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soniadidierkmurgia
"Häxen: La sorcellerie à travers les âges" de Benjamin Christensen nous narrait par le menu en 1922, les méfaits de la sorcellerie sur le sort des femmes tout au long des siècles depuis le Moyen Age. "Lord of war" en 2005 nous explique le fonctionnement méconnu du trafic des armes qui sert à l'homme pour détruire son semblable. Il peut sembler bizarre d'assimiler deux films si distants dans l'histoire du cinéma et pourtant c'est bien la même volonté de mêler vertu documentaire et fictionnelle au profit d'une démonstration méthodique qui anime les deux réalisateurs. Si Benjamin Christensen, très didactique nous exposait face à la caméra le cheminement un peu spécial que suivrait son film, Andrew Niccol ne procède pas autrement via son générique très imagé, suivant une balle de sa fabrication jusqu'à sa destination finale au beau milieu du front d'un enfant africain et via le discours liminaire d'un Nicolas Cage expliquant lui aussi face à la caméra, la finalité morbide de son business. Tout le monde a entendu parler du trafic d'armes et connait la forte implication des états dans ce puissant ressort économique. Mais l'odeur de souffre et de mort qui en exsude, exige des gouvernements très soucieux de leur respectabilité, le recours à des intermédiaires peu scrupuleux et surtout rompus à la négociation tout-terrain. Du temps de la Grande Guerre, un financier ottoman obscur comme Basil Zaharoff alimentait les fantasmes. Aujourd'hui ce sont plus volontiers des militaires comme Viktor Bout, ancien officier de l'armée rouge qui mettent à disposition leur connaissance du terrain pour assurer la rencontre entre l'offre et la demande. Yuri Orlov interprété par Nicolas Cage dont il va bien falloir reconnaître un jour le talent, a été en partie inspiré par Viktor Bout. Dans son style si particulier rappelant tout à la fois Sergio Leone ("Il était une fois en Amérique" 1983) , Martin Scorsese ("Les affranchis"1990) ou Darren Aronofsky ("Requiem for a dream" 2000), Niccol nous ouvre les portes de ce monde souterrain où le cynisme est la seule règle avec comme guide avisé Yuri Orlov qui parallèlement nous explique son parcours aux côtés de son frère Vitali (Jared Leto parfait) plus sensible et fragile et de sa femme (sublime Bridget Moynahan) maintenue dans l'ignorance grâce à un déferlement de luxe. Niccol peu prolifique (cinq films au compteur) a concocté lui-même ce scénario qui réussit le tour de force de parvenir à nous distraire tout en montrant l'horreur de ce qui se joue tous les jours dans le monde pour que certains s'enrichissent sur la mort des hommes. On dira ce qu'on voudra du cinéma américain, tous les jours décrié pour ses blockbusters débilitants mais on ne voit pas si souvent sortir en Europe des films dénonçant aussi lucidement et sans détour les faces sombres de l'humanité. A voir absolument et à montrer d'urgence aux plus jeunes.
ManoCornuta
Encore un grand numéro de Nicolas Cage, au service d'un sujet périlleux à manier comme un bâton de dynamite allumé. Andrew Niccol met en place un thriller aux accents cyniques complètement assumés, illustrant à merveille la face noire du commerce mondial de l'armement. Toujours pertinent malgré les années passées, avec une mise en scène brute qui appuie justement ses effets, Lord of War frappe dur et en plein dans le mille.
Andrew Nichols, moins spirituel et délicat que dans son chef d'œuvre Gattaca, nous livre néanmoins ici un portrait des plus intéressants. Le film se tient jusqu'au bout et le réalisateur parvient à mettre un bon coup de pied dans la psuedo-morale judiciaire en nous amenant vers un final amer, ironique, et justement, très réaliste. Presque un classique.
Lord of war est un film très surprenant, et surtout très original tant dans son scénario que dans sa réalisation. L'intrigue nous plonge dans l'univers réaliste et brutal du trafic d'armes, avec beaucoup d'intelligence et d'habileté pour faire réfléchir les bonnes et naïves consciences sur la géopolitique actuelle et le manichéisme ambiant. L'intérêt pédagogique est réel et renforcé par une grande précision des faits et des références. Andrew Niccol réussit aussi le pari de transfigurer Nicolas Cage, méconnaissable dans de nombreux rôles récents, pour en fait le guide de notre immersion. Si le personnage principal nous paraît très vite antipathique, la grande réussite est de le rendre attachant et parfois proche du spectateur. Une très belle réussite !
