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Un visiteur
5,0
Publiée le 17 janvier 2009
Ce film est une pure merveille!! J'ai été scotché du début a la fin, le scénario est super, les acteurs géniaux, et une mise en scène... parfaite! On démarre le film dans la maison de cet industrielle, qui surplombe la ville, jusqu'à, au fil de l'enquête "tomber" de plus ne plus bas, dans la noirceur, le meurtre, la drogue... et qui se conclut comme le dit Samuel Douhaire (Liberation): "en apothéose". Je crois que c'est l'un de mes préférés de Kurosawa!!
Certainement novateur à son époque, montrant une enquête de police de manière réaliste, la dérive des actionnaires et les ravages de la drogue. Malheureusement aujourd'hui il reste surtout l'ennui ou éventuellement l'aspect technique.
«Tengoku to jikogu» (Japon, 1963) d’Akira Kurosawa emprunte les rouages du film à suspense pour napper un propos social que la disposition des lieux se chargent, à elle seule, de communiquer. Un futur riche patron est menacé, par le kidnappeur du fils de son chauffeur. Divisé en deux parties distinctes, le film suit un rythme si maîtrisé qu’il focalise l’attention de son spectateur. La première laisse présager un huis clos dans l’immense salon du prestigieux appartement et produit la tension d’une rançon sommée par un mystérieux kidnappeur qui, de ses bas-fonds, observe les faits et gestes dans le salon. La seconde partie suit l’enquête acharnée de tout un commissariat pour retrouver le kidnappeur. Les premiers instants sont chargés de tension et découpe un espace de manière si concise que l’ombre d’Hitchcock n’est pas loin. Les dernières séquences du film bouleversent les rigoureuses émotions émises par la première partie pour sombrer dans la morosité délétère des quartiers insalubres. La séquence troublante, quasi-horrifique (ce qui n’est que plus étrange chez Kurosawa) où le kidnappeur s’enfonce dans les quartiers de prostitution pour tuer, par pur élan de violence, une prostituée droguée, renverse le suspense cadré des premières séquences. La topographie des lieux reproduit à l’échelle géographique la disposition hiérarchique des classes. Au sommet d’une colline, trône avec arrogance la somptueuse demeure du riche constructeur de chaussure, tandis que dans la vallet, s’entassent des bidonvilles. Compris dans une catégorie de films sociaux, les moins connus mondialement, «Tengoku to jigkou» se rapproche le plus de «Warui yatsu hodo yoku nemuru» par sa virulente critique de l’hermétisme des classes et de l’hégémonie de l’une sur l’autre. Mieux que le film de 1960, celui de 63 ne pointe du doigt aucun fautif mais interroge l’interaction des classes dans une ville où tout, jusqu’à l’arrangement des propriétés, vise à compartimenter les catégories sociales.
Tout simplement LE plus grand film policier quil mait été donné de voir à ce jour, et jai du mal à imaginer comment il serait possible de le détrôner. Kurosawa transcende ce qui aurait pu être un simple polar en un chef duvre absolu du cinéma. La virtuosité de la mise en scène et la corrélation forme/fond parfaite du film relèvent tout bonnement du génie. Jai tellement analysé ce film que jaurai beaucoup trop à en dire... Juste une petite indication, prêtez bien attention à lutilisation que Kurosawa fait ici des 3 dimensions principales de lespace cinématographique : la largeur dans un premier temps, puis la profondeur (à partir de la scène de transition du train, sensationnelle) et enfin la hauteur, illustrée par le fond, le sujet même du film (le titre original est « High and low »). Cest éblouissant dintelligence et de maîtrise. Une véritable leçon de cinéma.
Un très grand film. La première partie, quasi huis-clos, presque théâtral, magnifique de tension, où se jouent les enjeux et la chute d'un industriel. Puis la "poursuite", la recherche et l'enquête visant le kidnappeur, qui permet au film d'atteindre des sommets en mêlant à la noirceur la critique sociale et le suspens d'une excellente histoire. Une mise en scène qui flirte elle aussi avec la perfection. Bref, n'en jetons plus, n'en rajoutons pas, un grand film, un point c'est tout !