Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
soniadidierkmurgia
1 200 abonnés
4 185 critiques
Suivre son activité
3,5
Publiée le 1 juillet 2023
Juan Luis Buñuel était le fils du grand Luis Buñuel, sans doute le plus grand réalisa-teur de l’histoire du cinéma espagnol. Né à Paris en 1934 et mort dans la même ville en 2017, il était de nationalité française et y a donc effectué l’essentiel de sa carrière. Difficile sans au-cun doute d’embrasser le métier de réalisateur avec en surplomb l’aura d’un tel génie. D’abord assistant (Louis Malle, Henri Verneuil, Juan Antonio Bardem), il réalisera sept longs métrages dont « Leonor » et quelques téléfilms. En 1975, aidé de Jean-Claude Carrière, le scénariste favori de la fin de carrière de son père, il adapte une nouvelle de Ludwig Tieck (1773-1853), l’un des romanciers les plus en vue du mouvement romantique allemand. Féru de fantastique, il s’intéresse à la sorcellerie et aux sabbats et se passionne pour le Moyen-Âge. D’une constitu-tion fragile et d’un caractère cyclothymique, Tieck explore dans la partie la plus intéressante de son œuvre, les tréfonds de l’âme humaine. Jean-Claude Carrière spécialiste très pointu des adaptations littéraires s’inscrit pleinement dans l’univers torturé de la nouvelle de Tieck, per-mettant à Juan Luis Buñuel de rendre un hommage vibrant à un auteur relativement méconnu en France. Le seigneur Richard (Michel Piccoli) perd brutalement sa femme (Liv Ullman) suite à une chute de cheval. Compètement désemparé, il fait murer la crypte où repose sa femme. Pour couper court rapidement à son chagrin, il prend femme très rapidement en la personne de Catherine (Ornella Muti). Malgré l’amour et le dévouement que lui porte sa jeune et belle épouse, l’esprit tourmenté de Richard ne trouve pas réellement le repos. Sa défunte femme commence alors à lui apparaître lors de visions de plus en plus fréquentes. A force de convic-tion de Richard en sa croyance, Leonor reprend une forme de vie qui va entraîner la mort de nombreux enfants de la région. Le récit s’oriente alors vers un vampirisme que l’on pourrait qualifier de classique mais parfaitement intégré dans le cheminement mental d’un Richard en perdition. Michel Piccoli qui confirme ici son talent protéiforme confère toute la complexité à cet homme souvent brutal, rongé par le doute, le remord mais aussi la volonté de tout contrôler en un temps où les sciences sont encore balbutiantes. A ses côtés la très jeune et superbe Or-nella qui ne se laisse pas impressionner et Live Ullman l’ancienne égérie d’Ingmar Bergman dont la beauté diaphane convient parfaitement au rôle de Leonor. Un film très méconnu tout-à-la fois sombre, poétique et dépaysant dont on peut tout de même convenir qu’il n’est pas immédiatement accessible.
"Leonor" est un film fantastique que j'ai pris plaisir à revoir, car on y voit des paysages d'une grande beauté, une mise en scène de Juan Luis Buñuel qui possède une bonne dose d'élégance et de mystère et un casting vraiment très convaincant, notamment de la part de Michel Piccoli, Liv Ullmann et de la délicieuse Ornela Mutti. Par contre, j'ai trouvé que l'histoire manquait quelque peu d'explication (comme le fait de savoir si on a véritablement affaire à une histoire de vampire ou pas) et cela laisse un peu le spectateur sur sa faim.
Tentative étonnante de traiter un sujet purement fantastique avec un style très réaliste, ce long-métrage du fils de Bunuel séduit en premier lieu par son attention constante au réalisme d’un sujet nous plongeant dans un Moyen-Age qui n’a rien d’un conte de fées. Les décors sont sobres, les costumes crédibles, les réactions des personnages également et le tout baigne dans une froideur qui fait songer au Vampyr de Dreyer ou aux films de Bresson. Tant que le cinéaste joue dans cette cour du film d’auteur, il parvient à intéresser. Malheureusement, la dernière demi-heure retombe dans une classique histoire de vampirisme à la Hammer, sans que le réalisateur ne parvienne à donner le moindre souffle à cette aventure devenant terriblement banale. Les acteurs n’y peuvent rien, ni même la belle musique de Morricone ou les superbes images. Le spectateur, comme le réalisateur, ne sait plus sur quel pied danser et se retrouve comme orphelin d’un vrai bon film qui reste donc à faire sur ce sujet.
Je trouvais le film curieux pour du Bunuel je n'avais pas fait attention au Juan. Au départ on retrouve un peu l'ambiance de certains films du père mais après au niveau de la transmission des émotions cela ne fonctionne pas. Le film est parasité par des scènes peu intéressantes du coup la folle histoire d'amour des 2 héros ne donne pas grand chose malgré un casting de rêve.