Une dizaine de personnages, très typiques dans une grande ville américaine, dans l'engrenage de la vie se croisent , sans jamais arriver à se toucher, sans chercher à se comprendre, ils n'ont pas le temps, ils n'ont pas de temps. Ce film nous parle de racisme ordinaire sans tomber dans la mièvrerie attendue, "ouf!".De la violence urbaine, de la peur de l'autre, la responsabilité de ses actes, du déni, de la fatalité qui peut nous faire "débloquer"à tout moment, avec un casting très riche, et un scénario oscarisable d'office.
Destins croisés on chacun fait un acte qui peut paraître bon ou abject selon l'angle de la caméra, et la magie du montage met tout en place en mélangeant surprises et révélations par un superbe flash-back. Ça peut sentir l’Amérique bien pensante à certains moments, mais c'est une Amérique qui pense, c'est déjà ça.
La mise en scène aurait pu être lourde et surchargée, au contraire, tout se met en place comme dans un puzzle, tout en douceur, superbe, car le sujet est assez casse-gueule.
Ce film vaut par des moments de grâce comme quand cette petite fille sauve son père par "miracle", ou quand Ludacriss qui joue un voleur de voitures se rend compte que le van qu'il a piqué est plein de clandestins asiatiques. On lui propose de les acheter comme esclaves, il préfère les lâche en ville avec quelques dollars en poche et dit: -" Bougez vous le cul, vous êtes au USA, ici le temps c'est de l'argent".
On croit que c'est le racisme le sujet, mais c'est pas vraiment ça, on croit que c'est un polar, c'est pas ça non plus, on se laisse captiver par se voyage à travers ces visages et ces corps complexes, qui auraient pu être nous.
A regarder plusieurs fois pour comprendre certains détails qui échappent au début.