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this is my movies
702 abonnés
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4,5
Publiée le 1 mai 2016
C'est le 1er de Kurosawa que je voit qui ne soit pas un chambara. Et avec ce polar dense, complexe et d'une force incroyable, il signe un pamphlet déguisé en adaptation d'Hamlet (ou le contraire) qui rentre dans le lard des hauts fonctionnaires de son pays, l'institution étant visiblement corrompu jusqu'au plus haut sommet. Cette fable noire, grinçante, impitoyable, est d'une précision chirurgicale tant au niveau des interprétations que du scénario jusqu'au décors et montre à quel point l'art de la mise en scène de Kurosawa est complet. Si le film est très long et parfois difficile à comprendre, ça reste une dénonciation à la fois engagée et limpide d'un système qui révulse son auteur tout en s'avérant désespérée. T. Mifune signe une performance grandiose, moins exubérante et physique que d'autres collaborations avec le maître tandis que les autres personnages sont bien développés et bien jouer par des acteurs impliqués (quand bien même j'ai toujours un peu de mal avec les éclats de voix et les grandes déclamations exubérantes). Un grand film à voir et à décortiquer pour en apprécier toutes les ficelles. D'autres critiques sur
Oeuvre relativement méconnue d'Akira Kurosawa, "Les Salauds dorment en paix" mérite cependant que l'on s'y penche. On y retrouve les qualités techniques et artistiques qui ont fait le succès du cinéaste japonais. L'histoire est toutefois moins prenante et passionnante que celles mettant en scène des samouraïs ou des yakuzas. Ici, Kurosawa dénonce à sa manière la corruption des milieux des affaires de l'après-guerre. Le tout est bien entendu imprégné de culture et valeurs nipponnes de l'époque (coutume du suicide, respect poussé de la hiérarchie,valeurs familiales,...) que certains auront du mal à comprendre. Les ficelles scénaristiques de cette tragédie (car c'en est une) sont assez grosses pour être prévisibles et et l'intrigue dans son ensemble aurait mérité d'être raccourcie. Notamment grâce à ses acteurs, "Les Salauds dorment en paix" reste un film efficace dont on excusera les quelques longueurs.
J'aime beaucoup les films d'époques d'Akira Kurosawa mais c'est dans ce registre-ci que je l'affectionne le plus. Le constat est similaire concernant Toshiro Mifune qui signe avec L'ange Ivre et Chien Enragé sa prestation la plus délicate et sauvage. Le réalisateur Japonais poursuit sa traque des tourments et plonge à travers Shakespiere pour construire son récit tout à la fois habile et attrayant. La longueur du long métrage permet de défilé le fil de l'intrigue avec intelligence et insiste sur la psychologie des personnages et sur les liens troubles qu'ils ont tissés. Le sens des dialogues est comme toujours chez Kurosawa très aiguisé, les tirades fantastiques ici ne se comptent plus. Un long métrage très politique et qui fait la part belle à la souffrance sous couvert de la dénonciation du cynisme, la fin en témoigne de manière significatif ...
S'inspirant pleinement du néo-réalisme italien qu'il affectionnait, Akira Kurosawa, cette fois-ci, nous montre la corruption s'attaque à la corruption massive au Japon du début des années 60. Le ton est résolument noir. Et si le maître nippon s'est parfois montré optimiste, ça n'est pas le cas ici. D'ailleurs, le ton est donné dès la première scène : celle du mariage. Certains la jugent trop longue alors qu'elle est, à mes yeux, en plus d'un sommet de cynisme et de malaise, le plus grand moment de ce film. Et ça ne tient pas qu'au fait que ce soit elle qui déclenche tout. C'est un ensemble. Une atmosphère, une succession de faits parfois pas immédiatement perceptibles et une réalisation, certes plus avare en mouvements de caméra, mais au plus près des hommes et ne laissant rien passer. Pendant une bonne heure un quart à peu près, le film est carrément génial, certes, il n'y a rien de révolutionnaire, mais l'histoire est maîtrisée. Après, intervient la faiblesse majeure : les longueurs. Si elles ne sont pas nombreuses, elles sont quand même existantes et brisent la dynamique. A ce titre, la dernière demi heure, même si son contenu reste intéressant, patauge beaucoup au niveau du rythme. En ce qui concerne la fin, on pourra remarquer une ressemblance avec un autre film que Kurosawa fera 3 ans plus tard : "Entre le ciel et l'enfer". Une ressemblance ne résidant pas dans le contenu bien entendu, mais dans l'endroit où la solution est trouvée : les bas-fonds. On commence dans le luxe, on finit dans la crasse. Et le titre, bien plus encore que dans la réplique prononcée par Toshiro Mifune ou dans le sort réservé à son personnage, prend tout son sens dans le tout dernier plan. Beaucoup de choses à voir et à déceler dans ces 2h25, jamais inintéressantes, mais parfois longuettes.
