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gimliamideselfes
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4,0
Publiée le 1 février 2011
C'est un film assez particulier dans la filmographie de Marker, la voix off est différente, les phrases qu'elle prononce sont moins percutantes, le tout dans une volonté d'être beaucoup plus réaliste. Rien que le fait qu'il n'y ait pas de générique, on est plongé dans cette histoire, on se croirait vraiment dans un reportage de guerre. Mais le film vaut surtout pour son plan final qui est glaçant.
Marker décrit l’après putsch dans une ambassade, les jours reclus de prisonniers inexpérimentés, plus habitués à échanger et à débattre qu’à retenir leur point de vue pour survivre. Terrés derrière les murs, ils essaient d’extraire quelque vérité des rumeurs, de la propagande qu’on leur sert, assistent impuissants aux premières exécutions. Fier d’être expérimental, le cinéaste perpétue son style de roman-photo documentaire, où l’histoire nait d’une succession de poses décryptée par une voix-off impavide. Un ton blasé sur des images qui suggèrent, pour une étude sociale et politique qui sonne étonnamment juste.
Une critique fort bien menée de ce que peut subir la population comme manipulation en regardant la télé où d'autres médium. C. Marker avait déjà fait une expérience sur l'influence d'une voix off sur des images dans "Lettre de Sibérie". Il montrait ainsi que l'on pouvait donner le sens que l'on veut à des images qui en elle-même ne donnent aucune information. C'est terrifiant et très instructif. Ce sont des films comme celui-là qui mettent en doute la crédibilité des nouvelles que l'on reçoit chaque jour, le tout sur fond de coup-d'état politique, identifiable à n'importe quel pays où de tels événements se sont déjà produits, mettant en doute par la même occasion la situation confortable où se trouve aujourd'hui les pays occidentaux. Jouissif.