevé pour rendre le film moins fermé et son empreinte plus durable. Du coup, ce décalage forcément très marqué entre ce flirt avec l'absolu et la réalité animale du moyen-âge en proie à la peste noire, Bergman l'illustre à grand traits, ne se refusant pas même des saillies comiques qui rendent le rythme cahoteux et cassent un peu la fibre souterraine que Le Septième Sceau commençait à tracer dans ma conscience. Je préfère largement La Source, et de très loin le cinéma d'Andrei Tarkovski, grand admirateur de Bergman mais qui poussait bien plus loin sa religiosité et la profondeur de ses élans mystiques.
Classique du cinéma qui permit au monde de découvrir le travail d'Ingmar Begman, "Le Septième Sceau" intègre ce groupe retranché de film dont la portée dépasse le statut de l’œuvre elle-même. Partant d'un concept pourtant simple d'un croisé proposant une partie d'échecs à la Mort en personne avant de s'en aller pour l'au-delà, "Le Septième Sceau" offre cependant un formidable travail sur la psychologie de chacun de ces personnages. Abordant des thèmes récurrents mais universelle tels que l'existence de Dieu ou de la vie après la mort, Ingmar Bergman matérialise nos interrogations à travers la visions de multiples characters très différents dans l'approche de ces questions. A la tête du casting on découvre un excellent Max von Sydow qui se devra de tenir bon face à un tout de noir vêtu Bengt Ekerot. Le reste de l'équipe n'en démérite pas moins grâce à la prestation très accrocheuse de Nils Poppe et à la présence de l'énigmatique Gunnel Lindblom. C'est donc dans un état d'esprit à la fois fougueux et angoissé que l'on progresse dans un Suède Moyenâgeuse où la peste fait rage. Ne se laissant pas pour autant porté par la profondeur de son scénario, Bergman s'attelle à la mise en scène avec rigueur en offrant beaucoup de modernité à son style. A la manière d'un certain Orson Welles, Bergman brille sur de nombreux points et ce n'est certainement pas les quelques longueurs vieillissantes de son chef-d'œuvre qui viendront effacer le ressenti de tant de témérité.
Bergman, c'est pas vraiment ma tasse de thé. J'ai en revanche toujours entendu parler du septième sceau, un film "qu'il faut avoir vu dans sa vie". Et je dois reconnaître que j'ai trouvé ce film particulièrement captivant, malgré quelques scènes un peu longues. Il y a une atmosphère, quelque chose de métaphysique, de barbare, et surtout quelque chose d'inéluctable, quelque chose dont on a peine croire, pour se rendre finalement compte, que c'est nôtre lot à tous......
Attention, spoilers dans ma critique. Un film sommes toutes intéressant dans certaines de ses idées vu qu'il aborde un aspect plus "philosophiques". J'ai bien aimé certains passages, déjà dès le début le ton est donné entre cette partie d'échec d'un homme avec la mort. Ce combat face à la mort est le thème de tout le film de Ingmar Bergman. Si c'est intéressant cela ne m'a pas non plus plus captivé que ça. Globalement c'est bien filmé (oui, c'est quand même pas le premier venu) mais la mise en scène n'est pas non plus inoubliable. A noter des plans très réussis esthétiquement mais ils ne sont quand même pas très nombreux pour autant je trouve.
Le génie Ingmar Bergman a fait là une oeuvre transcendante d'où émane un talent fou et un esprit grandiose. Le film possède une force narrative et spirituel vraiment incroyable, et l'on est obligé de se plier devant le visionnaire réalistateur qui signe là une oeuvre titanesque avec les moyens de l'époque.
Le second film de Max von Sydow est aussi son premier grand rôle et l'un des chefs-d'œuvre d'Ingmar Bergman. Le talent des deux hommes dans leur domaine respectif est incontestable, tout comme la réussite du film par les surprises qu'il nous donne : la maîtrise fantasmagorique et transcendentale des éclairages qui rend le réalisateur si reconnaissable à travers les décennies, le jeu au naturel des acteurs, fondé sur de littérales « répliques » puisqu'ils répondent les uns aux autres avec précision et spontanéité, l'amertume si bien écrite des personnages dont le film trace l'histoire presque palpable de la quête agnostique du divin dans une Suède ravagée par la peste... C'est actif et concret.
Il est toutefois malheureux que l'analyse, fut-elle brillante et moderne, ne recèle pas de revendication, de sens propre à l'œuvre auquel on pourrait se raccrocher. Le septième Sceau est comme un Œuf de Fabergé : magnifique en apparence, mais il n'abrite aucune vie. On n'a parfois que la curiosité que le film nous évoque pour le remplir... soi-même. Pour faire une autre comparaison, le film est comme une critique de film : elle est le résultat d'un effort de réflexion et d'analyse mais elle est dénuée du sens dont est dôté l'objet même de l'analyse. Il est dommage qu'un aspect aussi important que celui-ci doive coûter autant de points, mais on est confronté au même problème que le personnage de von Sydow lors du visionnage : comment croire à ce qu'on ne voit pas ?