La ressortie en salles de six titres de Akira Kurosawa ( après celles encore récentes de "Dersou Ouzala" et de " les sept samouraïs" ) permet de voir ou de revoir " les salauds dorment en paix " (1960), opus d'une des filmographies les plus relevées du septième art.
Le scénario mêle polar et politique, en dénonçant l'extrême corruption morale des élites économiques, dans un Japon d'après-guerre.
Inspiré ( mais de très loin) de Hamlet de Shakespeare ( on assiste ici à l'exposition du comportement pathologique et criminel d'un PDG lié au pouvoir politique, à l'égard de son entourage familial et professionnel ).
Reprenant un de ses thèmes favoris " la prospérité du vice et les malheurs de la vertu", le titre fait écho à la dernière réplique de " les sept samouraïs".
Au milieu des titres majeurs (" Barberousse " ou "Vivre" de AK, réalisés à la même période, " les salauds..." ne bénéficie pas du même statut critique.
Pourtant, la maîtrise de sa mise en scène, le choix des cadrages, la photo et l'interprétation ( on retrouve T.Mifune dans un rôle clef de l'intrigue), invitent à ne pas négliger cet opus de premier ordre, qui inspirera FF.Coppola pour son " le parrain" ( cf : la longue scène d'introduction d'un mariage ).
L'atmosphère diffusée ici, n' est pas éloignée de celle qui infuse " entre le ciel et l'enfer " réalisé quelques années plus tard par le cinéaste.
Encore un Kurosawa maîtrisé de toute pièce ! "Les salauds dorment en paix" est un film excellent ! Surtout pour son histoire captivante. Une histoire de vengeance mais pas que ! Et la touche de Kurosawa dans ce type de film, se fait ressentir !
Je suis très surpris par sa construction de ses histoires. On attend comme très souvent la fin afin de libérer toute l attente qu'on avait. La fin de ce film en est le parfait exemple !
Quand Kurusawa réalise un film noir, son cinéma devient par la même beaucoup plus limpide et épuré. C'est le cas ici où l'intrigue et l'histoire priment pour une fois sur l'émotion. Un très bon Kurusawa.
Drame de vengeance, japonais. Un homme dont le père a été victime d'un haut dirigeant d'entreprise épouse la fille, handicapée, de celui-ci pour assouvir une vengeance, spoiler: mais cela le mènera à sa perte.
Sorte de tragédie inspiré de Hamlet. Le fils voulant venger son père. Beau film de Kurosawa, très bien réalisé, avec des séquences remarquables (le début du film montrant le mariage, lorsque le personnage principal veut faire se suicider un traître en le défenestrant). Le héros veut lutter contre la corruption mais n'hésite pas à utiliser des moyens peu orthodoxes. La fin est à la fois longue (incarcération) et rapide (mort du héros), et le lieu de détention est plutôt banal. Mais les dialogues sont toujours intéressants et les relations humaines sont bien décrites. Les motivations du héros sont claires, et plutôt cyniques. C'est un film plutôt pessimiste sur la nature humaine spoiler: puisque en fait les "méchants" ont gagné et pourront dormir en paix.spoiler:
Que dire de plus que ce film est un chef d'oeuvre du film noir? Une réalisation superbe avec des plans de toute beauté, une lumière exemplaire qui n'est pas sans rappeler "M le maudit" pour les scènes dans les ruines de l'usine, des acteurs comme toujours incroyables mais surtout un scénario, une vision noire de l'auteur qui mêle avec brio le polar et la tragédie... Sans doute l'un des meilleurs Kurosawa, ce qui ne veut rien dire tant presque tous ses films sont des chefs d'oeuvre.
C'est lors du mariage de sa fille qu'Iwabuchi, président d'une grosse société, voit la police arrêter deux de ses employés dont son comptable, accusé notamment d'avoir reçu des pots-de-vin.
C'est au cœur des grandes sociétés et des pratiques mafieuses que nous emmène Akira Kurosawa avec son premier film produit par ses soins. Il met en avant les failles des grandes industries, leurs dirigeants et de la société japonaise dans son ensemble mais aussi la noirceur humaine et, avec Les Salauds dorment en paix, il va la pousser à l'extrémité et la mettre face à ses limites. Entre meurtres, jeux de dupes, obscurités, il mène son récit avec brio, sachant retranscrire tous les thèmes qu'il aborde et leurs particularités.