NeoLain
Quand on sait que la majeure partie des évènements sont véridiques, que tout le monde le sait et que personne ne fait rien (ou ne peut rien faire), ça fiche un peu la trouille. « Il y a plus de 550 millions d’armes dans le monde. Cela représente une personne sur douze armée. La seule question à se poser est de savoir comment armer les 11 autres. » Voilà une des premières phrases du film, ça donne le ton après le générique très bien ficelé montrant le voyage d’une balle, depuis sa fabrication jusqu’à son utilisation. Andrew Niccol, après une comédie sur le virtuel assez moyenne, passe à un film assez lourd et très engagé, contre son pays, mais pas seulement… Nicolas Cage, habitué aux rôles de héros se retrouve ici en diablotin qui finit Grand Diable avec un D, dénué de pitié, compassion et même de conscience : il vend des armes comme il vendrait du pain. Le pire, c’est qu’on finirait presque par se prendre d’affection pour ce Yuri à la répartie impressionnante et franchement intelligent… Autour de lui, et de son fric gravite sa femme qui ne pose pas trop de questions, qu’il a eu à coups de biftons, son frère (Jared Leto… noyant sa conscience dans la drogue) un poil déjanté, qui semble avoir hérité de toute la sensibilité que son frère n’a pas eu, et des revendeurs et trafiquants de tous poils. Un pamphlet bien ajusté et bien ficelé, faisant un constat chirurgical sur la situation mondiale à l’aide d’un anti-héros assassin par procuration qui pourrait être n’importe qui… Et comme dirait l’autre : « Vous savez qui va hériter de la Terre ? Ce sont les trafiquants d’armes parce que tous les autres seront trop occupés à s’entre-tuer. » Un film efficace et en tous points terrifiant.
maxime ...
J'ai découvert ce long métrage il y'a quelques années maintenant, il m'avais fait forte impression. Avec le temps les effets se sont estompé, d'ailleurs je lui est trouvé pas mal de défauts à commencé par le procédé narratif un peu lourd à mon gout ! Quelques facilités scénaristique et des maladresses en veux tu en voilà. C'est dommage car le fond est intéressant, qui plus est son personnage principal est réellement intéressant tant sa fourberie et son manque de scrupule font de lui un mécréant abjecte mais fichtrement charismatique ( et accessoirement drôle ) ! Nicolas Cage est au niveau, Yuri ( le rôle qui l’interprète ) à quelques similitudes avec Terrence McDonagh ( encore joué par Cage ) dans Bad Lieutenant, haut en couleurs et terriblement jouissif. Le reste du casting est pas trop mal hormis Bridget Moynahan qui hérite du boulet inutile et qui plombe une partie du film ... Mon second long métrage d'Andrew Niccol, celui-ci étant radicalement opposé à sa première réalisation dans le bon comme dans le mauvais, car oui il se renouvelle et réussi le pari de diversifié sa filmographie mais à coté de cela la déception est grande tant Gattaca est pour moi un des meilleurs films de de ces vingt dernières années ! Lord of War est malgré tout une création assez divertissante et dont je garderais - seulement cette fois-ci - un bon souvenir.
Deuxième Niccol vu et deuxième déception même si moins intense que celle ressentie à la sortie de Time Out. Déjà je n'ai pas accroché au générique de départ, bien tape à l'oeil et reflet du certain manichéisme qui régnera tout le long du film. Pour autant Lord of War demeure sympathique bien que bardé de défauts. Le ton du film est résolument cynique et satirique, il y a toujours cette ironie morbide qui règne et qui est parfaitement incarnée par ce personnage qu'est Yuri Orlov incarné par un Nicolas Cage des grands jours. C'est un protagoniste sans foi ni loi qui ne respecte qu'une chose: le fric. Bon quelque part c'est un schéma qu'on nous a rabâché plein de fois. "Bouh la guerre c'est pas bien, bouh l'argent pervertit les hommes" oui bon ça va Andrew on sait, on est au courant. Quitte à en parler autant le faire plus finement. J'ai eu l'impression d'assister à un exercice de style qui ne fait qu'enfoncer des portes ouvertes pour nous expliquer une nouvelle fois ce qu'on nous a déjà expliqué.
Lord of War brille tout de même par intermittences. Quand il dresse un portrait sans concessions d'une belle pourriture par exemple. Ou encore quand il y a de la tension, Niccol arrive tout de même à créer une atmosphère loin d'être paisible où on sent qu'une menace peut pointer le bout de son nez à tout moment. La mise en scène est bonne dans sa globalité mais j'ai du mal à pardonner les facilités du scénario qui se montre plutôt démonstratif et trop manichéen. Le coup de l'enfant au début et du dictateur africain non, non, non quoi! C'est quand même dommage qu'une si bonne idée de départ soit gâché par quelques instants parasites qui frôle la connerie pure et dure. Néanmoins on appréciera un Nicolas Cage qui campe à merveille une sacrée ordure, on appréciera Ethan Hawke en agent d'Interpol déterminé mais dont l'honnêteté est un frein dans son activité et on appréciera surtout l'humour noir, concernant les chèques en bois de Ben Laden ou le fait de se questionner sur un moyen d'armer les 11 personnes sur 12 ne possédant pas d'arme dans le monde. Dommage qu'en fin de compte ce film soit trop lisse du fait de grosses faiblesses scénaristiques doublées d'un semblant de morale assez navrante. Un film correct dans l'ensemble mais je m'attendais à bien mieux.
