Il est de ces jours où au plus profond de mon être, je me dis : punaise, je vieillis. Et les conséquences de ce mal insidieux et incurable sont multiples : perte dinsouciance, ironie grinçante et désabusée, agacement, et une incapacité grandissante à adhérer aux icônes et à lidéologie enfantine de notre temps. Alors bien sûr, lexploration régressive des héros de mon enfance, et même davant, Les Pollux, Cités dor, Mondes engloutis, Arnold et Willy la liste est interminable - marchent à plein. Mais, à de rares exceptions près, nombreux sont les programmes qui me laissent au mieux indifférent, au pire amer, voire catastrophé. Bob léponge nest pas loin de faire partie de cette même catégorie. Pourtant, son mode humoristique nest pas loin de celui des Zinzins de lEspace, que je vénère ; on pourrait même considérer que cen est une transposition aquatique.
Dès lors, nous assistons à un road-movie improbable, un hymne à lhumour débile et décalé, le seul problème, cest que ce nest pas souvent drôle. Le dessin très dépouillé, aux couleurs criardes et aux contours hésitants, ne satisfera que les adeptes de cet univers. Les passages filmés ont le grain et les personnages typiques des films de série Z. On pourrait dire que lon assiste à une équation Dumb and Dumber + Alerte à Malibu = Bob léponge. On rigole parfois de bon cur, notamment lors de la scène de comédie musicale, mais cest le manque de rythme et le côté idiot du personnage qui prend le pas sur les gags un peu poussifs. Je minterroge donc sur la pertinence des fans de ce héros : ils ont certainement leurs raisons mais pour ma part je me pose trop de questions annexes pour rentrer dans le délire. Je nirais pas jusquà dire que je me suis ennuyé, mais tout cela ma mis dans un état de perplexité rarement atteint. Objectivement, Bob léponge le film ne prêchera que les convertis, qui palabrent et célèbrent cet invertébré décérébré et qui ne pourront quêtre enchanté par ce long métrage. En ce qui