Pour cette incursion dans le thriller, Akira Kurosawa a adapté un roman d'Evan Hunter. Cet écrivain, également connu sous le nom d'Ed McBain, est le scénariste des Oiseaux, d'Alfred Hitchcock, sorti la même année que le film de Kurosawa.
Parallèlement à ses célèbres fresques historiques, Akira Kurosawa a tourné des films très ancrés dans la société japonaise. Cette veine réaliste, à laquelle appartient Entre le ciel et l'enfer, comprend des films tels que L' Ange ivre et Chien enragé.
La dernière partie du film comportait beaucoup de dialogues, mais Akira Kurosawa préféra les supprimer entièrement.
Ce n'est pas la première fois qu'Akira Kurosawa s'inspire de la littérature américaine, c'était en effet déjà le cas de Yojimbo en 1961. Certaines des oeuvres du réalisateur japonais sont proches des films noirs américains. Le cinéaste sera alors logiquement sollicité par les studios américains au milieu des années soixante, mais aucun des projets n'aboutit. La Fox souhaite par exemple lui faire tourner les scènes japonaises de Tora! Tora! Tora!, mais Kurosawa ne s'entend pas avec Darryl F. Zanuck, et est finalement remplacé par Kinji Fukasaku. Il faudra attendre 1980 pour que le metteur en scène travaille avec des Américains, George Lucas et Francis Ford Coppola, qui coproduisent Kagemusha, l'ombre du guerrier.
Un seul plan du film a été tourné en couleur, en l'occurence la scène où la fumée colorée s'élève au-dessus d'un incinérateur. Pourtant, les diffusions du film à la télévision passent très souvent la séquence en noir et blanc, ce qui en réduit l'impact visuel.
Entre le ciel et l'enfer est un affrontement entre deux personnages interprétés par des acteurs-fétiches d'Akira Kurosawa. Le malfaiteur est incarné par Toshirô Mifune, qui tourna pour la quinzième fois avec le maître japonais. Leur collaboration prendra fin avec le film suivant de Kurosawa, Barberousse, au cours duquel le cinéaste et le comédien entrent en conflit. Face à lui, l'inspecteur a les traits de Tatsuya Nakadai qui tiendra la vedette de Ran et Kagemusha, l'ombre du guerrier.
Au Japon, lorsque le film sort en salles, le kidnapping était très courant et relativement peu puni par les autorités. Mais, peu de temps après la sortie du film, en 1963, le code pénal japonais, largement influencé par le code pénal américain (le pays étant occupé par les troupes américaines dès 1945), a changé, réprimant beaucoup plus sévèrement le kidnapping.
La réputation d'Entre le ciel et l'enfer est née de l'attention que de nombreux cinéastes et critiques ont porté à ce film, pourtant peu vu. Vénéré par Martin Scorsese, qui a pendant un temps envisagé d'en tourner un remake, il a aussi été adulé par les cinéastes de la Nouvelle Vague, tels Jean-Luc Godard ou François Truffaut.
En 1963, Entre le ciel et l'enfer a été présenté en Sélection Officielle à la Mostra de Venise.