"Max et les maximonstres" n'est rien de moins que l'adaptation de la célèbre bande-dessiné éponyme qui est très connu aux États-Unis (quasiment inconnu chez nous). C'est un pari audacieux qu'a entrepris Spike Jonze lorsque l'on sait que l'unique album de "Max et les maximonstres" contient uniquement une dizaine de lignes, et est donc très maigre en contenu, en tout cas pas de quoi en faire un film dans l'état. Le travail de Jonze a donc été de gonfler le récit, rajoutant par exemple à Max un père probablement défunt ou en tout cas séparé de sa mère, probablement ? Oui, car nous vous attendez à rien de fixe dans ce film, tout y est extrêmement implicite, laissant place à l'interrogation, la supputation, c'est bien là que réside tout son intérêt, en dehors bien sur, des décors plus qu'originaux et réussis. Sous l'impression d'ennui sous-jacent qui menace au bout de la première demie-heure, il est intéressant de s'attarder sur la personnalité des maximonstres, où se reflète dans chacun d'eux un aspect de Max, comme la peur, la violence, la tendresse, ainsi que la forme de relation qu'il entretient avec autrui, ceux-ci allant même jusqu'à utiliser les mêmes mots. Plus on avance dans le film, plus l'échappatoire de Max se transforme en sorte de cauchemar, les maximonstres se retournant contre lui, avant de s'achever comme par acceptation; il réalise son manque et le manque de cette île, le besoin indéniable d'amour maternelle et la représentation d'une figure autoritaire. Véritable récit psychologique sur le questionnement d'un enfant pour moi, il semblera aussi ennuyeux que creux pour d'autre, tout est affaire de ressenti, enfin, si le cœur vous en dit, laissez vous tenter par l'aventure.