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Lotorski
17 abonnés
588 critiques
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4,0
Publiée le 22 juillet 2009
Un bon drame : le scénario, la mise en scène et les dialogues sont épatants, les acteurs sont excellents. La fin du film, qui laisse perplexe, stimule la réflexion. Mais soyez en averti, le tout est un petit peu triste.
A l’origine une pièce de théâtre écrite par le dramaturge Peter Shaffer, ‘Equus’ provoqua suffisamment de remous à Londres et à Broadway pour que, hormis cette adaptation cinématographique qui fut très vite mise en chantier après le succès initial de la pièce, celle-ci puisse continuer à être montée et jouée de temps à autre jusqu’à aujourd’hui, pas loin d’une demi-siècle après sa sortie (Daniel Radcliffe en fut l’un des interprètes les plus récents). Si cette adaptation fait ce qu’elle peut pour esquiver le piège du “théâtre filmé�, le sujet en tant que tel ne se prête guère à des développements visuels de grande ampleur puisqu’on y traite des séances de psychanalyse d’un jeune homme accusé d’avoir mutilé des chevaux, séances commentées a posteriori par son thérapeute que l’affaire a durablement ébranlé. Forcément très bavard et intellectualisant, ‘Equus’ joue sur les rapports troubles que peuvent entretenir la croyance et les pulsions sexuelles au sein d’un esprit fragile, et décode le conflit permanent entre approches apolliniennes et dionysiaques de l’existence : le psychiatre, qui refoule ses propres pulsions, doit ramener son patient vers une norme qu’il méprise et dont il a lui-même à souffrir, alors que dans un certain sens, il considère la “déviance� du jeune homme, avant le dérapage, comme un acte de liberté. Sidney Lumet était conscient qu’une telle adaptation était risquée, notamment parce que le recours à de véritables animaux dans le film (contrairement au théâtre où il s’agissait d’acteurs grimés) déforçait leur nature fantasmatique dans le contexte du scénario. L’ajout de séquences en extérieur, la violence graphique de la scène centrale, furent également critiqués pour être trop explicites, gâchant la suggestion dont savait faire preuve la pièce. Pourtant, l’adaptation conserve les éléments théoriques de l’intrigue sans jamais chercher à les simplifier. Malgré d’excellents acteurs et un sujet qui peut susciter la curiosité malgré un évident côté capillotracté, ‘Equus’, typique de l’intérêt des années 70 pour la collision entre une Foi en voie de marginalisation et un intérêt florissant pour la sexualité, n’offre plus aujourd’hui que la vision d’un lourd pensum psycho-philosophique, pas toujours franchement digeste.
Sidney Lumet a souvent mis en images des pièces de théâtre : c'est la cas avec Equus d'après l'oeuvre du dramaturge Peter Shaeffer qui a également écrit le scénario. La mise en scène de Lumet qui se fait à la fois réaliste, expressionniste et fantastique, filme au plus près les deux protagonistes brillamment interprétés par Richard Burton (son dernier grand rôle) et Peter Firth (qui jouera deux ans plus tard dans le Tess de Polanski). Un film psychanalytique passionnant.