Peut-être le plus dur et le plus sérieux de Woody Allen, mais aussi un des mieux construits et des plus intelligents. On y aborde les questions de la religion, du pêché (meurtre et adultère), de l'amour, de la réussite... Le film alterne entre l'histoire de Jud Rosenthal, qui tient du drame et de la tragédie, et celle du personnage de Cliff (joué par Woody), qui s'approche plus de son humour habituel (par le personnage du beau-frère) et de la romance (avec Mia Farrow). L'un est un riche ophtalmologue, l'autre tente veinement de produire son documentaire sur un philosophe méconnu nommé Louis Lévy. Les deux histoires sont plus ou moins reliées par des extraits de films, que va voir Cliff avec sa nièce ou avec sa nouvelle collègue au cinéma (après une scène de ménage dans la vie de Rosenthal, nous retrouvons Cliff au cinéma devant une comédie romantique des années 40), ainsi que par les déclarations philosophiques de Lévy, toujours en rapport avec les différentes situations.
Plus sur la forme que le fond, Crimes et délits bénéficie d'un très bon casting (toujours très important dans les films d'Allen). Woody est comme d'habitude, alors on aime ou on aime pas, on retrouve avec joie la belle Mia Farrow, et surtout Martin Landau, acteur de génie (il commence par un petit rôle dans La Mort aux trousses, gagne un oscar bien plus tard dans Ed Wood, en Bela Lugosi). Sa très forte présence en impose vraiment. Côté mise en scène, toujours pas mal d'originalité et de créativité. Mais c'est surtout le fond qui prime. Malgré le côté dur et âpre du film, on est happé dans cette histoire et fasciné par sa complexité.
EN BREF, un film où le sérieux et le drame rattrapent la comédie, un film fascinant, très psychologique et philosophique.
MA NOTE : 9/10