Bouzi Bouzouf aime ce nouvel objet étrange de Spike Jonze qu'est « Max et les Maximonstres », adaptation d'un album illustré pour enfants de Maurice Sendak dont Bouzi n'avait jamais entendu parler (et de l'album et de l'auteur) avant de visionner son double cinématographique. Comme son nom ridicule l'indique (on préférera le titre original, mille fois plus subtil : « Where the Wild Things are »), « Max et les Maximonstres » confronte un dénommé Max à des gros monstres. Ça, c'est de l'analyse. Le Max en question est un sale mioche quelque peu hyperactif qui aime faire chier sa soeur et sa mère (surtout quand celle-ci, visiblement très coquine, flirte en cachette dans le salon avec un binoclard, lequel est interprété par Mark « Shutter Island » Ruffalo, que l'on voit dix secondes en tout et pour tout dans le film). Et les gros montres en question sont des espèces de nounours en peluche géants pas très dégourdis du cerveau (l'un d'eux est interprété par Forest Whitaker, ce dont Bouzi Bouzouf ne s'était pas du tout rendu compte ; quelle surprise en lisant le générique de fin), chez lesquels va atterrir Max après s'être cassé du logis familial et qui, en deux minutes chrono, vont accepter celui-ci comme roi. Bien sûr, une telle situation de départ laisse penser que l'on va avoir droit à un gros délire féérique à la « Alice au pays des merveilles ». Eh bien, absolument pas. Déjà, les Wild Things vivent dans une banale zone naturelle. Et puis, comme ils n'ont aucun pouvoir particulier, les activités auxquelles ils vont se livrer avec leur nouveau roi pendant tout le film se distinguent par leur platitude : jeu stupide consistant à se mettre les uns sur les autres, construction d'une grande cabane, bataille de boules de terre, etc. Cependant, à leur contact, Max va découvrir plein de choses sur sa nature intime. Il va apprendre ainsi, non pas à chasser la violence et l'animalité inhérentes à l'être humain (chose de toute façon impossible), mais à mieux contrôler celles-ci.