Survivante d’un groupe de délinquants abattus par la police, Nikita (Anne Parillaud), est récupérée par les services secrets, et affectée à des missions spéciales.
La réussite du film est double, due à l’originalité du scénario, et à l’abondance des morceaux choisis. La production est à la fois jubilatoire et inquiétante, effet que l’on ressent dès la séquence d’ouverture, une séquence proche, dans l’esprit et la prise de vue, des premières images d’ orange mécanique (Stanley Kubrick). Mais ici la violence n’est pas esthétisée, elle conserve sa barbarie, même parée d’un manteau d’humour noir. Le rythme convient globalement, alternant stress et calme, le récit est plausible, rien à reprocher aux décors, sinon évidemment que ce qui était high-tech en 1990 a pris un sérieux coup de vieux. Côté acteur, un rôle écrasant est donné à Anne Parillaud, qui excelle en louloute de banlieue, dans les scènes d’action, mais qui est beaucoup moins crédible en agent secret. Les seconds rôles sont acceptables sans plus, avec mention spéciale pour Jeanne Moreau, et surtout pour Jean Reno, en « nettoyeur », dans une séquence faisant date. A noter de beaux effets de transition pour indiquer que le temps a passé.
Un récit mémorable, fort, haletant, filmé sans recherche particulière, mais solidement, auquel on peut seulement reprocher quelques petites longueurs, et une fin en eau de boudin.