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Pascal
159 abonnés
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4,5
Publiée le 31 août 2021
Masaki Kobayashi est un cinéaste qui a réalisé une vingtaine de films dont la moitié sont peu ou n'ont jamais été diffusés en France. Seuls sont véritablement connus ses opus les plus titrés ( Kwaidan, Harakiri, rébellion et la condition de l'homme). "Rivière noire" est un film moins connu sous nos latitudes mais pourtant visible en cherchant bien. Kobayashi est un peu occulté par les quatre figures tutélaires de l'âge d'or du cinéma japonais ( années 50 et 60) que sont Mizoguchi, Ozu, Naruse et Kurosawa. La bande des quatre étant citée par ordre de naissance. Kobayashi à six ans de moins que Kurosawa mais s'inscrit malgré tout dans la tradition de ces quatre prédécesseurs prestigieux. "Riviere noire" reprend des thèmes qui seront développés sur un ton voisin surtout par Kurosawa et Mizoguchi, à moindre égard par Naruse et Ozu. Le film nous fait une description sans concession d'un univers proche de celui des" bas fonds " de "dodeskaden" voire de "chien enragé " de Kurosawa . On est après-guerre et ces habitants des taudis n'ont pas beaucoup d'espoir ni de perspectives. Exploités par une logeuse sans état d'âme et par un voyou ( magnifiquement interprété par Tatsuya Nakadai, immense acteur) cette communauté de laissers pour compte sociaux n'ont aucune conscience de classe. C'est le portrait de l'indignité et la face sombre de la nature humaine qui dévoile ses vérités peu avouables lorsqu'elle est livrée à sa seule survie ( prostitution, vol, comportements immoraux de toutes natures) . Parallèlement développe une intrigue qui met en scène un étudiant, le voyou qui cherche à mettre sur le trottoir le troisième personnage incarné par une jeune fille honnête tombée amoureuse de lui. Elle finira par comprendre son erreur. Même l'amour est trompeur et finalement le regard de Kobayashi sur la vie est noir comme cette fameuse rivière du titre. C'est un grand film qui s'adresse avant tout aux aficionados de cette période reine du cinéma japonais. Reconnaissons que "Hara Kiri" et "Kwaidan" sont au sommet de la filmographie de Kobayashi. Mais la plupart des réalisateurs du cinéma français actuel donneraient chers pour réaliser un seul film du niveau de "rivière noire".
film japonais de Masaki Kobayashi, 1957 Drame social. Près d'une base américaine au Japon, la vie dans un lieu où séjournent de nombreuses personnes pauvres dont un jeune étudiant. Parmi eux aussi, un jeune chef délinquant qui veut vendre ce lieu et le démolir pour faire des profits. Les deux jeunes hommes s'opposeront aussi à propos d'une jeune femme. Film réaliste dans un milieu social très pauvre où les gens, tous locataires, sont exploités par la propriétaire qui réussira à les expulser. Une réalisation classique avec peu de recherche artistique. Le scénario simpliste vire au mélo. Intérêt cinématographique limité, aspect sociologique plus intéressant.
Quelque part entre le réalisme d'après guerre de Kurosawa ou d'Ozu, le film noir et par moments la comédie à l'italienne, «Rivière Noire», comme nombre des films de Kobayashi, est un long métrage contestataire, dénonçant la misère et la corruption qui ravageaient le Japon au sortir de la seconde guerre mondiale, sans toutefois se départir de son objectivité. Ici la question n'est pas de chercher des coupables (tout du moins ça n'est pas sa préoccupation principale), Masaki Kobayashi préfère s'attarder sur la condition des hommes, leurs contradictions, le monde dans lequel ils essaient de vivre,... Il ne délaisse par pour autant son intrigue, portée par d'excellent acteurs dont le fameux Tatsuya Nakadai dans l'un de ses premiers rôles. Il joue un petit gangster ayant brutalisé et violé une fille (Ineko Arima) dont il était épris. Honteuse, celle-ci ne prévient pas la police et décide de le rejoindre, de peur que la nouvelle se répande, mais elle comprend rapidement qu'elle ne peut résister à son emprise. Elle trouve alors en un jeune étudiant (Fumio Watanabe) quelqu'un sur qui compter, et espère pouvoir s'échapper avec son aide. L'histoire n'est cependant qu'un pretexte pour faire l'état des lieux d'un pays économiquement et socialement à genoux, occupé par une armée américaine dont la présence s'avère à la fois source de profit comme de problèmes. Prostitution, trafics en tous genres, corruption de l'administration, gangs, racket, ... toutes les solutions sont bonnes pour essayer de survivre et de gagner de l'argent dans ce pays dévasté. Et Kobayashi a fait de son mieux pour laisser un honnête témoignage de la tragique situation du Japon d'alors. Un film édifiant. [2/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/
Très bon portrait du Japon post-WW2, la Rivière Noire est un film à l’intrigue solide se déroulant dans un pays à peine remis de la guerre et encore sous « occupation » américaine. Kobayashi utilise un ton légèrement contestataire pour dénoncer la misère dans laquelle était plongé alors le pays mais cependant cela reste léger et peu flagrant. A vrai dire on s’attarde plus sur la manière de vivre des différents personnages que l’on rencontre. Des personnages principaux brillamment interprétés et Nakadai crève déjà l’écran pour son premier grand rôle. Un film-témoignage d’une certaine époque de qualité, je reprocherais juste un montage assez brut malgré une technique très bonne pour la plupart du temps, Kobayashi offre une mise en scène soignée et montre qu'il peut nous surprendre au détour d'un plan comme sur le plan final notamment. De plus les musiques jazzy choisies donnent un certain charme à l’ambiance du film. Une réussite, indéniablement.
Au début j'avais bon espoir. Je trouvais la mise en scène assez élégante, et un noir et blanc plutôt esthétique, avec des jeux sur la lumière etc. Rien que les plans qui commencent le film sont assez réussis, comme par exemple la marche de la femme avec l'ombrelle etc... Mais j'ai été vite déçu. La première partie, qui concerne les résidents, est la plus intéressante à mon avis, mais la seconde, avec l'histoire d'amour ne l'est vraiment guère. Le tout devient vite pénible et agaçant. La bonne impression du début s'oublie alors à mesure que l'intérêt diminue.
Ce n'est pas un mauvais film, mais si la première partie m'avait vraiment intéressée, je ne peux pas dire la même chose pour la seconde moitié du film, à partir du moment où cette histoire d'amour commence à prendre de l'ampleur je dois avouer que le film ne m'a plus intéressé à un seul instant. Je ne pense pas que ça soit un mauvais film ou autre, juste que la mise en scène (bonne sans être excellente) n'a pas réussi à sublimer à mes yeux cette histoire, qui partait plutôt bien dans son réalisme social du début.