Film de cinéphiles par excellence, Le septième sceau est l’une des œuvres les plus célèbres d’Ingmar Bergman. Multipliant les séquences d’anthologie (dont la partie d’échec jouées contre la Mort), le long-métrage nous raconte les questionnements métaphysiques d’un chevalier de retour d’une croisade – superbe Max von Sydow, dont c’était le premier grand rôle à 27 ans – dans la Suède du XIVème siècle. Un film intello qui réserve de très belles images.
Après un début de carrière mené sur un rythme effréné (17 films réalisés entre 1946 et 1957, dont Jeux D'Eté (1951), Monika, La Nuit Des Forains (1953) et Sourires D'Une Nuit D'Eté (1955)), Ingmar Bergman réalise en 1957 son premier succès international. Sorte de fable médiévale et gothique, Le Septième Sceau est beaucoup moins solennel et sérieux qu'il n'y paraît. En effet, l'image la plus connue du film est celle du héros jouant aux échecs sur une plage rocailleuse avec la Mort, alors que le reste du film est beaucoup plus "champêtre" et parfois même drôle. Tout au long du film, le héros, un chevalier de retour des Croisades retrouvant les terres suédoises infestées par la peste tente de retrouver le sens de la vie. L'histoire va, de ce fait, mettre en avant les plaisirs simples de la vie, par le biais d'une troupe de forains. Le personnage principal est incarné par Max Von Sydow, connu par le grand public pour son rôle de prêtre exorciste dans... L'Exorciste. Côté mise en scène, Bergman est assez fervent de tout ce qui a trait au symbolisme, notamment religieux ou ésotérique (ex : la Danse macabre). En conclusion, le Septième Sceau est un film à l'esthétisme assez gothique, fort de son symbolisme religieux, mais qui possède également un aspect plus comique et pastoral.
Un Chevalier revenu des Croisades rencontre la Mort au bord de la mer et obtient un sursis en jouant une partie d'échecs avec elle. Ainsi gagnera-t-il du temps pour découvrir le sens de la vie. Le Septième sceau est une plongée historique dans la peur, le destin des hommes et des femmes (ici à l''époque médiévale) et surtout une fable philosophique sur la recherche de l'etre et le questionnement sur le sens de la vie. Dans cette histoire, la Mort est toujours présente (la peste noire, le retour des Croisades...). Le Chevalier Block (incarné par l'incroyable Max Von Sidow) passera le temps qu'il lui est imparti à réfléchir sur la raison de tant de souffrances. Begrman met énormément de lui dans ce film. La troupe de théatre (qui pourrait etre celle du réalisateur) qui sillonne le pays pour divertir les villageois alors que la peste rode sera finalement sauvée de la mort en raison de leur poésie, leur simplicité et surtout l'amour qui leur permettra d'échapper à la danse macabre (sublime image finale). Le Septième Sceau reflète les attentes et les questionnements de son auteur. Le film oscille entre le bien et le mal, le positif et le négatif, la mort et l'amour (synonyme de vie pour Bergman), un véritable jeu de miroir. Des dialogues somptueux, de l'humour, de la peur, une photographie superbe de contrastes, une superbe interprétation, le Septième Sceau peut se voir et se revoir et poser autant de questions.
Au niveau de l’ambiance Le Septième Sceau me fait penser au Macbeth d’Orson Welles, on retrouve cette ambiance pesante de mort et ici de fin du monde. L’ensemble du casting est très bon et très joli du côté des femmes, mention particulière à Gunnar Björnstrand qui joue cet écuyer avec beaucoup de charisme. Les images de Bergman sont marquantes à commencer par les différentes apparitions de la mort ou encore la scène finale où nos personnages font face à la mort. Bergman filme aussi superbement les visages de celui maigre et froid de Max Von Sydow, celui de la « sorcière » ou encore ceux des de jeunes femmes. Mais le Septième Sceau c’est avant tout un film très sérieux, un film « métaphysique » comme on le désigne souvent. Bergman fait le portrait de nombreuses convictions différentes en invitant le spectateur à se poser des questions. En effet, il y a le chevalier croyant mais en proie au doute et au questionnement, il y a l’écuyer sceptique et cynique, le couple qui a une foi simple et profite de la vie tout aussi simplement, l’acteur qui croit pourvoir se jouer de la mort et encore d’autres. Un film intéressant donc, qu’il faut voir mais qui personnellement ne m’a pas plus emballé.
« Le septième sceau » n‘est pas le seul film mettant en scène un Moyen age ravagé par la barbarie, le fanatisme et la mort, avec des personnages hantés au milieu de tout cela de questions existentielles et se choisissant un destin : « Promenade avec l ‘amour et la mort » de John Huston est de la même veine. Il s’agit aussi d’un très beau film, mais le génie d’I. Bergman est d’être au plus prêt de l’esprit et des symboles du Moyen age (par exemple, une danse macabre est expressément représentée, avec l’échantillonnage des ordres de la société : chevalier, écuyer, forgeron..), utilisés avec respect, sans pathos, avec une majestueuse simplicité, mais aussi de la distance. Le chevalier est protecteur mais désillusionné et rempli de doutes, son écuyer est une forte tête, un libre penseur. Le réalisateur insuffle dans son œuvre beaucoup de compassion et un peu de truculence qui la rendent humaine. C’est superbe.