Lord of War brille tout de même par intermittences. Quand il dresse un portrait sans concessions d'une belle pourriture par exemple. Ou encore quand il y a de la tension, Niccol arrive tout de même à créer une atmosphère loin d'être paisible où on sent qu'une menace peut pointer le bout de son nez à tout moment. La mise en scène est bonne dans sa globalité mais j'ai du mal à pardonner les facilités du scénario qui se montre plutôt démonstratif et trop manichéen. Le coup de l'enfant au début et du dictateur africain non, non, non quoi! C'est quand même dommage qu'une si bonne idée de départ soit gâché par quelques instants parasites qui frôle la connerie pure et dure. Néanmoins on appréciera un Nicolas Cage qui campe à merveille une sacrée ordure, on appréciera Ethan Hawke en agent d'Interpol déterminé mais dont l'honnêteté est un frein dans son activité et on appréciera surtout l'humour noir, concernant les chèques en bois de Ben Laden ou le fait de se questionner sur un moyen d'armer les 11 personnes sur 12 ne possédant pas d'arme dans le monde. Dommage qu'en fin de compte ce film soit trop lisse du fait de grosses faiblesses scénaristiques doublées d'un semblant de morale assez navrante. Un film correct dans l'ensemble mais je m'attendais à bien mieux.
Un vrai film coup de poing sur le traffic d'arme. Nicolas Cage, qui est plutôt un bon acteur selon moi, alterne souvent très bons films et gros nanars. Ici, il campe avec brio le personnage principal d'un très bon film. Une histoire particulièrement bien ficelé et qui nous plonge tout de suite dans l'ambiance avec notamment cette scène d'ouverture où on suit le parcours d'une balle, de sa conception jusqu'à son issue.
Une mise en scène remarquable, un film violent mais qui dispose d'un scénario solide et d'un réalisme convaincant, ce qui en fait un excellent thriller.
Un très bon film sur le trafic d'armes en Afrique avec Nicolas Cage. Le long métrage aborde les dictatures africaines.
Film édifiant et terrifiant, bourré de cynisme, ce qui lui permet de concerner et d'interpeller le spectateur tout en le concernant. On se bourre d'adrénaline, on arrive à ressentir les émotions, les peurs, l'excitation des protagonistes et bien d'autres encore.
Le casting est bon et vraiment au service de personnages vraiment bien façonnés. Ca fait plaisir de voir Nicolas Cage dans un film à la hauteur !
Le casting est bon et vraiment au service de personnages vraiment bien façonnés. Ca fait plaisir de voir Nicolas Cage dans un film à la hauteur !
Pour moi le meilleure film de cage. Ce rôle est fait pour lui en marchand d'armes cynique et sans remord.
La réalisation est absolument fabuleuse rien que le générique est pour moi mythique.
Et quelle histoire ça fait froid dans le dos tellement c'est réaliste et pas manichéen.
Un petit bijou
La réalisation est absolument fabuleuse rien que le générique est pour moi mythique.
Et quelle histoire ça fait froid dans le dos tellement c'est réaliste et pas manichéen.
Un petit bijou
D'la bombe de balle! Merci Andrew Niccol pour cette immense coup de masse assez déprimant vu la maxime que je retiens: "On dit: Le mal l'emporte quand les hommes de bien se croisent les bras...on devrait dire: Le mal l'emporte!" Culte!
Lord of war, que voilà un film assez particulier comme on en voit de moins en moins de nos jours ! Le film peut se résumer à la simple vie d'un Ukrainien mais quand celui-ci est un marchand d'armes à feux, cela prend une toute autre tournure et nous donne un film puissant moralement qui sait comment nous mettre mal à l'aise. Car tout le film raconte les débuts glorieux de Yuri jusqu'à sa profonde chute et pour cela, Nicolas Cage tient sûrement l'un des meilleurs rôles de sa carrière. De par des répliques chocs (" la balle d'un enfant de 14 ans tue aussi bien que la balle d'un homme de 40 ans ") et un bilan très clair à tirer, le film montre parfaitement l'univers corrompu du trafic d'armes. Lord of war est donc bien un film dérangeant, inquiètant et dénonciateur !
Un film bouleversant qui nous rappelle, non sans peine, que les pays développés (Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Russie, etc.) sont les principaux artisans des guerres civiles d'Afrique et de Proche/Moyen-Orient avec leurs exportations d'armes à feu. Les acteurs sont tous bons et rentrent bien dans leurs rôles et ce même pour Nicolas Cage (avec qui j'ai souvent du mal) ; son interprétation de Yuri Orlov est honorable. C'est un film à voir rien que pour l'ensemble des faits réels qu'il rapporte.
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