Alors, je reste tout de même légèrement déçu par le manque de tension en milieu de récit et ce malgré un début et une fin remarquable, orchestrant donc quelques longueurs évitables. De plus, Les Salauds dorment en paix manque d'une vraie puissance dramatique comme Kurosawa a su en mettre dans d'autres de ses œuvres et, sans être totalement préjudiciable, c'est tout de même dommage pour un film qui brille par plusieurs aspects. Excepté cela, il met sobrement en scène son récit et ce avec brio, ne manquant pas d'idées et surtout retranscrivant bien toute la noirceur de son oeuvre, tant dans les personnages que dans les thèmes. Il met en place une atmosphère aussi sombre que désespérée et oppressante et orchestre une véritable descente aux enfers dans un milieu pourri et corrompu jusqu'à la moelle.
Il nous emmène dans divers chemins scénaristiques souvent surprenants, bien orchestrés et bénéficiant d'une grande qualité d'écriture, notamment pour ce qui est des personnages. Consistants, ambiguës, ils sont très vite rendu intéressants et il en fait ressortir la tragédie et noirceur, ils sont aussi bien interprétés et en particulier par Toshiro Mifune qui rend même son personnage émouvant. Plusieurs séquences sont mémorables et montrent à nouveau toute la maîtrise de Kurosawa derrière la caméra, notamment le mariage qui ouvre le film.
Si certains points me laissent légèrement sur ma faim, l'aspect sombre, oppressant et la qualité d'écriture et de mise en scène de Kurosawa prennent le dessus pour une oeuvre qui ne manque pas de faire froid dans le dos une fois achevée.
Tout simplement le meilleur film qui m'est été donné de voir a ce jour... La tension du film est tout bonnement énorme... Tout concorde dans ce chef d'œuvre, la réalisation est dantesque, le jeu des acteurs absolument génial. Pour moi c'est réellement LE film ! Toshiro Mifune incarne un personnage assez unique dans le cinéma, et encore plus unique quand on replace ce personnage a l'époque où le film a été tourné... Un film d'une grande originalité, mais aussi à la fois très moderne ! J'ai été pris par le film durant les 2h30, et il m'a fallut facilement 1/4 d'heure pour m'en remettre ! Un film a voir de toute urgence, car des films comme lui, on en voit pas tout les jours !
Une œuvre touchante et fondamentale avec une fin incroyable mais prévisible. Le mélange entre le film romantique, espionnage et policier se marie tellement bien dans ce film avec des plans tellement travaillé au millimètre. La romance est touchante. Bref c'est une réussite globale ou on peut s'apercevoir du génie de Kurosawa (malgré un manque de plans à certains moments). Je vous le conseille a fond. Peut être que la durée du film vous fait peur mais dés les 30 premières minutes passé, les 2 heures qui suivront passeront tout seul.
Implacable dénonciation de la corruption en col blanc dans le Japon d’après guerre (en plein boom économique) et description sans fard d’une société qui bascule dans le libéralisme le plus sauvage, pervertissant toutes les valeurs, « Les Salauds dorment en paix » est un film noir. Noir par le propos (l’histoire d’une vengeance implacable), par le style (magnifique noir et blanc expressionniste), mais aussi par le ton adopté, résolument pessimiste. Pas de happy end ici : la condamnation est d’autant plus virulente qu’elle est désespérée (le titre l’annonce sans détour). Après une brillante série de films d’action historiques, Kurosawa se montre ici fortement engagé et courageux dans sa démarche (c’est le premier film qu’il produit intégralement). Cette radicalité force le respect, même si le film souffre de longueurs et d’une absence de nuance des personnage, un peu trop réduits à leur fonction. Il n’en demeure que « Les Salauds dorment en paix » bénéficie d’une grande tenue formelle et d’un discours sans appel.
Boulversant, profond, entrainant... Lorsque la société japonaise est depeinte par la laideur humaine par un maitre tel que Kurosawa: l'oeuvre a une veritable force. Sur fond de film noir, la haine contre l'hypocrisie du realisateur éclate et chaque séquence devient une lecon de cinema à elle meme et elle est renforcé par l'estetisme quasi picturale et l'interpretation de tout ces personnages detruit et meme inhumain. La mise en scène, meme si elle a legerement vieilli, nous captive tout de meme et nous emporte dans le rythme haletant des tensions humaines, de salauds à salauds, ou ici regne vengeance et mensonge. Chef d'oeuvre passé inapercu.
Un film à l’intrigue haletante, finement construit comme une partie d’échecs très kafkaïenne : long au démarrage: il faut réfléchir avant de jouer le premier coup ; dont la première pièce est précisément une « pièce » montée indiquant sans entrave que les blancs joueront contre les noirs ; une fois les stratégies posées, ce sera coup pour coup, à celui qui mangera le plus de pions… Et pourtant, pourtant, les salauds sont-ils vraiment ceux qu’on supposait ?