Est-ce que Maurice Sendak, en écrivant son conte « Max et les Maximonstres » en 1963 aurait pu imaginer l’engouement que susciterait son œuvre, tant d’années plus tard ? Probablement pas. « Where the wild things are » de son titre original, est un album jeunesse qui peut être aisément qualifié de culte. Max, un petit garçon insolent est renvoyé dans sa chambre sans dîner suite à une altercation avec sa mère. Le garçon, avide de liberté et de jeu, s’enfuit pour se retrouver sur une île étrange peuplée de gentils monstres. Ces derniers recherchent un chef capable de les guider vers le bonheur. Max se retrouve ainsi couronné roi. Plus un film sur l’enfance qu’un film pour enfant, « Max et les Maximonstres » relate de la solitude d’un petit garçon sans compagnon de jeu qui le comprenne vraiment, trouvant une solution à ses problèmes dans le jeu. Le jeune Max Records est très juste pour une première fois au cinéma. Une performance sans faute. Également très réussis, les monstres ont un design sympathique. Habile mélange de marionnettes et d’images de synthèse, les Maximonstres ont tous un caractère propre, souvent trop peu nuancé. Seul Carol, doublé par James Gandolfini, dispose de légèrement plus d’attention dans son écriture. Malheureusement, du fait de leurs agissements parfois étranges, il est difficile de ressentir de l’empathie envers les monstres. Que dire de l’intrigue écrite par Spike Jonze et Dave Eggers ? Qu’elle commence très bien déjà. Les scénaristes prennent bien le temps de présenter Max dans toute sa complexité. Il devient immédiatement attachant malgré sa propension aux bêtises. De plus, la bande son de Karen O and the Kids -de charmantes musiques enfantines- s’accorde à merveille à l’ambiance : joie, liberté et enfance retrouvée. La suite des évènements est moins réjouissante. L’intrigue tourne en rond à partir du moment où Max se fait couronner roi. On assiste à un enchaînement d’actions dénuées d’intérêt : montagnes de câlins, construction d’un refuge géant pour les Maximonstres, Carol qui montre à Max comment il occupe son temps libre, des batailles de boules de terre, etc. Ces scènes semblent n’avoir pour but que de montrer le quotidien des monstres au travers des yeux de Max. En fait, il m’est difficile d’expliquer ce qui m’a gêné dans ce film. C’est beau, bien filmé, bien joué, typiquement le genre de film que j’apprécie d’habitude. Mais là, la sauce n’a pas pris, laissant cette horrible impression d’être passée à côté d’un chef d’œuvre.