Le Dahlia noir est souvent considéré comme un mauvais film. Il faut bien avouer que bien qu’adepte de films noirs, et malgré un sens esthétique certain, ce film n’est pas franchement des plus enthousiasmants.
Parmi ses défauts notables, son rythme en premier lieu. Le Dahlia noir est un film lent. Il n’y a que très peu d’action, il y a beaucoup de séquences inutiles, l’aspect alambiqué de l’intrigue finit clairement par nuire à son dynamisme. En effet, outre le rythme, il faut avouer que Le Dahlia noir tend à être alambiqué. Alors pas forcément complexe, au final le film se comprend bien, mais il se disperse beaucoup, il essaye d’en faire trop, et le début, à la narration chaotique, laisse entrevoir le souci. Ce film manque d’une réelle efficacité dans le récit, les transitions sont souvent abruptes, et ça il le doit à ses multiples sous-intrigues qui finissent par lui être préjudiciable, en dépit, il faut le dire d’idées intéressantes. Pour ma part j’ai trouvé finalement l’histoire plaisante, et les personnages excentriques, l’ambiance donne un peu de piment.
Le casting est inégal. D’un côté il y en a qui s’en sortent bien, notamment Mia Kirshner, mémorable. Elle apparait peu, mais elle crève l’écran dans son rôle d’Elizabeth Short, et pour tout dire c’est la seule actrice du film qui s’en tire vraiment avec son rôle de femme fatale. Hilary Swank est passable, mais elle surjoue un peu, et Scarlett Johansson est pour le moins transparente. Ce rôle ne lui convient pas du tout. Le casting masculin est plus percutant, avec un Aaron Eckhart qui laisse une bonne impression, et un Josh Hartnett qui s’en tire bien. Un peu trop tiède parfois, il reste convaincant.
Visuellement c’est là où Le Dahlia noir abat ses meilleures cartes. La mise en scène de Brian de Palma à quelques mollesses (la scène finale n’est pas des plus transcendantes il faut le dire), mais aussi quelques moments enthousiasmants et très typés qui viennent contrebalancer les ratés. Je dirai quand même que la mise en scène du Dahlia Noir est globalement assez plate, mais qu’elle est traversée de traits de génies. Pour l’ambiance, les décors, la photographie, c’est du pur film noir dans le classicisme du genre. Les amateurs apprécieront, même s’il n’y a pas d’audace particulière, ce que l’on pourra peut-être regretter de la part d’un réalisateur confirmé, et la musique évidemment suit cette ligne, avec un grand renfort de cuivre et de mélodie mélancolique. Ce n’est pas désagréable quand même.
En fait Le Dahlia Noir c’est un film très classique, et qui dans ce classicisme affirmé ne parvient pas à être suffisamment tiré au cordeau pour s’imposer. Quand on suit un chemin très balisé, il faut nécessairement offrir quelque chose de très bien bâti, et sans être un raté notoire, il faut avouer que ce métrage peine à être vraiment impactant. Je lui donne 2.