La Mort Suspendue, 2003, de Kevin McDonald, avec Brendan Mackey (Joe Simpson) et Nicholas Aaron (Simon Yates), d’après le récit autobiographique de Joe Simpson, qui a aussi écrit le scénario. En 1985, deux jeunes alpinistes atteignent à plus de 6000m d’altitude, le Siula Grande, dans les Andes du Pérou. A la descente, Joe se casse une jambe, et Simon est contraint de couper la corde qui le relie à son camarade de cordée. On sait qu’ils vont tous les deux s’en sortir (ce qui ne gâte absolument pas la force dramatique du film), non par miracle, mais par une volonté de survie incroyable (surtout pour Joe), puisque les vrais personnages commentent les images, expliquant, appuyant ce qu’on voit par ce qu’ils ont vraiment vécu. Ce mélange des genres entre le documentaire et la fiction est rarement réussi, mais là, on est bluffé et on se réjouit d’avoir échappé à une superproduction hollywoodienne qui devait avoir pour héro…Tom Cruise ! Le film alterne donc les images (somptueuses, angoissantes) en situation et les propos des protagonistes, dont les explications sont bienvenues. L’émotion dramatique naît de cette heureuse combinaison. Prouesses techniques (tournage sur le Suila Grande, sauf la dernière partie du film, terminé dans des conditions extrêmes, dans les Alpes). Pour la petite histoire, souvenons nous qu’au retour en Angleterre des jeunes sportifs, la communauté internationale des alpinistes a vivement critiqué Simon Yates, et, c’est pour soutenir et défendre son ami, que Joe a écrit son récit. Le film retrace donc une double aventure, humaine et sportive, absolument incroyable et son tournage est en lui-même un exploit. Joe, après 6 interventions chirurgicales (son tibia avait rejoint son fémur !) et 2 ans de convalescence a repris l’alpinisme.